Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Vignand Lib.

C'est à vous, o ma mère, que je dois dédier l'histoire de Jeanne Darc, cette mère de la France; à vous · dont les soins pour vos enfants ont toujours été aussi éclairés que tendres, à vous si capable de comprendre la puissante action d'Isabelle Romée, laissée dans l'ombre jusqu'aujourd'hui. J'espère d'ailleurs que vous et mon généreux père, qui avez toujours aimé la patrie avec tant de dévouement et de sacrifices, reconnaîtrez ici vos principes et toutes les traditions que vous m'avez transmises.

Votre très-respectueux et affectionné fils,

427540

N. V.

PRÉFACE

DE LA PREMIÈRE ÉDITION

Aucune époque de l'histoire de France, d'avant 1789, ne peut être mieux connue que la vie de Jeanne Darc, surnommée la Pucelle d'Orléans. La cause en est dans son immense retentissement qui suscita tant d'écrits contemporains, et dans la conservation des expéditions authentiques de deux procès intentés, l'un contre sa vie, et l'autre en révision de celui-là. Plus de cent vingt témoins, presque tous dignes de foi, déposèrent des faits qu'ils virent de leurs yeux, ou qu'ils ouïrent incontinent rapporter par les témoins oculaires.

La première Histoire sérieuse de la Pucelle, après des chroniques et des traités innombra

bles, fut composée vers 1628 par Edmond Richer, syndic de la Faculté de théologie, qui mourut septuagénaire avant de la publier, et sans doute d'y avoir mis la dernière main '. Cet honnête et courageux théologien eut soin (comme tout historien le devrait faire) de lire les pièces originales des deux procès. Mais, comme il n'était point jurisconsulte, il ne put discuter ni même comprendre une bonne partie du sujet.

Son manuscrit, conservé avec soin, fut communiqué en 1753 à l'abbé Lenglet Dufresnoy, par un libraire qui le consulta sur l'opportunité de la publication et les corrections à faire. Cet écrivain, qui ne connaissait nullement la vie de l'héroïne, en fut tellement émerveillé, qu'il résolut d'en composer lui-même l'histoire; il profita largement de celle d'Edmond Richer, se hâta, et publia son livre si promptement, que le libraire renonça à son projet. Lenglet Dufresnoy eût mieux agi en publiant le manuscrit, avec quelques sages réflexions qu'il consigna dans son

1. Les trois quarts de son manuscrit sont mis au net par deux copistes. Le reste est de sa main, et chargé de ratures.

« AnteriorContinuar »