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tions commerciales. Souvent le nom honorablement connu d'un négociant décédé est conservé par son successeur. La librairie de Renger, à Halle, subsiste encore sous ce nom, quoiqu'elle soit déja passée dans une quatrième main. Le nom de Walther-van-Asten est, depuis cent ans, la raison d'une maison de commerce établie à Berlin. Souvent aussi, la raison des sociétés de commerce est sous le nom d'un seul des associés; mais on a coutume d'y ajouter alors les mots et compagnie.

Les établissements de commerce dans l'intérêt

de plusieurs personnes peuvent avoir différents motifs. Quelquefois, ce sont les héritiers d'un négociant qui continuent le commerce en commun. Une autre fois, ce sera un homme riche qui ne croit pas posséder assez de connaissances commerciales, ou qui veut conserver plus de loisir; il s'associe un négociant habile, mais sans fortune, auquel il confie le maniement des affaires avec plus de sécurité qu'à un simple gérant ou à un facteur soldé, par la raison que l'associé, en travaillant pour le négociant, travaille aussi pour son propre intérêt. Enfin, on peut croire aussi que la fortune et le crédit d'un seul ne suffisent pas pour l'entreprise de certaines grandes affaires.

5o Compagnies. Jusqu'ici, les grandes compagnies de commerce composées d'actionnaires ont joui de beaucoup de célébrité. Ces sociétés dont le but est de faire un commerce fort étendu, se forment dans la vue de rassembler un capital considérable, que l'on divise en un grand nombre de parties égales appelées actions. Les capitalistes qui versent une somme équivalente à chacune de ces parties, reçoivent en échange un titre qui constate leur versement, et ils participent proportionnellement au profit général de la société. Un nombre quelconque de directeurs surveillent les opérations, calculent les bénéfices et paient à chaque actionnaire sa part dans les bénéfices. Cette part s'appelle dividende. Ces grandes compagnies, telles que la compagnie des Indes en Angleterre, ne peuvent subsister sans monopole; et, par cette raison seule, elles doivent être considérées comme dangereuses.

En Angleterre, s'il était libre à tout négociant de faire le commerce des Indes, l'habileté et l'industrie particulières auraient bientôt enlevé à la compagnie son commerce, dans cette partie du monde. On lui a donc accordé un privilége exclusif. Or, que gagne-t-elle avec ce privilége? Elle paie actuellement un dividende de

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p. oo, et, pour pouvoir l'acquitter, elle s'endette tous les ans. L'un portant l'autre, les maisons de commerce particulières ne gagneraientelles pas plus de 8 p. o/o?

En 1771, on établit, en Prusse, avec un capital de 1,200,000 écus, divisé en 2,400 actions, chacune de 500 écus, une compagnie que l'on mit en possession de faire le commerce exclusif de sel marin, et l'on promit à chaque actionnaire un dividende de 10 p. oo. Mais, en 1794, on réduisit le dividende à 5 p. o/o, et l'on créa 600 nouvelles actions. N'est-ce pas la chose du monde la plus bizarre que de vouloir exercer un commerce qui ne rapporte qu'un intérêt de 5 p. olo, que le simple prêt du capital aurait produit? n'était-il pas absurde aussi de créer 600 actions nouvelles et de placer de plus un capital de 300,000 écus dans un commerce qui ne rapportait que 5 au lieu de 10 p. oo, c'est-àdire la moitié du revenu sur lequel on comptait originairement?

Du reste, il est fort naturel que ce genre de commerce ne donne qu'un bénéfice tres-borné: car ce n'est pas le propriétaire lui-même qui s'en occupe; ce sont, au contraire, des mercenaires qui, travaillant pour le compte d'autrui, ne font pas cas d'une foule de petits béné

fices dont le grand bénéfice de toute profession industrielle se compose. Au premier aperçu, deux écus de perte ou de gain sont bien peu de chose sur un capital d'un million et demi d'écus, divisé en actions; mais cette perte et ce gain, répétés mille fois dans l'année, forment une différence de plus de 1 p. 0/0 dans le dividende annuel. Le négociant qui travaille dans son propre intérêt est beaucoup plus attentif à tous ces petits détails.

De semblables compagnies ne sont propres qu'à gérer les affaires d'une banque ou d'un commerce d'assurances, parce que les affaires de cette nature exigent un capital considérable pour la sûreté des négociants qui veulent contracter, qu'elles peuvent être assujetties à une marche uniforme, rigoureusement calculée d'avance, et qu'elles ont plus besoin d'ordre et de régularité en général, que d'habileté dans des circonstances extraordinaires. Aussi, lorsque tel est leur but, ces sociétés se soutiennent elles sans monopole.

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6o Commandites. On appelle commandite le commerce qu'un négociant établit dans un lieu, autre que celui de son domicile. Ce négociant est alors obligé de préposer un facteur à la direction de ce genre de commerce; ce qui a tous

les inconvénients des affaires que l'on fait faire pour son propre compte par des étrangers. Une commandite ne peut être avantageuse que quand il existe des relations de commerce très-animées entre le lieu de la principale maison de commerce et celui de la commandite; et que, de deux associés, l'un régit la première, et l'autre la seconde (*).

(*) Relativement aux diverses compagnies ou sociétés de commerce et à leurs règles, le Code de commerce français contient les dispositions suivantes : Liv. 1, tit. 111, sect. 1re, art. 18. Le contrat de société se règle par le droit civil, par les lois particulières au commerce, et par les conventions des parties.

19. La loi reconnaît trois espèces de sociétés commerciales:

La société en nom collectif,

La société en commandite,

La société anonyme.

20. La société en nom collectif est celle que contractent deux personnes ou un plus grand nombre, et qui a pour objet de faire le commerce sous une raison sociale.

21. Les noms des associés peuvent seuls faire partie de la raison sociale.

22. Les associés en nom collectif, indiqués dans l'acte de société, sont solidaires pour tous les engagements de la société, encore qu'un seul des associés ait signé, pourvu que ce soit sous la raison sociale.

23. La société en commandite se contracte entre un ou

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