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qui a fait passer au bleu le papier de tournesol rougi. Le résidu gris noirâtre, resté au fond du tube, a été calciné ensuite au contact de l'air sur une lame de platine, à la flamme d'une lampe à l'esprit de vin; il a blanchi entièrement sans émettre aucune odeur sensible. Les résultats qu'on a obtenus, en analysant ce résidu fixe, démontrent que ce calcul offre la même composition que ceux qui se rencontrent si fréquemment dans la vessie du même animal. Cet examen a permis de conclure

que ce calcul contenait, sur 100 parties, savoir :

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Cette observation démontre l'uniformité de composition entre les calculs vésicaux du boeuf et ceux qui, ayant pris naissance dans la vessie, en sont sortis pour s'arrêter dans le canal de l'urèthre, y séjourner plus ou moins de temps, en prenant un volume plus ou moins considérable.

TABLEAU PRÉSENTANT LE RÉSULTAT DES EXPÉRIENCES FAITES SUR LA DISSOLUBILITÉ DU PHOSPHATE DE CHAUX DANS L'EAU SATURÉE D'ACIDE CARBONIQUE A +10°C, ET A 0m.,76, ET SUR LA DISSOLUBILITÉ, DANS LE MÊME LIQUide, des os frais ET DES OS EN PARTIE DÉSAGRÉGÉS PAR SUITE D'UNE INHUMATION DE VINGT ANS ENVIRON.

Sous-phosphate de chaux pur, obtenu par double décomposition d'un sel calcaire et d'un phosphate alcalin soluble...

Dissolubilité dans l'eau contenant un volume d'acide carbonique à + 10›.c

0,000750.

Os frais réduit en une lame de

5 centimètres de longueur, sur 12 millimètres de largeur et 1 millimètre d'épaisseur.. Os exhumés, après un séjour de vingt ans environ, dans un cimetière dont le sous-sol était sableux....

0,000166.

0,000300.

Dans les résultats obtenus ci-dessus, les mêmes conditions ont été remplies, c'est-à-dire que le sous-phosphate de chaux pur et sec, l'os frais et celui qui avait été exhumé, ont été laissé en contact avec le solutum de gaz acide carbonique pendant douze heures. Les quantités de substance dissoute ont été évaluées en évaporant un même volume de chaque dissolution, et pesant avec soin le résidu dans une petite capsule de platine tarée d'avance à une balance de Fortin.

Ces faits, en confirmant l'opinion avancée par M. Dumas, démontrent d'une manière irrécusable que les os qui ont déjà éprouvé un commencement de décomposition dans l'intérieur de la terre, et sont devenus par conséquent moins cohérents, cédent une plus grande quantité de leurs sels calcaires à l'eau chargée d'acide carbonique, que ne le font les os frais contenant toute leur matière organique. J.-L. LASSAIGNE.

TOXICOLOGIE.

MOYEN SIMPLE ET FACILE POUR RECONNAITRE LA PRÉSENCE DE LA MORPHINE DANS UN CAS D'EMPOISONNEMENT PAR CETTE SUBSTANCE;

Par M. MERMER, pharmacien à Pont-Saint-Esprit. On commence par laver avec soin la substance solide rejetée par l'estomac, avec de l'eau distillée légèrement aiguisée d'a

cide acétique, et on réunit ces eaux de lavage avec les liquides qu'on aura pu recueillir. Si on n'a que des liquides à sa disposition, on les allongera avec une petite quantité d'eau distillée, préparée comme en premier lieu; on les chauffera légèrement et on les filtrera; on évaporera presque à siccité; on traitera par l'alcool à 36° bouillant pour en séparer les matières animales; on versera dans le liquide alcoolique,préalablement filtré, de la teinture de noix de galle préparée avec alcool, 125 gr.; noix de galle en poudre grossière, 250 gr., et laissée en macération quinze jours, qui précipitera le peu de matière animale dissoute par l'alcool, et la combinaison de tannin et de morphine qui en résultera restera en solution, à la faveur de l'alcool.

On étendra d'un peu d'eau distillée le liquide filtré, et on y versera de la solution de gélatine en excès, pour décomposer tout le tannate de morphine. La morphine, ayant cédé à la gélatine le tannin avec lequel elle était combinée, se trouvera dissoute par l'alcool; on filtrera pour séparer le précipité de tannin et de gélatine, et l'alcool évaporé laissera la morphine, qu'on pourra reconnaître aux caractères qui lui sont propres. (Abeille médicale.)

CAS D'EMPOISONNEMENT PAR LES RACINES DU PANAIS; Observation recueillie par le docteur UNGER, de Trzemeszno.

La femme d'un journalier déterra, le 17 mars 1846, des racines de panais provenant d'un ensemencement fait le printemps précédent dans un jardin attenant à son habitation, et qui avaient été abandonnées là depuis cette époque: elle les apprêta d'une manière toute simple, et dans le pot de terre dont elle se servait habituellement pour les préparations de ses aliments. Cette femme mangea de ces racines au milieu de la journée : son mari, et sa fille âgée de dix ans, qui étaient, le pre

mier, occupé à travailler dans la forêt, la seconde à son école, en mangèrent seulement à quatre heures de l'après-midi. Un petit garçon de trois ans et une voisine en prirent aussi, mais seulement en très petite quantité.

Dans la soirée, M. Unger fut appelé à la hâte pour donner ses soins à ces diverses personnes, qu'on disait être devenues folles. En effet, il les trouva, à son arrivée, dans un état analogue à celui qui caractérise le delirium tremens. Ces malades couraient continuellement d'une place à une autre ; ils parlaient sans cesse, et sans savoir ce qu'ils disaient; ils voulaient prendre des objets qui n'existaient pas, et les individus qui se trouvaient là leur paraissaient être des objets dont ils s'étaient servis auparavant. Le mari, âgé de trente et quelques années, ayant mangé plus tard que sa femme, pouvait encore se montrer maniable; mais la femme, du même âge à peu près, et la petite fille étaient dans un état d'agitation excessive: elles se débattaient, juraient, blasphémaient, et en même temps elles étaient prises d'un rire convulsif. Tous les trois étaient très pâles; la pupille était dilatée, le regard était incertain et hagard, la langue nette, humide et tremblante; le pouls, qu'on ne pouvait tâter qu'avec difficulté en raison des mouvements continuels des sujets, paraissait plus petit, plus faible et plus lent que de coutume. Les malades ne demandaient rien, et repoussaient tout ce qu'on leur présentait : ils voulaient toujours s'échapper, de manière que plusieurs personnes étaient néces⚫ saires pour les surveiller.

La voisine, qui n'avait mangé que peu de racines de panais, se plaignait de vertiges et de malaise; du reste, elle avait conservé toute sa connaissance et elle refusait obstinément de prendre aucun médicament.

Le petit garçon, qui était faible et ordinairement malingre, ne présenta non plus aucun symptôme grave.

Dans ces circonstances, M. Unger prescrivit neuf doses de sulfate de zinc de 45 centigrammes chacune, et il en fit prendre une tous les quarts d'heure aux adultes: il n'en donna que moitié par prise à la petite fille, et, par précaution, il en administra un tiers au petit garçon. Ces neuf prises, bien qu'aidées par une ingestion d'eau tiède, restèrent sans effet; il en fut de même des autres prises du même poids, car le petit garçon fut le seul qui vomit, et encore en petite quantité. Une troisième quantité de prises, associées cette fois à dose égale d'ipécacuanha, parvint enfin à faire rejeter par le vomissement une grande partie de ce qui se trouvait dans les voies digestives, et parmi ces matières un assez grand nombre de morceaux de pa nais non digérés. Après avoir vomi, les malades revinrent à eux peu à peu, mais ils se trouvaient dans un grand état de fatigue, et ils ne s'endormirent que vers deux heures du matin.

Le lendemain, M. Unger les trouva assez bien rétablis ; leur restait seulement un peu de pesanteur de tête. Comme il n'y avait pas eu d'évacuations alvines, il leur prescrivit une infusion de séné. A la suite de cette administration, ils se trouvèrent rendus à la santé.

M. Unger pense que le long séjour des racines de panais dans la terre les fait dégénérer et leur communique des propriétés toxiques analogues à celles que l'on retrouve dans le panais sauvage.

Note du Rédacteur. Nous sommes d'un pays où le panais est très employé dans les usages alimentaires. Jamais rien de semblable à ce qu'annonce M. Unger n'a été observé; nous nous demandons si la femme du journalier dont il est question, n'aurait pas pris de la racine de jusquiame pour de la racine de panais, comme cela est arrivé à une femme Dagneau et à d'autres personnes. Voir le no de mars 1844, page 137. A. CHEVALLIER.

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