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2o En prenant la moyenne des deux premières expériences de M. Barral, citées page 360, nous trouvons qu'un homme de vingt-neuf ans, du poids de 47a,5, à la température moyenne de 10o,13, brûle en vingt-quatre heures :

Carbone

Hydrogène....

gr.

289,005

18,559

En même temps, il perd par le poumon et par la peau, sous forme de vapeur et à la température de 37 degrés :

Eau

...

12229",646

Par conséquent, cet homme, par kilogramme et par

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3o D'après la troisième expérience de M. Barral, citée page 360, un homme de cinquante-neuf ans, du poids de 58,7, par une température extérieure de 6o,32, brûle en vingt-quatre heures:

Carbone

Hydrogène....

gr.

296,789

12,209

En même temps, il perd par le poumon et par la peau, sous forme de vapeur et à la température de 37 degrés :

Eau.

5228,703

Par conséquent, cet homme, par kilogramme et par

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La moyenne de ces trois séries d'expériences indique donc que, sous le climat de Paris, l'homme entre trente et quarante ans, par kilogramme et par heure:

Produit moyennement...

Perd, par l'évaporation pulmonaire et cutanée...

Et ne peut, en réalité, disposer que de..........

2,300 calories.

0,437

1,863

Si nous comparons ces résultats à ceux que nous avons obtenus chez les autres mammifères, nous voyons que, compensation faite des effets de l'évaporation, l'homme produit un peu plus de chaleur que le cheval et un peu moins que le mouton. Ces différences traduisent l'influence, déjà si souvent invoquée, de l'étendue de la surface du corps sur la consommation d'oxygène ; elles sont pourtant assez faibles pour prouver que l'homme, par l'intensité des phénomènes physico-chimiques de la respiration, se place à côté des animaux dont il se rapproche le plus par sa température.

Dans les régions tempérées de l'Europe, où la température moyenne de l'année est de 20 à 30 degrés audessous de celle de son corps, l'homme dans la force de l'àge et dans l'état de repos, après avoir suffi aux besoins

de l'évaporation pulmonaire et cutanée, ne peut donc disposer, par kilogramme et par heure, que de 1,863 calories. Avec cette faible quantité de chaleur, suffisante à peine pour élever de 2 degrés la température de son corps, il faut qu'il résiste aux effets réfrigérants du rayonnement et du contact incessant des gaz de l'atmosphère. Ces ressources ne lui suffiraient certainement pas pour maintenir l'invariabilité de sa température: il succomberait dans la lutte contre les agents extérieurs, si son industrie ne l'aidait pas à modérer leur action en remplaçant, par des moyens artificiels, cette fourrure que la nature lui a refusée et qu'elle a accordée aux animaux supérieurs d'autant plus épaisse qu'ils habitent des climats plus froids. Les vêtements, dont l'homme s'enveloppe, ne sont donc pas, pour lui, de simples objets de luxe ou de convenance : ils lui forment des abris utiles, indispensables, à l'aide desquels il peut vivre et se développer librement à la surface du globe. Dépourvu de cette ressource, il userait vainement ses forces dans une lutte disproportionnée, et ne parviendrait pas à mettre son organisme en harmonie avec les conditions de température du milieu ambiant.

Conclusions. —L'observation directe nous a démontré que, dans toute la série animale, la respiration est une source puissante de chaleur; en poursuivant l'étude de cette fonction dans les conditions physiologiques les plus variées, dans toutes les périodes du développement de l'animal et dans les diverses classes zoologiques, nous

avons vu son activité se modifier de manière à maintenir l'harmonie la plus complète entre la production de chaleur et l'action des causes extérieures de refroidissement. Ces faits et ces discussions prouvent, d'une manière indubitable, que:

1o L'action de combustion lente exercée, sur les matériaux du sang, par l'oxygène, que les surfaces respiratoires puisent incessamment dans le milieu ambiant et déversent dans l'économie, est la véritable et unique source de la chaleur produite par les animaux.

2o Entre les animaux à température constante et les animaux à température variable, la différence provient uniquement de la quantité d'oxygène absorbé et de l'intensité des combustions respiratoires.

CHAPITRE VI.

DE LA CHALEUR PRODUITE PAR LES VÉGÉTAUX.

L'histoire de la chaleur produite par les végétaux se compose de deux parties que nous devons exposer à part. 1o L'étude de leur température propre. 2o La recherche des sources de la chaleur qu'ils développent.

ARTICLE PREMIER.

TEMPERATURE DES VÉGÉTAUX.

La détermination de la température des végétaux présente de très grandes difficultés. Tant que les ob

servateurs se sont bornés à l'emploi du thermomètre à mercure, cette question intéressante est restée plongée dans la plus profonde obscurité; en dehors de quelques faits relatifs à la germination et de quelques bonnes observations sur la température des fleurs d'un petit nombre de plantes, on ne trouvait, dans les annales de la science, que des opinions contradictoires appuyées ellesmêmes sur des raisonnements à priori ou sur des résultats sans valeur. Dans ces dernières années, gràce à l'emploi des aiguilles thermo-électriques, les phénomènes thermiques des végétaux ont été étudiés avec toute la précision désirable; les travaux de M. Dutrochet, de MM. Van Beek et Bergsma ont jeté de vives lumières sur ce point important de physiologie générale.

Agissant d'abord à l'air libre, une des soudures de son appareil thermo-électrique implantée dans le tissu du végétal vivant, tandis que l'autre, simplement recouverte de papier sec pour le mettre à l'abri du rayonnement, était maintenue en équilibre avec la température extérieure, M. Dutrochet constata que souvent l'état thermique de la plante était inférieur à celui de l'atmosphère. Il pensa, avec raison, que ce résultat était dù au refroidissement causé par l'évaporation qui ne cesse jamais de s'opérer à la surface des végétaux comme à la surface des animaux. Il remplaça alors le papier sec qui enveloppait une de ses soudures, par une tige végétale de même espèce et de même diamètre que la tige vivante explorée, et récemment tuée par l'immersion dans l'eau à 50 degrés. Dans ce cas, son instrument accusa constamment un excès de température du côté de la plante vivante. Mais, comme on

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