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<J'espère vous avoir démontré, ajoute le chancelier, que le Gouvernement n'a rien négligé pour assurer la sécurité publique. La question de savoir si le Gouvernement prussien doit faire une loi sur le trafic de la dynamite à l'intérieur a été examinée au point de vue technique par la commission du génie nommée par l'ancien ministre de la guerre, le général de Kamecke. On a déclaré que cette loi serait extrêmement difficile dans son exécution et en tout cas inefficace si les principaux des États européens ne se décidaient pas à adopter des mesures identiques.

<Ces matières explosibles, qui se transportent si facilement, ressemblent beaucoup à la presse. Aucun État n'est assez fort pour lutter isolément par des mesures préventives ou répressives contre ces deux puissances. Il faudrait dans ce but une entente de tous les États.

< Le Gouvernement est reconnaissant de l'initiative prise par le Reichstag dans la question de la loi sur la dynamite. Mais elle ne conjurera pas le danger dont les citoyens tranquilles sont menacés par la démocratie sociale; aussi les autorités doivent-elles persister à demander la prorogation de la loi.

Les comparaisons entre l'Allemagne et la Russie ne sont en cette question ni admissibles ni exactes. En Russie il n'existe pas de classe ouvrière démocrate et socialiste; les ouvriers sont au contraire sympathiques à l'empire, qui les soutient lorsqu'ils sont malades ou incapables de travailler. Le nihilisme se recrute dans les classes élevées. »

On lit dans le Reichsanzeiger du 9 juin :

Le président du Transvaal, dans l'allocution qu'il a prononcée à l'audience d'hier, a remercié l'empereur de l'accueil amical qu'il avait reçu, a relevé le fait que la plus grande partie de la population du Transvaal et de l'Afrique du Sud était d'origine allemande et a exprimé l'espoir et le désir que les relations entre l'Allemagne et le Transvaal resteraient toujours excellentes et que les échanges commerciaux entre les deux pays contribueraient à leur prospérité.

< L'empereur a répondu en exprimant sa joie de pouvoir saluer les représentants d'un Etat uni à l'Allemagne par d'antiques liens de race, et a déclaré qu'il était heureux de voir que les relations amicales entre l'Allemagne et le Transvaal allaient être confirmées par un traité.

Sa Majesté est convaincue que ce traité contribuera à augmenter les sentiments d'amitié et de sympathie qui existent entre les deux peuples. Sa Majesté n'épargnera aucun effort pour que ce but soit atteint. >

ESPAGNE

Dans le message qu'il a lu le 20 mai au Sénat, à l'ouverture des Cortès, le roi dit que la situation n'offre plus aujourd'hui de graves difficultés les difficultés actuelles sont bien moindres que celles qui existaient au commencement de son règne; elles ne dépassent pas celles qu'éprouvent la plupart des États d'Europe.

< Malheureusement, ajoute le message, il pèse, il pèsera longtemps sur nous, le souvenir odieux des discordes qui ont fait subir à l'Espagne tous les maux de l'anarchie. Aussi les menaces les plus impuissantes, les aventures les plus folles viennent-elles quelquefois troubler la confiance, bien qu'elles ne puissent troubler sérieusement l'ordre public. L'échec qu'ont subi les tentatives de complots en est une grande preuve; ces tentatives n'ont eu d'autre résultat que celui de peser sur le crédit public et de montrer qu'une union plus intime que jadis existe entre nos anarchistes et ceux qui, sur tant d'autres points, insultent à la civilisation moderne. Mais, comme la crainte qu'inspirent ces complots est nuisible, bien que sans fondement, mon Gouvernement a besoin de votre appui énergique pour convaincre comme jadis le monde que la paix et les institutions libérales espagnoles sont capables de triompher de bien d'autres périls que ceux qui les menacent actuellement. Mon Gouvernement, sûr de lui-même et du pays, ne demandera pas de modifier dans un sens restrictif les lois récemment votées et basées sur des principes différents des siens. Il se contentera des lois actuelles pour réprimer les perturbateurs, mais il les appliquera rigoureusement.

Pour moi, j'ai donné des preuves répétées que je sais remplir strictement les devoirs que le régime parlementaire m'impose. Il dépend des partis qui se maintiennent dans la légalité, de gagner ou de perdre l'appui de l'opinion, sans laquelle il est impossible d'obtenir le pouvoir dans les nations libres.

J'éprouve une grande satisfaction à vous dire que nos relations avec le Saint-Siège n'ont jamais été plus cordiales. Le Saint-Père, l'objet de la constante vénération des catholiques, excite ma filiale sollicitude.

Nos relations avec tous les Gouvernements étrangers sont également amicales. Les grandes preuves de considération que je reçois continuellement d'eux ont inspiré, il y a quelque temps déjà, à mon Gouvernement l'idée d'étudier s'il ne convenait pas d'élever le rang de nos représentants chez les nations désireuses de prendre une telle mesure. C'est ce qui a lieu avec l'Allemagne.

Les négociations poursuivies avec l'Angleterre et l'Allemagne pour la reconnaissance de la souveraineté de l'Espagne sur l'Archipel Sou

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lou, ont amené la rédaction d'un protocole définitif qui sera prochainement signé.

Suivant les désirs du peuple espagnol, désirs qui sont les miens, j'ai conclu un traité de paix avec le Chili. J'espère en conclure un autre avec la République de l'Équateur et faire oublier pour toujours de regrettables dissentiments.

Mon Gouvernement vous soumettra les projets de traités de commerce avec le Portugal, les Pays-Bas, le Danemark, et celui qui a été signé le 1er mars avec les États-Unis, afin que vous décidiez au mieux des intérêts de l'Espagne.

Nos finances se sont beaucoup améliorées sous mon règne. La dette publique a acquis une grande sécurité. Le payement des intérêts est solidement garanti, et il n'existe aucune crainte de voir jamais ce payement interrompu.

L'accroissement des recettes prouve que nous arriverons prochainement à l'équilibre des recettes et des dépenses.

Le comité supérieur de la défense du royaume a presque terminé l'élaboration des projets de travaux de défense, travaux qui recevront une grande impulsion. Il vous sera présenté des projets de lois pour faciliter la mobilisation et arriver à reconstruire le matériel de la marine, devenu vieux ou insuffisant.

Nous utiliserons les crédits économisés sur le budget de l'exercice courant pour des constructions importantes, sans oublier l'industrie nationale.

Le projet de budget pour le prochain exercice vous sera soumis dans les délais prévus par la constitution. Il vous démontrera que de tels projets sont possibles, à la condition que le Gouvernement se borne à faire seulement les dépenses urgentes et à ajourner les autres à une époque à laquelle les finances répondront d'une façon plus satisfaisante aux besoins inévitables du pays.

Vous pouvez, messieurs les députés et sénateurs, avoir confiance dans l'avenir. Les dangers intérieurs sont plus apparents que réels. Aucune complication extérieure n'est à craindre.

Aucune nation ne peut, toutefois, envisager les questions militaires avec indifférence, et l'Espagne ne peut, malgré sa politique pacifique, se soustraire à cette loi commune.

Nous devons donc appliquer nos forces au développement de notre prospérité intérieure ; mais, comme la volonté d'un seul ne suffit pas, nous devons aussi préparer en même temps la défense du pays.

En agissant ainsi et en étant animés de l'esprit de concorde, nous parerons à toutes les éventualités. »

Le roi termine en déclarant que son aspiration constante est que l'Espagne soit respectée à l'extérieur et que la concorde règne à

l'intérieur, et en demandant aux Cortés de s'inspirer toujours du sentiment national.

ÉTATS-UNIS

Dans sa séance du 13 juin, le Sénat a approuvé la proposition de M. Frelinghuysen tendant à mettre un crédit à la disposition du Gouvernement pour l'acquisition, dans le Nicaragua, de terrains sur lesquels serait creusé un canal interocéanique.

Dans la même séance, le Sénat a refusé d'approuver la convention internationale pour la protection de la propriété industrielle, signée à Paris en 1883, mais il a donné son adhésion à la convention conclue à Paris (mars 1884) pour la protection des câbles sous-marins.

FRANCE

Le 6 juin ont été échangées à Paris les ratifications de la Convention internationale pour la protection de la propriété industrielle, qui a été conclue à Paris, le 20 mars 1883, entre la Belgique, le Brésil, l'Espagne, la France, le Guatemala, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, le Salvador, la Serbie et la Suisse, et à laquelle ont accédé la Grande-Bretagne, l'Équateur et la Régence de Tunis.

Le 6 juin a été signé à Hué par le roi d'Annam un traité modifiant le traité du 17 août 1883 qui a réglé le protectorat de la France sur l'Annam.

Chambre des députés.

Dans la séance du 23 juin, M. Jules Ferry, président du conseil, ministre des affaires étrangères, a déposé un Livre jaune comprenant la correspondance échangée entre le Gouvernement britannique et le Gouvernement français au sujet de la Conférence. Il a exposé ensuite les vues dont le Gouvernement s'était inspiré dans les négociations dont cette correspondance donne la conclusion.

Dans la séance du 26 juin, a eu lieu la discussion de l'interpellation déposée depuis quelque temps par M. Delafosse. Après avoir entendu l'auteur de l'interpellation, MM. Jules Ferry, Freppel, Francis Charmes et Ribot, la Chambre a voté, à l'unanimité de 460 votants, l'ordre du jour pur et simple proposé par MM. Charmes et Ribot. Le président du conseil avait préalablement déclaré que les décisions prises à la Conférence n'engageraient la France qu'après avoir reçu l'approbation du Parlement.

Le 27 juin, le Sénat a, sur la proposition du duc de Broglie, renvoyé la discussion d'une interpellation sur les affaires d'Égypte, jusqu'après la clôture de la Conférence.

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Lord Granville, répondant à lord Carnarvon, dit que le Gouvernement a envoyé une circulaire aux cinq grandes puissances et une dépêche à la Porte, afin de leur proposer qu'une conférence soit tenue pour examiner si la loi de liquidation égyptienne peut être modifiée (1). Aucune réponse n'a été reçue de la Turquie. Les autres puissances ont donné leur consentement. La France a donné courtoisement son adhésion en principe; mais elle désire quelques explications préliminaires.

Chambre des Communes. Séance du 1er mai.

M. Gladstone, répondant à sir Stafford Northcote, donne lecture de de la circulaire du Gouvernement au sujet de la Conférence. Il n'est pas encore décidé si la conférence se réunira à Constantinople. L'orateur ajoute qu'il ne croit pas que le désir de la France de voir certaines communications préliminaires échangées entre les Gouvernements français et anglais soit la condition de son assentiment; mais, M. Waddington étant revenu à Londres, ces communications sont imminentes, et peut-être même ont-elles lieu en ce moment.

M. Ahsley, répondant à M. Cowen, dit que la commission anglofrançaise pour le traité des pêcheries de Terre-Neuve ne présentera pas de rapport. Cette commission a été nommée pour examiner si on pouvait arriver à un arrangement permettant, d'une part, aux Français de continuer à exercer leurs droits de pêche, et accordant, d'autre part, aux sujets anglais de plus grandes facilités pour développer l'industrie coloniale. Les commissaires anglais ont signé un projet d'arrangement favorable aux droits des deux Gouvernements français et anglais. Le Gouvernement local de Terre-Neuve sera consulté avant que cet arrangement soit sanctionné. Les deux commissaires anglais se rendront à Terre-Neuve.

L'orateur entre dans des explications au sujet du projet et ajoute que le rapport des commissaires anglais et d'autres correspondances seront communiqués au Parlement. Le Gouvernement français n'a fait aucune demande de territoire en dehors du territoire qui lui est concédé expressément par les traités. Le Gouvernement anglais croit que (1) Voir plus haut, p. 21.

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