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tableau donné par Saissy dans le mémoire couronné en 1807 par l'Institut de France:

DISTRIBUTION DE LA TEMPÉRATURE DES ANIMAUX HIBERNANTS ÉVEILLÉS.

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Rapprochés des précédentes observations, les résultats de Saissy prouvent que, dans le courant de la saison. chaude, les animaux hibernants ont une température bien plus considérable que les reptiles, les poissons, les insectes et les mollusques, mais un peu inférieure à celle des autres mammifères. Le fait important mis en évidence par les recherches de Saissy, c'est que les variations de la température extérieure, même pendant l'état

de veille, modifient profondément celle de ces animaux, surtout aux approches du moment où ils vont succomber à l'engourdissement. Pallas avait donc raison d'affirmer, dans les Nouveaux commentaires de l'Académie de Saint-Pétersbourg, que ces animaux ont le sang moins chaud que ceux de leur classe. Il serait encore plus vrai de dire que, même dans l'état de veille, les mammifères hibernants ont tous les caractères des animaux à température variable. C'est ici le lieu de placer une observation sur laquelle nous reviendrons plus tard. Saissy, dans son travail, n'a opéré que sur des marmottes conservées longtemps en captivité et sensiblement apprivoisées; cette circonstance nous servira à comprendre pourquoi, sur certains points, ses résultats s'écartent de ceux des autres observateurs, et pourquoi la température de la marmotte lui a paru moins variable que celle du hérisson, du loir et de la chauve-souris.

Aux approches de l'hiver, les chauves souris se retirent dans les fentes des murailles et des rochers, ou dans des grottes profondes; les autres hibernants se cachent dans des terriers qu'ils laissent ouverts, ou qu'ils ferment avec soin comme les marmottes. D'après les meilleurs observateurs, ces derniers animaux ne font aucune provision et restent engourdis pendant tout l'hiver, roulés dans le foin dont ils emplissent le fond de leurs terriers. Le hérisson et le loir, au contraire, se réveillent dans les beaux jours d'hiver pour manger les provisions dont ils ont eu soin de s'entourer à l'avance, ou bien sortent dans la campagne pour aller chercher leur nourriture. Dès que la température extérieure tombe à + 6" ou

+7o, le hérisson et la chauve-souris s'engourdissent. D'après Saissy, le lérot ne commence à s'assoupir qu'à +4° ou +5°. L'engourdissement hibernol de la marmotte. ne se produirait, d'après Spallanzani, qu'à — 6`,25, et, d'après Saissy, qu'à -10°. Ce dernier observateur croit que, même sous l'influence d'une température aussi rigoureuse, la marmotte n'hiberne qu'à la condition d'être enfermée dans un espace étroit, sans communication avec l'atmosphère. Daubenton avait déjà développé une opinion de ce genre pour le hamster. Contrairement aux faits avancés par Spallanzani et Saissy, Mangili a démontré que l'engourdissement des marmottes se produit entre

6o,25 et +10°; il a d'ailleurs constaté, par des expériences directes, que la température de leurs terriers et celle des cavernes dans lesquelles hibernent les chauvessouris est habituellement comprise entre les mêmes limites. Les recherches de M. Regnault ont pleinement confirmé l'exactitude des observations de Mangili. Nous voyons dans son mémoire qu'à la température de +8°, des marmottes ont présenté, dans son appareil, les phénomènes caractéristiques du sommeil hibernal. Les observations de M. Sacc, consignées dans le travail de M. Regnault, prouvent jusqu'à l'évidence que les marmottes s'engourdissent aux températures indiquées par le physiologiste italien. Mangili, du reste, a parfaitement indiqué la cause des erreurs commises à ce sujet par Spallanzani et Saissy. Les marmottes prises depuis longtemps et conservées en captivité s'apprivoisent, changent d'habitudes, mangent en toute saison, et restent parfaitement éveillées, en hiver, dans des chambres où dorment, pro

fondément engourdis, des animaux de même espèce non apprivoisés. Ces rongeurs, dont les mœurs ont été modifiées par la domestication, ne sont plus aussi sensibles au froid extérieur, et ne s'engourdissent qu'à la condition d'être soumis aux températures excessives dont ont parlé Spallanzani et Saissy; mais ce n'est pas là leur état naturel. Du reste, sauf quelques légères différences dans la persistance du sommeil hibernal et dans le degré de refroidissement nécessaire pour le produire, les phénomènes qui le caractérisent sont les mêmes au fond pour tous ces animaux.

4o et

Exposés à une température comprise entre +10°, tous ces animaux s'endorment, les battements du cœur et les mouvements du thorax se ralentissent et s'affaiblissent; immobiles, froids au toucher, les yeux fermés, les mâchoires fortement appliquées l'une contre l'autre, pelotonnés sur eux-mêmes, ils ne prennent aucune nourriture et sont complétement étrangers à tout ce qui se passe autour d'eux. Tant que les circonstances extérieures ne changent pas, ils persistent dans leur engourdissement sans que leur vie soit en danger; ils sont dans les vraies conditions de l'hibernation normale, physiologique.

Dans cet état, leur température est très basse, mais supérieure pourtant à celle du milieu ambiant. Tout animal qui s'engourdit, dit Spallanzani, se refroidit nonseulement à la surface, mais encore à l'intérieur. La température extérieure étant de +6°,66, Hunter observa deux hérissons engourdis (1) chez le premier, il trouva (1) OEuvres complètes, t. I, p. 332.

7°,77 dans le bassin, et 10 degrés près du diaphragme; chez le second, le thermomètre marqua 7°,22 dans le bassin, et 8°,88 près du diaphragme. Mangili a constaté des faits du même genre; Saissy a donné le tableau suivant de la répartition de la température chez ces animaux engourdis:

DISTRIBUTION DE LA TEMPÉRATURE DES ANIMAUX HIBERNANTS ENGOURDIS.

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L'air étant à +2°,5, Prunelle a trouvé la température de la marmotte engourdie à 5 degrés; l'air étant à + 4o, la marmotte était à + 6o,25. D'après cet observateur, la température de l'animal engourdi est toujours supérieure de au moins 1°,25 à celle de l'atmosphère. Chez une première marmotte engourdie, M. Regnault a trouvé 12 degrés dans l'anus, l'atmosphère étant à +8°; chez une seconde également engourdie, l'air étant à +10°, le même observateur a trouvé 11°,2 dans l'anus. Tout démontre donc que si, pendant leur engourdissement hibernal, la température de ces animaux s'abaisse considérablement, cependant elle ne suit les variations de celle. de l'atmosphère qu'en lui restant constamment supérieure de quelques degrés. Ces faits, rapprochés de ceux

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