Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[graphic]
[ocr errors]
[ocr errors]

stature, c'est à dire qu'il n'a pu produire l'endémie crétinienne (le Jura), donnent, en dépassant toute influence de race comme d'agglomération, les chiffres les plus remar quables d'hommes de génie. On pourra le voir clairement, dans le tableau suivant ou les chiffres élevés de goîtreux, de bègues et de sourds-muets sont rapprochés des basses statures de la Corrèze, du Puy-de-Dôme, de l'Ariège, des Basses-Alpes et des Pyrénées.

l'Ardèche, de

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]

Nous avons vu, dans le Var, le Vaucluse et l'Hérault, le climat méridional, peut-être à cause de la fertilité plus grande, fournir un plus grand nombre d'hommes de génie; toutefois, les pays froids et en même temps très salubres, les pays montagneux, le Jura, le Doubs, la Meurthe, donnent des chiffres plus élevés, et la même ligne isothermique passe par la Seine-Inférieure, la Seine-et-Oise, riches en hommes de génie, et par les Vosges qui en sont presque entièrement dépourvues; ainsi une même ligne passe par le Calvados,

l'Ain, très riche aussi en génie, et par la Saône, la Loire, la Saône-et-Loire, la Cher, qui en sont très pauvres (voir Planche graphique).

La nature des terrains n'a aucune influence sur la production des hommes de génie; car, nous trouvons les chiffres les plus élevés dans la Côte-d'Or, la Meuse, la Moselle, où le terrain est calcaire, et les chiffres les plus faibles dans le Nord, les Deux-Sèvres, où le terrain est de la même nature; des autres chiffres élevés dans le Doubs, le Jura et la Meurthe, où le terrain est jurassique; pendant que le même terrain offre des chiffres très faibles dans les Hautes-Alpes, la Charente, la Saône-et-Loire.

L'influence de la race est aussi très faible; les descendants des Burgondes produisent de nombreux hommes de génie dans le Jura et le Doubs, ils en fournissent assez peu dans la Saône-et-Loire. Et avec la même race, la Haute-Garonne donne dix fois plus de génies que l'Ariège, deux fois plus que le Gers, et cinq fois plus que les Landes. Dans la Guyenne, la Gironde donne le double du Lot, et dans le Languedoc, l'Hérault donne sept fois plus de génies que la Lozère. (Voir la Planche graphique).

4. Explication. Tout cela signifie seulement que le génie ne pousse pas dans des pays où l'air est malsain. Cette coïncidence, presque absolue, entre le génie et le climat a été depuis longtemps pressentie par le peuple et par les savants, qui s'accordent à admettre la fréquence des hommes de génie dans les pays de colline. Un proverbe toscan dit : « Montagnards, gros souliers, fins cerveaux ». Végèce, au livre 1er, chap. II, a écrit: Plaga cœli non solum ad robur corporum sed etiam animorum facil. Le climat ne contribue pas seulement à la vigueur du corps, mais encore à celle de l'ame. « Athènes, continue le même auteur, fut choisie par Minerve pour son air subtil

qu'y fait naître les hommes génials ». Cicéron lui-même dit, à différentes reprises, qu'à Athènes, où l'on respire un air fin, naissaient les hommes sages, tandis que l'air épais de Thèbes ne laissait naître que des hommes engourdis Pétrarque, dans son Epistolarium, qui est comme le résumé de sa vie, fait remarquer, avec une grande insistance, que tous ses chefs-d'œuvre furent composés, ou du moins médités, dans les douces collines de Vaucluse. Michel-Ange disait à Vasari: «Georges, si quelque chose de bon a pu sortir de mon esprit, je le dois à l'air subtil de votre pays d'Arezzo (1) ». Zingarelli, à ceux qui lui demandaient comment il avait composé sa mélodie de Juliette et Roméo, « Regardez ce ciel, disait-il, et dites-moi si vous ne vous sentez pas capable d'en faire autant (2) ». - Muratori dans une lettre à un Siennois écrivait: Votre air est admirable, car il produit véritablement des esprits d'une extrême fécondité ». L'Écosse, remarque Macaulay, tout en étant une des nations les plus pauvres de l'Europe, occupe le premier rang pour le nombre de ses savants: il suffit de citer Bède, Michel Scott, Napier, l'inventeur des logarithmes Buchanam, Walter Scott, Byron, Johnston, et l'on pourrait aussi dire Newton.

Viceversa dans les plaines les génies sont rares. De l'ancien Égypte, pays de plaine, Renan écrivait : « Pas un révolutionnaire, pas un réformateur, pas un grand poète, pas un artiste, pas un savant, pas un philosophe, pas même un grand ministre ne s'est rencontré dans l'histoire de l'Égypte.... Dans cette triste vallée d'éternel esclavage, on dura des milliers d'années, on cultiva son champ, on fut bon fonctionnaire, on porta sa pierre sur son dos, on vécut fort bien sans gloire. Un même niveau de médiocrité intellectuelle et

(1) VASARI. Vite, p. 29.
(2) FLORIM). Ouvrage cité.

morale pesa sur tous (1) ». Et on pourrait en dire autant de nos jours.

Tout d'abord, on sera embarassé de voir une dégénérescence comme nous croyons être celle du génie, se développer là où se rencontre la plus grande salubrité: - Mais, s'il y a des microbes anérobes, il y en a encore de aérobes; et bien de fois les dégénérescences, celles, pour exemple que dérivent du goître, de la mal'aria et de la lèpre, choisissent un terrain spécial: il est évident, aussi, qu'il faut compter ici, avec l'action dynamogène spéciale de la lumière, de l'air excitant, ozonizé, des collines et de la chaleur modérée. On saisira cela d'autant mieux, qu'on a déjà vu à quel point la chaleur favorise la production géniale (2), et que nous n'ignorons pas combien le sang très oxydé est nécessaire au travail du cerveau.

Cela est confirmé par le fait que dans les pays montagneux trop élevés, au dessus de trois mille mètres, où il y a moindre quantité d'oxigène dans l'air, (anoxiémie de Bert), aucun génie n'a jamais eu naissance. Si les grandes civilisations Méxicaines et Péruviennes se sont épanouies sur les hauts plateaux de l'Amérique, elles n'y sont point nées, ainsi que le remarque admirablement Nibbi, dans mon Archivio (3); en effet la véritable civilisation méxicaine se rattache aux Toltecas qui venaient de l'Orient, et les prétendus grands hommes méxicains, parmi lesquels ses 60 présidents, sont nés en dehors du plateau; il en est de même de ces hommes considérés, assez injustement, comme étant des génies, tels que Moizzos et Cervantes en botanique, Echeverria pour la peinture, et Ixtlihcochitl (4); quelques

(1) E. RENAN. Les antiquités égyptiennes, mondes. Avril 1865.

(2) Voir au Chapitre premier.

dans la Revue des deux

(3) Archivio di Psichiatria ed Antrop. Criminale etc. Vol. vi, fasc. 3o. (4) LIBRI. Histoire des mathématiques, 3 vol.

« AnteriorContinuar »