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de 180 degrés, tous les pòles sont groupés sur une circonférence, les pôles positifs étant d'un côté d'un diamètre, et les pôles négatifs de l'autre côté. On peut, en un mot, distribuer arbitrairement les pôles, comme dans les figures magnétiques (1) tracées sur des plaques d'acier.

Ce qui vient d'être dit d'une face d'un cristal s'applique du reste à toutes les autres; les pôles déjà existants sur une face ne sont pas détruits par ceux qu'on fait naître sur une autre face, mais leur intensité magnétique peut être modifiée.

J'ai constaté ainsi qu'on peut indéfiniment charger de pôles des cristaux de fer oligiste ou de pyrite magnétique; ces cristaux se comportent à cet égard de la même manière qu'une substance non cristallisée, qu'un petit prisme de basalte par exemple, et à chaque aimantation ils prennent deux nouveaux pôles qui se développent dans la ligne des

centres.

Les résultats obtenus par les physiciens relativement à la propagation de la lumière et du son dans les milieux cristallisés, ainsi que ceux que M. de Senarmont (2) a fait connaître relativement à la propagation de la chaleur dans les mêmes milieux, autorisent cependant à croire que si un cristal peut recevoir un nombre indéfini de pôles, l'intensité des pôles développés dans les mêmes circonstances par un aimant parfaitement constant doit varier dans les différentes positions que prend la ligne des pôles autour du centre du cristal, lorsque ce dernier n'appartient pas au système régulier.

D'après

9. Substances désagrégées et hétérogènes. ce qui précède, il était naturel de penser que le magnétisme polaire était tout à fait indépendant de l'état d'agrégation d'une substance, et que, par conséquent, si cette

(1) De Haldat, Annales de Chimie et de Physique, tome XLII, page 34. (2) DE SENARMONT, Annales de Chimie et de Physique; 1847.

substance était réduite en poudre, elle pouvait encore devenir magnétipolaire; c'est, en effet, ce qui a déjà été établi par M. de Haldat (1), et ce que j'ai vérifié par les expériences suivantes.

Des substances magnétiques pulvérulentes ont été mises, soit dans une cartouche de papier, d'après le procédé employé par M. Becquerel (2), soit dans un tube de verre; la cartouche ou le tube étaient maintenus pendant quelque temps au contact de l'électro-aimant, ou bien d'un aimant en fer à cheval, puis leurs extrémités étaient présentées successivement à une aiguille aimantée.

J'ai constaté ainsi qu'il y avait un pôle à chacune des extrémités seulement, et que ce pôle était toujours de nom contraire à celui de l'aimant avec lequel cette extrémité se trouvait en contact.

Les substances qui ont été soumises à l'essai sont la limaille de fonte, plusieurs fers oxydulés, le fer oxydulé titané, le fer oxydulé mélangé de gangue amphibolique, le fer oxydulé mélangé de quartz, le platine natif, ainsi qu'un minerai d'iridium et d'osmium des sables platinifères de l'Oural.

Toutes ces substances prennent deux pôles, lors même qu'elles sont mélangées, comme cela avait lieu pour le fer oxydulé, avec des matières peu magnétiques ou même diamagnétiques, telles que Ie quartz (Faraday); mais il est facile de reconnaître cependant que l'intensité magnétique de ces pôles est toujours très-faible, même pour le fer oxydulé, et incomparablement beaucoup plus faible que si on avait aimanté un barreau de fer oxydulé de même grosseur que la cartouche. Ce résultat s'accorde, du reste, très-bien avec celui obtenu par M. Faraday (3), qui a constaté que différentes substances magnétiques, et entre autres le peroxyde de

(1) DE HALDAT, Annales de Chimie et de Physique, tome LXV.

(2) BECQUEREL, Traité, etc., pages 391 et 469.

(3) Philosophical Magazine; Octobre 1846, page 254.

fer, étant réduites en poudre et mises dans des cartouches, ne venaient se placer qu'avec beaucoup de lenteur dans la ligne des pôles d'un électro-aimant; d'où il a conclu que la désagrégation d'une substance diminue fortement sa puissance magnétique. Ainsi que l'observe, d'ailleurs, M. de Haldat, si l'on évite de mélanger la poudre contenue dans la cartouche ou dans le tube, les pôles qu'elle a pris se maintiennent. Cela a même eu lieu pour le platine natif, ainsi que pour le minerai d'iridium et d'osmium, qui peuvent conserver leur magnétisme polaire au moins pendant plusieurs jours.

D'après les analyses de M. Svanberg (1), le minerai de platine peut être considéré comme une combinaison de platine et de ses congénères avec le fer, ayant généralement pour formule fe Pt2; par conséquent, les alliages qu'on trouve dans la nature, et qui renferment du fer, ainsi que les congénères magnétiques (2) du platine, sont doués de force coercitive et ne se comportent pas comme le fer doux. 10. Ce qui précède se résume en quelques mots, de la

manière suivante :

1o. Toute substance qui est magnétique peut devenir magnétipolaire, et conserve, le plus généralement, les pôles qui lui ont été donnés par l'aimantation.

Quand on la brise, elle se comporte comme un aimant dont elle possède toutes les propriétés.

2o. Lorsqu'une substance peut devenir magnétipolaire, il en est de même de toute substance ayant même composition chimique, quel que soit d'ailleurs son état physique, c'est-à-dire qu'elle soit agrégée ou désagrégée, cristallisée ou non cristallisée.

Le mélange d'une substance diamagnétique (Faraday)

(1) Rammelsberg, Handworterbuch, 1er et 2o suppléments: Platine. (2) D'après M. Breithaupt, l'iridium est magnétique (DANA, Minéralogic, page 112), et d'après M. Faraday, il en est de même de l'osmium (KARSTEN, Die forschritte der Physic im Jahr 1846, tome II). M. OErsted annonce au contraire que l'iridium, le platine et le palladium sont diamagnétiques, mais cependant attirables.

avec une substance magnétique n'empêche pas le magnétisme polaire de s'y développer.

3o. Lorsqu'une substance est magnétique, qu'elle soit homogène ou hétérogène, agrégée ou désagrégée, cristallisée ou non cristallisée, on peut lui donner, dans toutes ses parties, autant de paires de pôles que l'on veut; ces pôles peuvent être inversés un nombre indéfini de fois.

La distribution des pôles magnétiques dans un cristal n'est pas en relation avec ses axes.

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Parmi les nombreuses expériences qui ont été faites par rapport à l'équilibre et au mouvement des verges, les seules qui ne s'accordaient pas suffisamment avec la théorie étaient celles qui concernent la torsion et les vibrations tournantes. MM. Lamé et Clapeyron ont déjà fait remarquer que les coefficients d'élasticité que M. Biot a déduits des expériences de Coulomb, sur les fils de fer et de laiton, étaient inférieurs aux coefficients généralement admis pour ces métaux. La même remarque a été faite par Navier, par rapport aux expériences de Duleau, et elle s'applique également à tous les résultats obtenus, au moyen de la torsion, par Savart, par M. Bevan et par M. Giulio. Le but de cette Note est de démontrer que ces différences, assez notables pour les substances dont les coefficients d'élasticité sont très-élévés, disparaissent entièrement par suite de la modification que nous avons fait subir aux formules générales de l'équilibre et du mouvement des corps solides (1).

En effet, on obtient de nouvelles formules pour tous les

(1) Annales de Chimie et de Physique, tome XXIII, fig. 52.
Ann. de Chim. et de Phys., 3e série, T. XXV (Février 1849.)

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cas spéciaux, en leur appliquant les formules générales modifiées. Quant aux verges, on n'a qu'à suivre l'analyse de Poisson pour les verges cylindriques, et à substituer dans celle de M. Cauchy, pour les verges rectangulaires, à

k+ K

la place de 0 = , sa valeur 2. Si l'on remplace en

K

suite, dans ces formules, k par sa valeur 9 (9 étant toujours le coefficient d'élasticité), on verra que les formules qui expriment les rapports entre le coefficient d'élasticité d'un côté et entre la vitesse du son, les vibrations longitudinales ou transversales, ou la flexion de l'autre côté, restent les mêmes que dans l'ancienne théorie. Mais il n'en est pas de même en ce qui concerne l'angle de torsion et les vibrations tournantes.

Soient

7 la longueur de la verge;

P la force appliquée au bout d'un levier de la longueur R; la longueur de l'arc correspondant à l'angle de torsion dans le cercle qui a l'unité pour rayon;

r le rayon de la verge cylindrique;

het i les deux côtés de la section de la verge rectangulaire;

on aura, pour les verges cylindriques,

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M. de Saint-Venant a prouvé (1) que cette dernière ex~ pression doit subir une correction, qui est indépendante de la valeur de ; en admettant ce coefficient de correction,

(1) Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, tome XXIV, page 486.

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