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CONCLUSION.

PREMIÈRE SECTION.

(1) T. V. Notice littéraire du procès de condamnation, p. 387 et suiv. Trois notaires d'Église, Manchon, Boisguillaume et Taquel, furent employés comme greffiers au procès de la Pucelle. Manchon fit presque tout à lui seul; ses notes, revues en commun à la fin de chaque séance, servirent de base à la rédaction définitive. Ce premier travail était contenu dans un cahier de papier désigné sous le nom de Notula, ou Minuta processus in gallico. Les interrogatoires s'y trouvaient reproduits en français.

Quelque temps après le supplice de Jeanne, Thomas de Courcelles, assisté de Manchon, donna au procès sa figure authentique; les interrogatoires, consignés sur la minute, furent traduits en latin, les procès-verbaux complétés, et le tout rédigé en forme de lettres patentes, émanant de l'évêque de Beauvais et de l'inquisiteur: tel est l'instrument du procès. Les greffiers en délivrèrent cinq expéditions, qu'ils attestèrent tous trois, et qui furent munies du sceau des juges. Trois de ces expéditions, en latin, existent encore à Paris. Après les avoir collationnées avec un soin scrupuleux, M. Quicherat a donné le texte la

tin du procès de condamnation, qui remplit presque tout le premier volume. Nous devons faire sur ce texte une observation importante. Il ne s'arrête pas à la sentence de condamnation. Après cette pièce, que suivent les attestations des greffiers, les manuscrits et le premier volume, qui les reproduit, renferment encore les actes d'une information posthume, que l'évêque dirigea, à son gré, et qui n'a aucune valeur historique, les greffiers ayant refusé d'y apposer leurs signatures.

Le procès de condamnation complet, traduit par Thomas de Courcelles, forme la base de notre travail.

Ce n'est pas tout. La minute du procès, contenant les interrogations en français, n'a pas été entièrement perdue; on en retrouve une partie considérable dans le manuscrit de d'Urfé, qui provenait sans doute de l'amiral de Graville, contemporain de Charles VII et aïeul maternel de Jeanne de Balzac, épouse de Claude d'Urfé: toute la partie de ce célèbre manuscrit, qui regardait les interrogatoires, a la valeur d'un original. Par malheur, deux cahiers manquent absolument.

Dans nos récits, toutes les fois que nous avons trouvé le texte français du manuscrit de d'Urfé, qui équivaut à la minute de l'audience, nous l'avons fidèlement reproduit ; quant au reste, nous avons traduit le texte latin de Courcelles le plus exactement qu'il nous a été possible. C'est ce qui explique comment, dans le cours de cet ouvrage, les réponses de Jeanne sont exprimées, tantôt en français du quinzième siècle, quand nous copions la minute, tantôt en français moderne, quand, la minute nous manquant, nous sommes obligés de traduire.

(2) T. I. Procès de condamn. Lettre de l'Université de Paris au roi, p. 407. Et en vérité, oye icelle relacion et bien considérée, il nous a semblé, au fait d'icelle femme, avoir esté tenu grande gravité, sainte et juste manière de procéder, et dont chacun doit estre bien content.

(3) M. Jules Quicherat a fait suivre sa remarquable publication des deux procès d'une brochure qui porte ce titre :

Aperçus nouveaux sur l'histoire de Jeanne d'Arc (Paris, Jules Renouard, 1850). Dans la dernière partie de cette brochure ( de la page 95 à la page 149 ), il se propose d'établir que la procédure de Rouen n'a pas été entachée des vices et des illégalités que, jusqu'ici, on avait prétendu y découvrir. Quel que soit notre respect pour le vaste savoir et la belle intelligence de M. Quicherat, quelle que soit notre reconnaissance pour les éminents services qu'il a rendus aux études historiques, quelle que puisse être enfin notre déférence pour son autorité en cette matière, nous avouerons que sa dissertation ne nous a pas convaincu. Nous exposerons les motifs de notre persistance.

Toutefois il ne faut pas se méprendre sur le sens et sur la portée de la dissertation de M. Quicherat. Le savant consciencieux et dévoué, qui a consacré dix ans de sa vie à préparer l'édition la plus complète des documents relatifs à la vie de Jeanne, n'a jamais eu la pensée de justifier la sentence et de réhabiliter les juges. Il a voulu seulement établir que le tribunal de Rouen a sauvé ses actes par une régularité apparente; ce que devait faire présumer la réputation d'habileté de Pierre Cauchon et des principaux assesseurs.

(4) T. II. Procès de réhabilit. Déposition de Nicolas Taquel, p. 321. Bene credit quod si dicta Johanna non portasset guerram Anglicis, non ita acriter contra eam processissent; et quod tendebant ad exaltationem partis suæ, et ad depressionem regis Franciæ. Déposition de Houppeville, p. 328. Magis debet dici voluntaria et affectata persecutio, quam judicium. — D'Ysambard, p. 351. Sententia fuit magis lata contra eam livore vindictæ, quam zelo justitiæ. De Richard de Grouchet, p. 359. Sententia semper visa fuit eidem injusta, nec scivit unde sumpserunt titulos et causas eam condemnandi. De Pierre Miget, p. 362. Attento odio Anglicorum, merito potest dici processus injustus, et, per consequens, sententia injusta. — Et t. III: De Pierre Miget, p. 133. Multi de præsentibus in processu erant bene irati, et reputabant exsecutionem male factam ; et erat vox

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communis quod male judicabatur.

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Credit firmiter, quod si fuisset de partibus Angliæ, non contra eam talem processum fecissent. De Boisguillaume, p. 165. Scit veraciter quod judicantes, et hi qui interfuerant, magnam notam a popularibus incurrerunt, etc.

(5) T. II. Procès de réhabilit. Déposition de Manchon, p. 11. Quant le procez fut commencé, maistre Jehan Lohier, solempnel clerc normant, vint en ceste ville de Rouen, et lui fut communiqué ce qui en estoit escript, par ledit évêque de Beauvais. Lequel Lohier demanda dilacion de deux ou trois jours pour le veoir. Auquel il fut respondu que, en la relevée, il donnast son opinion; et à ce fut contraint. Et icellui maistre Jehan Lohier, quant il eust eu le procez, il dist qu'il ne valoit rien pour plusieurs causes, etc. Confirmé par les trois autres dépositions de Manchon, t. II, p. 299 et 341, — et t. III, p. 138,

et Déposition de Th. de Courcelles, p. 58. Ipse Lohier dixit loquenti quod sibi videbatur quod non debebat procedi contra Johannam in materia fidei, nisi informatione præcedente super infamia.

(6) T. II. Procès de réhabilit. Déposition de Pierre Miget, p. 301. Quærebant eam probare hæreticam, ut infamarent ad hoc dominum regem Franciæ. De Pierre Cusquel, p. 305. Movebantur ut infamarent dominum regem Franciæ, quod haberet unam mulierem hæreticam et sortilegam.

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De Ladvenu, p. 307.-D'Ysambard, p. 348. Aliqui procedebant ex favore; quidam vero livore vindicta; alii, doctores de Parisius, mercede conducti. - De Richard de Grouchet, p. 356. Fama publica erat quod Anglici faciebant fieri ex odio et iracundia. T. II. De Manchon, p. 140. Illi, qui sibi videbantur affectati, erant Beaupère, Midi et de Turonia, etc.

p. 13.

(7) T. II. Procès de réhabilit. Déposition de Manchon, Danger de Delafontaine pour avoir averti Jeanne d'en - Et quant ledit de Fonte eut de ce con

appeler au concile.

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gnoissance, et qu'il estoit menacé pour icelle cause, se partit de ceste cité de Rouen, et depuis n'y retourna. De Houppeville, p. 325. De aliis assessoribus credit quod plures timebant. Audivit quod fuerunt minæ illatæ per comitem de Warwick fratri Ysambardo, dicendo quod submergeretur, nisi taceret. Ipse loquens, una die, invocatus, principio processus, non venit aliunde impeditus, et, in secunda die, veniens non fuit receptus ; imo, a dicto domino episcopo Belvacensi fuit depulsus; et, quia autem dixerat, conferendo cum Michaele Colles, quod periculum erat intentare dictum processum pluribus de causis, istud verbum fuit relatum ipsi episcopo, pro qua causa procuravit ipse episcopus ipsum loquentem in carceribus regis detrudi; a quibus fuit expeditus ad preces domini tunc abbatis Fiscampnensis. — Déposition de Massieu, p. 16. — Danger qu'il court pour avoir permis à Jeanne de s'agenouiller devant la petite chapelle du château, et pour son propos à Turquetil. Confirmé par sa 2o déposition, id., p. 330. De Manchon, p. 340. De assessoribus et doctoribus dicit quod fuerunt vocati, et non fuissent ausi contradicere venire. D'Ysambard, p. 348. Alii procedebant timore ducti. - De Richard de Grouchet, p. 357. Dum aliqui ipsam dirigere volebant, dure et rigide reprehendebantur per episcopum, vel per magistrum Johannem Beaupère. De Pierre Miget, p. 361. Et ipsemet loquens fuit delatus apud dominum cardinalem Angliæ, quod erat fautor ipsius Johannæ ; de quo se excusavit, timens periculum corporis. - T. III. De Guillaume de la Chambre, p. 50. Ipse dedit opinionem in processu, et subscripsit, coactus per dominum episcopum, qui dixit ei, nisi subscriberet, quod male accesserat ad villam Rothomagensem. De Manchon, p. 139. - Danger de Châtillon et de deux autres assesseurs, qui donnent des conseils à Jehanne. L'un d'eux est poursuivi par Stafford jusque dans le sanctuaire, etc. De J. Lemaire, p. 178. Magister Petrus Morice, et abbas Fiscampnensis, et plures alii fuerunt in magno periculo vitæ suæ, etc.

(8) T. II. Procès de réhabilit. Déposition de Manchon,

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