Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[graphic]
[ocr errors]
[graphic][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed]

ÉTYMOLOGIES EUSKARIENNES

1° ANHO, A, « provision » et spéc. << provision hebdomadaire que le berger emporte avec lui dans la montagne », d'où Anodun ou Anhodun, donné par Larramendi, « pensionnaire, collégien », litt. « qui reçoit des provisions, qui est nourri ». La finale Dun, comme l'on sait, est possessive, cf. Esnedun, « bête laitière », de Esne, « lait »; -. - Zaldun, « cavalier », de Zaldi, «< cheval de selle ».

Nous n'hésiterons pas à rattacher le anho basque au latin Annona, « provision, prix des denrées », qui apparaît quelquefois dans le Glossaire de Ducange, sous la forme Anona. D'ailleurs, Dieffenbach, dans son supplément à cet ouvrage, donne une forme Anoua, « blé, récolte », que nous pouvons considérer comme identique au terme basque. Effectivement le o de cette langue devant l'article a final, sonne souvent comme le ou du français. On écrit Burukoa, << bonnet, » litt. «Quod pro capite », de Buru, burua, <«< caput », mais on prononce comme s'il y avait en français Bouroukoua.

Le h qui suit l'n est d'ailleurs spécial au bas-navarrais; évidemment la forme primitive devait être ano, anoa. C'est celle qu'indique Larramendi. On sait d'ailleurs que souvent le nh bas-navarrais correspond à un n simple primordial. Exemple: Lanho, « se couvrir de nuages, le ciel », littéralement « devenir laineux »; cf. espagnol lanoso, « laineux », vieux provençal lanos, béarnais, lanous, Unha, « se fatiguer », probablement tiré du béarnais Ahouna, << s'enfoncer »>, mais avec chute de la voyelle initiale, phénomène qui se produit parfois en basque, par exemple Thorgi, Torgia, «source », pour Ithurgi, a.

Geztera, «< aiguiser », évidemment pour Agustera; cf. espagnol Agudo, «aigu », catalan et béarnais agut, mais avec le composant era, « faire ».

Sans aucun doute, le bas-latin anona constituait une forme populaire du latin Annona sans que nous puissions préciser où elle se trouvait en usage. D'ailleurs, la chute du n final n'est pas un phénomène rare en basque; citons, par exemple Maskaro, « mouton qui a le museau bigarré », espagnol, Mascaron, « grand masque »; Ziso, «qui blèse en parlant»>; espagnol Sison, « celui qui ferre la mule »; — - Alo, << allons »; espagnol Alon, etc., etc.

[ocr errors]

2o BEGIA, A, « œil », nous fournit une preuve éclatante de l'influence profonde exercée par les dialectes d'origine latine sur la langue basque. Ce terme si important ne doit pas être plus considéré comme primitif

que bon nombre d'autres désignant des parties du corps;

cf. Behari, « oreille »;

Chango ou Zango, « jambe »;

[ocr errors]

Belhaun, « genou ». Begi n'est autre chose sans doute que l'espagnol Veer, «voir », avec la finale adverbiale-partitive ki ou gi. On sait que le v n'existant point en basque, s'y trouve normalement remplacé par un b. Quant à la transformation du k de ki eu gutturale douce après une voyelle, elle se présente, à la vérité, assez rarement. Toutefois, nous pouvons citer Zahagi, «outre », littéralement « qui ressemble à un sac »; Higi, « mouvoir, se mouvoir », du radical ire, espagnol ir, « aller ».

[ocr errors]

Begi signifiera donc littéralement « la partie du corps par laquelle on voit ». Nous donnerons tout à l'heure, à propos de Beharri, « oreille », une preuve nouvelle que les noms des parties du corps en basque sont souvent significatifs. Cela ne veut aucunement dire qu'ils puissent le moins de monde passer pour primitifs ni même fort anciens.

M. Bréal a du reste, établi que cette même particularité que nous retrouvons plus développée encore en sanskrit, puisque les termes de parenté, les noms d'animaux y sont presque tous significatifs, mérite de passer pour une preuve de remaniement postérieur.

3o BEHARRI, A, « oreille », littéralement « l'écouteuse » ou mieux « l'attentive » de Bea, beha, « écouter, entendre ». Reconnaissons dans ce verbe nos

« AnteriorContinuar »