Acis, auffi jeune que Flore, Touchoit à cet âge charmant Où l'ame éprouve le tourment De defirer ce qu'elle ignore: Plus belle et moins jeune que lui, Thémire, femblable à Pomone, Commençoit à craindre l'ennui Des derniers jours de fon automne: L'Amour feul a droit de charmer L'ame qu'il a deja charmée. Acis avoit befoin d'aimer, Thémire d'être encore aimée. La beauté voit périr fes traits; Les rofes du teint fe flétriffent; Mais le coeur ne vieillit jamais, Et les defirs le rajeuniffent. Thémire brûla pour Acis:
Aimer de nouveau, c'est renaître: Ce fut fous ce berceau champêtre, Que fon coeur long-tems indécis Choifit enfin ce jeune maître. Etouffez les rayons du jour, Pampres, dont le feuillage fombre S'éleve et retombe alentour! La raifon demande votre ombre Pour f'abandonner à l'amour. Lierre amoureux, toi qui confpires A rendre ce berceau charmant, Viens cacher l'Amante aux Satyres, Aux Nymphes dérobe l'Amant.
Malheureuse d'être inhumaine, Honteufe de ne l'être pas, Thémire repouffe avec peine Acis qu'elle appelle en fes bras. La Beauté la plus intrépide Craint de féduire la candeur; L'embarras d'un Amant timide Arme la plus foible padeur. Thémire enyvrée, éperdue,
Thémiré n'a point de rivale;
Le feu dont Acis eft brûlé, De leurs ans remplit l'intervale; Et l'Amour, aux cieux envolé Triomphe d'avoir affemblé Les noeuds d'une chaîne inégale.
La fin du regne de Bacchus Annonce ces combats aimables, Où les Satyres font vaincus Par les Nymphes infatigables. Jours fortunés, mais peu durables! Bientôt le brutal Africus, Ouvrant fes ailes redoutables De la Maîtreffe de Glaucus. Les hirondelles affemblées, S'élançant du faîte des tours, Au fond des grottes reculées- Vont f'endormir jusqu'aux beaux jours. Entaflés comme des nuages, Mille oifeaux traverfent la mer; Le retour de l'affreux hiver S'annonce par leurs cris fauvages. Le fer tranchant va déchirer Le fein des plaines découvertes, Et Vertumne en pleurant nos pertes, Nous apprend à les réparer.
Bernis. Eole menace le monde; Borée en fa prifon rugit;
La mer qui f'enfle, écume, gronde, Et fon rivage au loin mugit. Les Oreades taciturnes
Cherchent les antres des déserts; Et les Hyades, dans les airs, Ont renversé leurs froides urnes. Vents, triomphez en liberté; Allez depouiller la Nature Des vains titres de fa fierté: Que fert un refte de parure Quand on a perdu la beauté? Difperfez ces feuilles féchées; Dévorez ces plantes couchées Qui n'ofent regarder les Cieux. Et toi, les délices du monde; Toi, qui plaifois à tous les yeux, Saifon fi belle et fi feconde, Automne, reçois mes adieux!
Von ihm ist ein größeres beschrei
bendes Gedicht, Les Saisons, in einer von Thomson's Maż nier verschiedenen Komposition und Farbengebung. Sein Zweck gieng mehr auf angenehme und reizende, als aufrüh rende und lehrreiche Schilderung mannichfaltiger Gegenstånde, wie sie sich einer sehr geschäftigen Phantasie willkührlich darboten. Zuweilen ist jedoch die Nachahmung des englis schen Dichters unverkennbar; und dann bleibt freilich der französische weit unter seinem Original, ob er gleich die strenge Kritik Clement's nicht ganz verdiente. Ungleich aber ist er fich gar sehr; manche seiner kleinen Gemåhlde haben wenig Intereffe; auch sind seine Verse nicht immer harmonisch und leicht genug. Hr. Weiße hat dieß Gedicht (Leipz. 1771. 8.) in Prose überseßt. Unter den übrigen Poesieen dieses Dichters sind gleichfalls einige kleinere von der beschreibens den Gattung befindlich; am glücklichsten find die Schilde: rungen des Morgens und Abends, wovon die lektere hier zur Probe folgt.
St.Lambert. Il voltige de fleurs en fleurs, Et de les aîles parfumées
Répand les plus douces odeurs. Quittons le frais de cet afyle, Où, loin du tumulte et du jour, Ma Mufe legere et facile
Offroit des chanfons à l'Amour. Senfible aux accords de ma lyre, Puiffe, Lilette, à fon retour, Applaudir aux vers qu'elle infpire! Mes yeux, errans fur ce côteau, Dans le lointain ont vu Lifette : Ah! courons vite à fa houlette Attacher un ruban nouveau, Que d'une guirlande nouvelle Ma main couronne fes cheveux; Et qu'elle life dans mes yeux Le plaifir de la voir fi belle. Mais les oifeaux par leurs concerts Ceffent de troubler le filence; L'ombre defcend, la nuit f'avance En planant fur les champs déferts. Déja fur fes aîles legeres Morphée amène le repos:
Dieu charmant, fufpens les travaux, Endors les époux et les meres; Mais ne verfe point tes pavots Sur les yeux des jeunes Bergeres. De la nuit l'aftre radieux Effleure l'onde qu'il éclaire, Et fur l'océan ténébreux Fait jouer fa foible lumière, Les rayons du globe argenté Tombent et pénètrent les ombres: La nuit fait tort à la beauté, Le grand jour à la liberté; Les lueurs pâles, les clartés fombres Sont le jour de la volupté. Du Roffignol la voix brillante
Elève fes fons enchanteurs;
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