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d'un seul agent universel tenant sous sa dépendance tous les phénomènes physiques. Au milieu de cette tendance incontestable de la science vers l'unité, le fluide nerveux restera-t-il à part? Pourquoi résisterait-il toujours à ce mouvement de fusion et d'assimilation de tous les agents de la nature?

Que trouvons-nous, en effet, dans les poissons électriques? Un organe d'une texture propre, mais identique par sa composition avec tous les autres organes de l'économie. Cet organe reçoit un nombre considérable de troncs nerveux: il n'y a cependant là aucune fonction évidente, ni contraction musculaire ni sécrétion particulière; mais il y a une très-forte production d'électricité. Voilà donc un courant électrique capable de causer la commotion à distance, de fournir l'étincelle, de décomposer les sels, d'aimanter une aiguille, en un mot de donner naissance à tous les effets physiques, chimiques et physiologiques de la pile. Et que trouvons-nous pour nous rendre compte de sa production? Rien autre chose qu'une puissante action

nerveuse.

Retournons le problème, prenons une pile électrique, attaquons avec elle le système nerveux; des faits importants vont nous apparaître. Le courant électrique est l'excitant le plus énergique, le plus général du système nerveux, le mieux approprié à ses fonctions si variées. Avec lui, nous pouvons produire à volonté tous les phénomènes de sensibilité générale et de sensibilité spéciale; nous pouvons aussi isoler et étudier à part la force motrice des nerfs musculaires. Avec l'électricité, en peu de temps et sans lésion matérielle appréciable, nous pouvons épuiser toute l'action nerveuse, et, par un simple renversement de direction, il nous est donné de faire reparaître, de reproduire, pour ainsi dire, cette force nerveuse tout à l'heure absente. Et lorsque l'excitabilité est éteinte jusque dans les Ann. de Chim. et de Phys., 3o série, T. XXV. (Janvier 1849.) 6

derniers filets nerveux, le courant électrique conserve la puissance de mettre en jeu directement et sans intermédiaire la propriété contractile de la fibre musculaire. Comme l'influx nerveux, l'électricité se propage instantanément d'un point à un autre, et si elle ne peut le suppléer, le remplacer dans les phénomènes de la vie, elle a du moins la propriété singulière de réveiller partout son action propre.

En face de si pressantes analogies, est-il possible d'affirmer qu'entre le fluide nerveux et le fluide électrique, il existe une différence non pas seulement de modalité, mais de nature? Qui oserait prétendre que la science a dit son dernier mot sur ce grave sujet?

Cinquante ans de travaux ont été impuissants pour vider cette question d'identité des deux fluides soulevée par Galvani. Cessons donc de lui reprocher si amèrement de n'avoir pas surmonté une difficulté contre laquelle sont venus se briser tous les efforts de la physiologie et de la physique modernes; oublions ses erreurs théoriques, c'est un tribut payé aux idées de son temps. Il a découvert l'électricité animale, il nous en a révélé les lois à ces signes certains sachons reconnaître et proclamer l'homme de génie.

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EXPÉRIENCES

:

Sur la composition du lait dans certaines phases de la traite, et sur les avantages de la traite fractionnée pour la fabrication du beurre;

PAR M. JULES REISET.

C'est un fait généralement reconnu que le lait offre des différences appréciables dans ses qualités, suivant qu'il est recueilli au commencement ou à la fin de la traite.

Parmentier et Deyeux paraissent en avoir fait la première remarque, et voici comment ils s'expriment dans leur livre, qui fournit de précieuses indications sur l'importance domestique du lait :

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D'après l'observation que nous avons faite relativement à la différence notable qui existe entre la première et la dernière portion du lait d'une même traite, on doit facilement concevoir combien est vicieux l'usage dans lequel on est, surtout dans les grandes communes, de destiner le lait d'une même femelle au service de plusieurs individus.

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Supposons, en effet, trois malades auxquels le médecin aura prescrit le lait d'ànesse, par exemple, à la dose de 8 onces le matin, quantité que cette femelle peut fournir à chaque traite. On conduit l'ànesse chez le premier malade, et l'on tire la mesure de lait dont il a besoin; on va ensuite chez le second, et enfin chez le troisième, auxquels on donne, comme au premier, la dose de lait prescrite. Dans ce cas, il est aisé de voir que le premier malade aura le lait le plus séreux, tandis que le dernier n'a, pour ainsi dire, que de la crème. » (Traité sur le lait, page 206.)

Plus récemment, MM. Quévenne et Donné ont imaginé, chacun de son côté, des instruments destinés à déterminer plus ou moins rapidement les quantités de lait, et notamment la proportion de crème qu'il contient. Ce fait n'a pas échappé à leur attention.

Enfin, dans son Mémoire sur la compositiou chimique du lait d'ànesse (Annales de Chimie et de Physique, 2o série, tome LXII, page 437), M. Peligot a le premier donné une analyse avec des nombres. Le lait d'une même traite, après un sevrage de neuf heures, a été recueilli en trois parties séparées. L'analyse de ces trois parties a donné:

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J'ai multiplié les analyses pour arriver à une connaissance plus complète d'un phénomène physiologique aussi singulier.

Les expériences ont porté sur le lait de deux vaches nourries à la prairie pendant la journée, et rentrées à l'étable pendant la nuit, sans y recevoir de nourriture

Dans la capsule même où devait s'opérer l'évaporation au bain-marie, on faisait tomber de la mamelle 20 grammes environ de lait à analyser. Le résidu était définitivement pesé, après une dessiccation complète à 100 degrés dans l'étuve.

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