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qui s'y étcient accumulées; il n'y admet que les faits qui ont été vérifiés : il en exclut totalement ces organes imaginaires, tels que les bouches des absorbans et les papilles nerveuses, que personne n'a jamais vues; ces forces mystérieuses qui, sous les noms d'actions vitales, d'archée, d'impetum faciens, servoient à déguiser l'impuissance du physiologiste, en donnant à une tautologie l'apparence d'une définition. ][ dans les phénomènes de la vie, une foule de choses que M. Magendie n'explique pas, et c'est de quoi les vrais amis de la science auront toujours à le féliciter. Dans ses explications, il n'est presque jamais mécanicien, chimiste ou vitaliste exclusivement: il prend de toutes les opinions ce qui lui paroît soutenu par l'expérience; if rejette avec sévérité tout ce qui est destitué de cet appui; et, dans ce cas, les noms les plus célèbres ne l'empêchent pas de condamner dans ses notes les systèmes les plus ingénieux et ceux qui ont obtenu le plus de faveur; souvent même il n'entre à ce sujet dans aucune discussion, et, toutes les fois que la vérité lui a paru démontrée sur un point, il a jugé inutile de faire parcourir à ses lecteurs le cercle des erreurs par où l'on avoit passé pour y parvenir. Tels sont les avantages qui doivent recommander ce Précis aux étudians, qui prendront, en le lisant, ces habitudes de critique et cet esprit.d'investigation si nécessaires dans une science où l'on doit, comme dans toutes les autres; se soumettre désormais sans réserve au joug de l'observation et de l'expérience.

J. P. ABEL-RÉMUSAT.

pics. The seven Seas. A Dictionary and Grammar of the

ابو الظفر معز الدین شاه زمن غازی persian language, by his Majesty .the king of Oude; in seven parts الدین حیدر پادشاه غازی

Les sept Océans. Dictionnaire et Grammaire de la langue persane, par S. M. Abou'ldhafar Moëzz-eddin Haïder.... roi d'Qude; en sept parties. De l'imprimerie de S. M. A Luknow, 1822, in-fol.

IL seroit difficile d'énumérer les services que la domination anglaise dans l'Inde a rendus à toutes les parties de la littérature orientale; et l'on peut dire qu'elle a été, relativement à l'Europe, le commencement d'une nouvelle ère pour la connoissance des langues et des nations de

l'Asie. Mais l'impulsion qu'elle a donnée et les secours qu'elle a fournis à ce genre d'études, n'ont pas exercé une heureuse influence sur l'Europe seule. Parmi les habitans mêmes de l'Inde, il s'est trouvé des hommes qui ont pris part à ce mouvement. L'imprimerie, en leur offrant un moyen plus prompt, plus commode et moins dispendieux, de communiquer au public le fruit de leurs recherches ou de leurs réflexions, a ranimé chez eux le goût pour l'étude des écoles ont été établies par les indigènes pour "instruction de leurs compatriotes; des associations se sont formées pour encourager et soutenir la culture des lettres; des ouvrages périodiques ont commencé à circuler dans plusieurs parties de l'Inde; et ce mouvement, une fois imprimé, à moins de quelque grande révolution politique, ne peut manquer de produire, après une ou deux générations, sur la masse des naturels, des effets qu'il est impossible de calculer. L'ouvrage que nous annonçons n'est pas en lui-même un phénomène nouveau pour ce pays. Depuis que l'Inde a été soumise aux descendans de Tamerlan, la langue persane y est devenue le langage de la politique et l'instrument de la plupart des transactions publiques; une nouvelle littérature persane s'est formée dans ce pays; les fruits abondans que la culture des lettres avoit produits sous le gouvernement des Samanides et de diverses autres dynasties, dans l'ancien empire de l'Iran; se sont en quelque sorte naturalisés dans ce sol étranger; et, par une suite nécessaire de cette révolution littéraire, on a vu les livres destinés à l'étude de la langue persane s'y multiplier. Il suffit de nommer en ce genre les dictionnaires célèbres connus sous les noms de Ferhenghi Djéhanghiri et de Bourhani-kati. Mais ce qui distingue l'ouvrage que nous annonçons des autres productions de ce genre, c'est qu'il est le fruit des études et des laborieuses recherches d'un prince souverain, d'origine indienne, et qu'il a été imprimé dans le palais de ce prince et sous son inspection. Il est même remarquable que, malgré le volume considérable de l'ouvrage, l'impression en a été achevée en moins de deux ans. Le souverain, auteur de ce nouveau dictionnaire de la langue persane, desirant témoigner sa reconnoissance à la nation qui a répandu dans l'Inde les semences d'une nouvelle civilisation, a fait présent à l'administration de la compagnie des Indes d'un certain nombre d'exemplaires de cet ouvrage, pour être distribués aux savans de l'Inde et de l'Europe; et l'auteur de cet article ayant été compris dans cette distribution, regarde comme un devoir de faire connoître, avec quelque détail, ce nouveau secours offert aux amateurs d'une langue qui a produit, depuis le 111.° siècle

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de l'hégire, tant d'écrivains illustres en tout genre, et sur tout tant de poëtes célebres.

L'ouvrage entier est, comme son titre l'indique, divisé en sept parties, dont les six premières forment le dictionnaire; la septième contient tout ce qui est relatif à la grammaire, à fa rhétorique, à la prosodie et à l'art métrique des Persans. Chacune des parties portant le nom d'Océan, toutes les divisions et subdivisions de l'ouvrage sont désignées par des dénominations tirées des eaux courantes, ou stagnantes, et de la navigation, comme mers, fleuves, étangs, bassins, vaisseaux, ancres, rivages, &c.. Je traduis le mot par océan et non simplement par mer, parce que le mot merest employé pour indiquer les grandes subdivisions du premier ordre, et que d'ailleurs le nom général de cet ouvrage est une allusion aux sept océans, qui, suivant la cosmologie des Indiens, environnent la terre.

On trouve en tête de la première partie, d'abord deux pièces de vers, composées en l'honneur du prince et de son ouvrage; puis une préface qui se termine par une table de toutes les divisions et subdivisions de ce livre. La préface nous apprend que, quand l'ouvrage a été terminé, son auteur, le prince Abou'ldhafar Moëzz-eddin Haïder, a ordonné à l'un de ses serviteurs, dont le nom est Kabouli Mohammed, de composer un avant-propos, digne de figurer à la tête de ce trésor de la langue persane. Malgré la conscience qu'il avoit de son incapacité, il n'a pu se dispenser d'obéir. En conséquence, il a rédigé en prose rimée et cadencée, mêlée de vers, cette préface, qui contient l'éloge du prince, et une description pompeuse, et vraisemblablement fort exagérée, de l'étendue, de la magnificence, de la population, du commerce et des richesses de la ville de Luknow, siége de ce souverain, et de tout ce qu'il a fait pour la rendre supérieure aux cités les plus célèbres des temps anciens et modernes. Au surplus, on n'y trouve rien, ni sur les livres qui ont dû être mis à contribution pour former celui-ci, ni sur le plan que l'auteur s'est tracé, ni sur le système qu'il a adopté dans la disposition alphabétique de l'ouvrage. La seule donnée positive qu'on trouve à la fin de la table des divisions et subdivisions, c'est qu'il a été commencé le vendredi 2 du mois de moharram 1229 de l'hégire, et terminé le jeudi 1." de dhou'lhiddja, 1230. J'ai entendu cela, comme on l'a vu, de l'impression de l'ouvrage, et je ne pense pas qu'on doive l'entendre de sa composition. L'auteur de la préface ajoute qu'il se fatiguoit en vain à trouver un chronogramme qui indiquât cette double époque, ce que le prince, ombre de Dieu, auteur de cet

ayant_aperçu, il improvisa حضرت ظل سبحانی مؤلّف اين كتاب cuvrage

deux membres de phrase parallèles et se terminant par une même

Le premier.membre de .بدیهه این دو فقره از زمان معجز بیان ارشاد فرمودند rime

phrase indique l'époque du commencement de l'ouvrage, et le second donne l'année dans laquelle il a été achevé. Voici ce chronogramme :

Puisse ce dictionnaire excellent subsister toujours dans le monde !

فرهنك رفعت دائما بجهان باد

هفت قلزم چون قلزم بجهانی مرادده باد

.

Puisse le livre des sept Océans, comme l'Océan, satisfaire les desirs des habitans du monde!

La première partie de ce chronogramme donne effectivement le nombre 1229, et la seconde le nombre 1230.

L'ordre alphabétique adopté par l'auteur de ce dictionnaire réglé tant par la première que par la dernière lettre de chaque mot; il ne diffère donc de celui que nous avons coutume d'observer que parce qu'on réunit dans une même division de la lettre b, par exemple, tous les mots qui se terminent para, puis dans une autre tous ceux qui se terminent par b, puis encore dans une autre tous ceux qui se terminent part, et ainsi de suite. A chaque article du dictionnaire, la prononciation et l'orthographe du mot sont d'abord indiquées dans le plus grand détail, puis ses diverses significations. Les articles de ce dictionnaire sont d'ordinaire fort courts, et ne sont accompagnés d'aucun exemple. Un des avantages qui le distinguent de plusieurs autres, c'est que, outre les mots isolés, on y trouve aussi les expressions composées de plusieurs mots, et dont l'ensemble a souvent un sens tout différent de celui qui résulteroit du sens propre de chacun des mots qui les composent. Ces sortes d'expressions composées sont ce qu'on nomme. Telles sont

qui veulent dire la flamme qui s'éleve افعی کهربا پیکر et افعی مرجان عصب

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و تشت از بام افتادن

du feu; ↳ et.,, qui signifient la violence, l'injustice', et aussi le soleil et le vin;s, n'être plus au pouvoir de quelqu'un; you and, désespérer; ls, consentir, accepter; shol phyl cas être déshonoré, &c. Ces façons de parler ne sont pas omises dans les autres lexiques; mais étant disposées ici dans le corps mêine du dictionnaire, selon l'ordre alphabétique, on les trouveroit plus aisément, si toutefois on eût suivi dans la disposition de l'ouvrage un système constant. Au surplus, il y a une distinction. à faire entre ces expressions tropiques : les unes sont tellement passées dans le langage, qu'elles ont presque perdu leur nature de trope;

telles sont celles-ci, arriver; j), remettre,

خود بین ; entete, opiniatre خود را consentir تن در دادن ; pardonner

égoïste; les autres au contraire ne se trouvent que dans le style poétique; de ce genre sont celles-ci:, pour dire un indigent sans ressource;, pour désigner un homme fier et hautain, comme qui diroit qui a les moustaches au vent. Quelques-unes même n'ont peut-être été jamais employées que par un seul écrivain. Je

بر حرص نماز مرده كن ;suppose qu'il en peut être ainsi des suivantes

littéralement récite la prière pour les morts sur la cupidité, c'est-àdire, mortifie tes desirs; la olo, tu as du muse sur la lune, c'est-à dire, des poils noirs sur une belle joue; juk,b, avec

ماه مشك داری وبر

ton étrier il est de la terre, c'est-à-dire, il est humble et soumis comme la terre. Ceci est tiré du poëte Anwéri, qui décrivant un coursier dit :

تبارك الله از آن آب سیر و آتش فعل

که با رکاب تو خاكسي بعنانت هوا

<< Béni soit Dieu qui a créé ce [ coursier ] qui marche avec la vitesse » de l'eau et agit avec la vivacité du feu; qui, quand il sent ton » étrier, est humble comme la terre, et lorsque tu tiens sa bride, » est vîte comme l'air. »

De semblables expressions sont peut-être une sorte de luxe dans un dictionnaire; et si l'on vouloit recueillir toutes celles auxquelles l'imagination des poëtes persans a donné naissance, cela n'auroit pas de bornes.

Une autre observation que j'ai faite, c'est que quelquefois on trouve dans ce dictionnaire des expressions composées qui ont un sens figuré, et qu'on y cherche en vain quelqu'un des mots qui entrent dans ces expressions complexes. En voici un exemple. Je trouve sous la lettre, dans le chapitre des mots qui se terminent par la lettre, jl,

et j'apprends que c'est un بخیه از روی کار افتادن cette expression

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trope qui se dit d'un secret qui se divulgue et devient public. Voulant me rendre compte de l'origine de cette expression figurée, je cherche le mot dans le dictionnaire, mais en vain. Si je consulte d'autres lexiques, je vois qu'au lieu de sj, il faut lire ), et que cela signifie mot à mot, la couture est tombée sur la face extérieure de l'affaire. Je comprends alors qu'on compare un secret qui est divulgué, à une couture qui ne devoit être visible qu'à l'envers d'une étoffe ou d'un vêtement, et qui paroît à l'endroit. H y a quelque analogie entre cela et notre expression, une malice cousue de fil blanc..

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