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la considère comme la promesse que le pays ne se sera définitivement engagé dans une ligne politique que lorsque le Parlement aura eu le temps d'exprimer son opinion. C'est un engagement très net et, s'il avait été fait il y a quelque temps, il aurait épargné à la Chambre une grande anxiété. L'orateur accepte cet engagement avec une grande satisfaction; il s'abstient donc de critiquer une politique dont il ne connaît pas les détails, et il aura, selon la réponse de lord Granville, l'occasion de la discuter avant qu'il ne soit trop tard.

L'incident est clos et la séance est levée.

Chambre des Communes.

Séance du 10 juin.

Lord Fitz-Maurice, répondant à M. Bartlett, dit que le Gouvernement anglais a donné son assentiment à la proposition de la Porte de nommer M. Crestovich gouverneur général de la Roumélie orientale.

Répondant à M. Anderson, lord Fitz-Maurice dit que des représentations ont été adressées au Gouvernement des États-Unis au sujet des conspirations à la dynamite. Le Gouvernement n'a pas encore reçu la réponse du Gouvernement américain à la dernière communication ayant cet objet.

Répondant à M. Bartlett, lord Fitz-Maurice dit que le Gouvernement n'a reçu aucune information sur l'intention qu'aurait la France d'augmenter ses forces à Madagascar au moyen de troupes revenant du Tonkin. Quant à la question de protection des nationaux anglais, le ministre a déjà constaté que le nombre des fonctionnaires consulaires à Madagascar a été considérablement augmenté.

Lord Churchill demande à M. Gladstone si, comme pour les négociations avec la France, il veut s'engager à soumettre à la Chambre toutes les négociations ou communications qui ont eu lieu ou peuvent avoir heu entre l'Angleterre et la Turquie, relativement à un envoi de troupes turques en Égypte ou au Soudan, avant qu'aucune action puisse être engagée par la Turquie par suite de ces négociations ou communications.

M. Gladstone répond : « Je dois dire d'abord qu'en présence de l'état de trouble existant actuellement au Soudan, je ne puis m'engager à communiquer au Parlement préalablement et à toute occasion les mesures éventuelles qu'il sera nécessaire de prendre, car cela pourrait avoir des conséquences préjudiciables. Dans le cas actuel, toutefois, cette difficulté n'existe pas. La question de lord Churchill paraît, en effet, basée sur les suppositions auxquelles a donné naissance le bruit que nous aurions proposé à la Turquie d'envoyer des troupes en Égypte ou au Soudan pour pacifier ce pays. Or, ce bruit

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ne repose sur aucun fondement. « Nous avons échangé diverses communications avec la Turquie au sujet de la question mentionnée dans le Livre bleu récemment publié, c'est-à-dire au sujet de certains ports de la mer Rouge: mais ces négociations n'ont pas fait grand progrès. >

Il a été distribué au Parlement les documents suivants :

1o — Afrique. N° 4 (1884) C. — 4022. Affaires de Loanda; dépêches du 25 janvier 1881 au 12 novembre 1883.

2.

3.

- N° 5. C.4023. Négociations avec le Portugal relativement au Congo; dépêches du 2 février au 10 avril 1884.

- Commerce. Nos 9 et 20 (1884) C. 3926 et 3965. Rapports sur l'agriculture dans les pays étrangers; octobre 1883 à janvier 1884.

-

N° 10. C.

3927. Convention commerciale entre les ÉtatsUnis et l'Espagne; dépêches du 17 janvier au 23 février 1884. - N° 14. C. 3933. Rapports diplomatiques et consulaires sur des sujets d'intérêt général et commercial: Allemagne, assurances obligatoires; Hollande, détroit de la Sonde, éruption volcanique; Perse, mines de turquoises; Suède, mouvement coopé ratif; Turquie, route de Samsoon-Siva. Décembre 1883 à janvier 1884.

— N° 15. C. — 3934. Convention pour la protection des télégraphes sous-marins; dépêche de lord Lyons du 21 mars 1884. — No 16. C. — 3961. Correspondance relative à l'article XXXVIII du traité de Berlin, chemin de fer des Balkans (suite de Commerce n° 33, 1883); du 2 novembre au 10 décembre 1883.

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- N° 18. C. 3963. Mémoire de l'association des Chambres de commerce relatif aux négociations commerciales avec l'Espagne; 7 mars 1884.

N° 22. C.

3996. Rapport sur l'épidémie de choléra en Égypte, commission scientifique allemande; du 13 septembre 1883

an 2 avril 1884.

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- N° 23. C. 4004. Relations commerciales avec l'Espagne, protocole du 1er décembre 1883.

-

-

N° 24. C. 4021. Réclamations de M. John Dixon contre la Compagnie du chemin de fer de Guinares; dépêches du 30 août 1882 au 1er mai 1883.

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4025. Canal de Suez. Tonnage et passage. 1883. 3966. Correspondance relative à

Égypte. N° 10 (1884) C.

l'assentiment des Puissances étrangères à la loi de liquidation; du 31 mars au 19 août 1880.

N° 11. C.

(4 dépêches).

- N° 12. C.

du 1er janvier

N° 13. C.

pêches).

- N° 14. C.

3967. Du 19 septembre 1879 au 7 mars 1881

3969 (suite des nos 5, 6, 7, 8 et 9, 1884). Dépêches au 18 mars 1884 (313 dépêches).

3970 (suite). Du 25 mars au 23 avril 1884 (36 dé

3997 (suite du n° 11). Extrait d'une dépêche du marquis de Salisbury à M. Malet, du 19 septembre 1879. 3998. 3 dépêches des 16 et 18 avril 1884.

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N° 15. C.

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2 dépêches du
- N° 18. C.

30 avril 1884.

3999. 6 dépêches du 6 au 12 février 1884.

4000. Changements dans la loi de liquidation; 19 avril.

4001 (suite du N° 12). 56 dépêches du 22 mars au

4o - Pays-Bas. N° 1 (1884). C. - 4024. Correspondance relative au naufrage du Nisero et à la détention de son équipage par le rajah de Tenom (Atchin); 109 dépêches du 23 novembre 1883 au 30 avril 1884.

-N° 2 (1884). C.

4041. Correspondance sur le même sujet;

10 dépêches du 5 au 31 mai 1884.

ITALIE

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Répondant à diverses interpellations dans la discussion du budget des affaires étrangères, M. Mancini déclare, au sujet de la question d'Assab, qu'il est d'accord avec les précédents orateurs sur ce fait que l'Italie n'a pas d'intérêt à convoiter des colonies politiques ou des conquêtes de territoire. Il serait imprudent et nuisible de pousser l'Italio vers une grande politique coloniale, mais il est utile d'avoir des colonies commerciales.

Au sujet de la question de la Propagande, M. Mancini a répété les déclarations qu'il a faites à la Chambre, à savoir que la Propagande, par la conversion de ses biens immeubles, a augmenté ses revenus, tout en restant libre d'employer ses capitaux à l'achat des valeurs qui lui sembleront préférables. M. Mancini déclare qu'une loi spéciale pour la Propagande serait superflue politiquement, et inopportune après les vaines tentatives faites par le Vatican auprès des puissances afin de provoquer une intervention diplomatique. L'orateur, néanmoins, admet que l'article 8 de la loi des garanties réserve le règle

ment relatif aux corps moraux ecclésiastiques. On étudiera si quelques corps moraux spéciaux par la nature de leur mission n'ont pas besoin d'une plus grande liberté pour administrer leurs propriétés. Il pense, à la prochaine session, pouvoir présenter à ce sujet un projet de loi. Du reste, la Propagande étant une institution hautement bienfaisante, il espère avoir l'occasion de lui témoigner la faveur et la protection du Gouvernement italien.

M. Mancini, continuant son discours, annonce que toutes les puissances, excepté deux, ont consenti à prendre part à la conférence pour la codification des lois relatives à l'exécution des jugements étrangers. La conférence se tiendra à Rome au mois de novembre prochain.

M. Mancini conclut en disant que le Gouvernement persévère dans les principes qui ont jusqu'à présent dirigé sa politique étrangère. Son but est d'améliorer toujours les rapports cordiaux existant entre toutes les puissances. Les liens précieux qui nous attachent à quelques-unes d'entre elles, dit M. Mancini, sont nécessaires pour notre complète sécurité et pour garantir à l'Europe les bienfaits de la paix. Ils sont utiles à toutes les puissances et n'en menacent aucune. Le ministère sera toujours un loyal observateur des traités, résolu à maintenir rigoureusement l'ordre public à l'intérieur et à empêcher tout acte inconsidéré et toute manifestation séditieuse de nature à compromettre nos relations internationales.

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M. Mancini, répondant à M. Bonacci, dit qu'il n'est guère possible que le congrès de Washington ait le temps de discuter, dans la session courante, la loi assimilant les étrangers aux Américains relativement aux droits à payer pour l'introduction des objets d'art. Si la loi n'est pas discutée le 21 juin, comme l'Italie le demande, M. Mancini, considérant ce traitement comme injuste et comme inconciliable avec le traité de commerce, prendra des mesures pour compenser les dommages. Les ministres des affaires étrangères, du commerce et des finances étudient dans ce but une loi qui puisse être appliquée d'accord avec les autres Gouvernements de l'Europe.

M. Bonacci réplique que si les Etats-Unis persistent, l'Italie devrait abolir tout droit différentiel ou dénoncer le traité de commerce. M. Mascilli demande que l'on prenne des mesures afin que l'Angleterre observe rigoureusement les conventions sanitaires internationales en Égypte. L'orateur demande s'il est vrai que le choléra sévisse dans diverses parties de l'Orient.

M. Mancini répond que les conditions sanitaires de l'Égypte

ne

présentent actuellement rien d'anormal ni de menaçant. Le choléra a augmenté dans les Indes, mais le Gouvernement a pris de nouvelles mesures. On continue à observer, avec quelques modifications, la convention de 1852, dénoncée en 1866. M. Mancini espère qu'une conférence se tiendra pour élaborer une nouvelle convention.

Chambre des députés. Séance du 11 juin.

M. Camporeale demande s'il est vrai qu'il se prépare au Maroc des événements tendant à en modifier les conditions politiques. Il dit qu'une agitation insolite en France et au Maroc préoccupe l'opinion publique, surtout en Italie, où se maintient le souvenir des événements de Tunis.

L'orateur veut par cette interrogation mettre le ministre à même de faire des déclarations rassurantes. Il expose les faits et met en relief l'accueil fait à M. Ordega au Maroc, l'envoi d'une escadre française, la protection accordée au chérif d'Ouazzan, contrairement à l'esprit du traité de 1880. Il rappelle que la France a eu de longue date des vues sur le Maroc; l'Angleterre en a empêché la réalisation en 1855. On croit aujourd'hui que la liberté d'action laissée par l'Angleterre à la France au Maroc est une compensation faite à la France pour la liberté d'action laissée à l'Angleterre en Égypte. L'orateur demande si M. Mancini a su se créer en Europe des alliances capables d'empêcher l'accomplissement d'une entreprise qui rendrait la situation de l'Italie sur la Méditerranée plus malheureuse encore. Il croit que l'accord avec les deux empires devrait être complété moyennant un accord avec l'Angleterre au sujet de la Méditerranée. Il souhaite que M. Mancini puisse déclarer que les craintes sont sans fondement ou que l'Italie ne pourrait pas envisager d'un œil indifférent les changements politiques sur la côte méditerranéenne de l'Afrique.

M. Mancini répond que le Gouvernement n'a pas manqué à son devoir. Il a observé avec une attention assidue les événements qui se sont déroulés au Maroc, pour ne pas être surpris par des faits accomplis irréparables. Il esquisse les rapports du Maroc avec l'Europe. L'Angleterre et la France y ont les principaux intérêts commerciaux. L'Espagne, l'Angleterre et la France y ont les principaux intérêts politiques. L'Italie y a un intérêt géographique, un intérêt maritime pour la liberté de la navigation. L'Italie y a aussi un intérêt indirect, mais très important, qui est d'empêcher la formation d'un vaste empire africain aux portes de l'Italie, qui romprait l'équilibre des forces de la Méditerranée et menacerait la sûreté territoriale de l'Italie. Par une politique d'attente inactive, le Gouvernement se rendrait coupable envers l'avenir de la nation.

Le ministre examine ensuite les rapports de l'Italie avec le Maroe. Il rappelle l'élévation du consul d'Italie à Tanger au rang de ministre

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