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Sur quelles bases et avec quel succès a-t-on tenté jusqu'ici l'union des diverses communions chrétiennes? Quel est le résultat qu'il est permis d'en attendre pour l'avenir ?

Le premier mémoire (épigraphe: σroudάovтes x. t. λ, Eph. IV, 3) tout en attestant beaucoup d'application et de lectures, ne laissait pas d'être inadmissible. La forme manquait absolument d'attrait. Le texte et les annotations se trouvaient mêlés. Une triste monotonie se répétait dans des détails sans fin. L'auteur, d'ailleurs, ne s'était pas borné à son sujet. Au lieu de décrire pragmatiquement l'histoire de l'union des communions chrétiennes, il s'était appliqué à signaler jusqu'aux démêlés dogmatiques et ecclésiastiques les plus indifférents et à raconter les efforts innombrables destinés à les résoudre. Il en résulte que la question principale était ensevelie sous les détails. L'histoire des hérésies était au reste très défectueuse par l'absence de pragmatisme et par la classification confuse des détails. Enfin, la seconde partie de la question était traitée d'une manière tout à fait insuffisante. La justesse de quelques réflexions ne pouvait compenser l'absence totale de vues sur l'ensemble.

Le second mémoire (épigraphe : καὶ γενήσεται μία ποίμνη, εἷς ποιμήν, Jean X, 16), quoique supérieur au précédent, avait de grands défauts. Le style était tour à tour sec et ampoulé. La première partie, au lieu de supposer l'histoire des origines des divisions qui règnent dans l'église chrétienne, en donnait une exposition si étendue que le sujet semblait entièrement être perdu de vue. Il en résultait que l'union des communions chrétiennes n'occupait qu'un tiers de cette partie du mémoire. Il n'est donc pas étonnant qu'elle ne fût ni exacte ni complète. La seconde partie n'était pas, comme elle aurait dû l'être, établie sur la première et formait un corps à part. La description des efforts faits pour amener l'union offrait des détails intéressants. Mais les développements n'étaient pas probants; ils étaient même, du moins en partie, superflus, puisqu'il est inutile de prouver que les communions chrétiennes ne sauraient s'unir aussi longtemps qu'elles tiennent invariablement à leur doctrine, à leur organisation et à leur culte. Le jugement des directeurs ne pouvait donc être que défavorable.

Celui qu'ils portèrent sur le troisième mémoire (épigraphe: Die Glieder Christi müssen ihre gegenseitige Verwandschaft erkennen, Bucer) a été tout à fait différent. Ils y ont reconnu le travail d'un homme de talent, qui avait bien saisi la question et l'avait traitée d'une manière complète. Quelques détails de la partie historique fournirent matière à des observations. Les vœux et les espérances que l'auteur exprime dans la seconde partie soulevèrent des scrupules et des doutes. L'idéal, la formation d'églises nationales, parut à la majorité des directeurs contraire aux leçons de l'histoire et préjudiciable tant au développement de la vie religieuse qu'à l'union des églises. Mais il est permis de supposer que l'auteur remédiera

aisément aux défauts de la première partie et apportera à la seconde les changements propres à éclaircir sa pensée et à prévenir tous les malentendus. Aussi les directeurs lui ont-ils décerné le prix. En ouvrant le billet, on trouva le nom de Gottlieb Joss, Pfarrer in Saanen (Gessenay), canton Bern, Schweiz.

La session précédente avait remis au concours la question relative au mouvement du Vieux catholicisme. (Voir Revue, 1876, pag. 477.) La direction y ajoute les deux questions suivantes :

I. Considérant les influences très variées auxquelles la génération naissante de notre époque est exposée, la Société demande un Manuel de pédagogique chrétienne, conçu dans un esprit scientifique et éclairci par les données de la pratique.

II. Quelle influence l'islamisme a-t-il exercée et exerce-t-il encore sur la vie domestique, sociale et politique de ses adhérents? Et quel est le devoir qui en résulte pour les peuples chrétiens à l'égard de cette religion et de ses partisans?

La réponse à ces trois questions doit être rendue avant le 15 décembre 1877.

On reçoit jusqu'au 15 décembre 1876 des mémoires sur les théories modernes relatives à la descendance de l'homme, sur le dogme de l'innocence el de la chute et sur le rapport qui existe entre la foi religieuse des peuples et la manière dont ils traitent leurs morts. (Voir Revue 1875, pag. 637.)

Le prix accordé à chaque mémoire couronné est de 400 florins de Hollande (800 fr. environ.) S'ils le préfèrent, les lauréats peuvent recevoir la médaille en or, dont la valeur s'élève à 250 florins avec 150 florins en argent, ou bien la médaille en argent avec un complément de 385 florins.

Chaque mémoire couronné est inséré dans les œuvres de la Société et publié. L'attribution d'une partie du prix ne se fait pas sans le consentement de l'auteur. Elle n'est pas inséparable de l'insertion du mémoire dans les œuvres de la Société. Pour être admis au concours, les mémoires doivent être écrits distinctement en hollandais, en latin, en français ou en allemand (caractères romains). A moins qu'elle ne nuise au sujet, la concision est recommandée.

Les auteurs n'indiqueront pas leur nom, mais ils joindront à leurs mémoires non signés, et se terminant par une devise, un billet cacheté qui portera extérieurement la même devise et renfermera intérieurement le nom et le domicile de l'auteur. Ils enverront franco leurs mémoires au secrétaire de la Société, M. A. Kuenen, docteur en théologie et professeur à Leide. Il n'est pas permis aux auteurs de donner soit une édition nouvelle ou corrigée soit une traduction de leurs mémoires sans le consentement de la Société.

Tout mémoire qui n'est pas publié par la Société peut l'être par son auteur. Mais le manuscrit envoyé demeure la propriété de la Société, à moins que celle-ci ne le cède à l'auteur sur sa demande.

TABLE DES MATIERES

Année 1876.

THEOLOGIE

J.-F. Astié. Les réclamations de la conscience religieuse dans le sein du
parti libéral....

Pages

Paul Chapuis. Les conditions et la notion du surnaturel au point de vue
du théisme...

321

H.-F.-E. Du Bois. La science et la foi...

388

P. Daplan. Le psautier de M. Reuss..

400

F.-C.-J. van Goens. L'apôtre Jean est-il l'auteur du quatrième évangile? 481
J.-J.-P. Valeton. La science théologique, sa dépendance et sa liberté... 279

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Henri James. Le secret de Swedenborg (Ph. Roget)..

551

G.-F. Oehler. Théologie de l'Ancien Testament. (Paul Chapuis).

64

E. Riehm. La prophétie messianique (H. Vuilleumier)..

530

Romang. La doctrine chrétienne (J.-J. Parander)..........

107

BULLETIN

Th. Christlieb. L'incrédulité moderne et les meilleurs moyens de la com-
battre......

R. Bensly. Un fragment restitué de la version latine de IV Esdras........ 304
P. Chapuis. La tradition évangélique d'après les quatre grandes épîtres
de Paul....

469

150

Heppe. La constitution presbytérienne synodale de l'église évangélique
dans l'Allemagne du nord................

153

G.-F. Oehler. Théologie de l'A.-T. (traduit par de Rougemont).

466

de Pressensé. La liberté religieuse en Europe depuis 1870.....

147

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