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convenables, on introduit la quantité de mercure nécessaire pour que le 35 degré corresponde à la partie inférieure, et le 45° à la partie supérieure de la tige de l'instrument. On procède ensuite à la graduation en plaçant le thermomètre ainsi préparé à côté d'un thermomètre étalon, dans un bain dont la température est successivement élevée et maintenue constante à tous les degrés compris entre les deux extrêmes choisis. Dans les tubes très capillaires, le calibre intérieur peut être considéré comme exactement cylindrique; lorsque les degrés sont marqués sur la tige, il suffit donc de diviser par des traits successifs l'intervalle correspondant à chacun d'eux, en 40 ou 20 parties égales, pour que l'instrument donne directement, à 1/10 ou 1/20° de degré près, toutes les températures comprises entre les limites adoptées. La graduation de ces thermomètres à échelle partielle est une opération très délicate, les constructeurs très habiles savent seuls en surmonter les difficultés. D'ailleurs, avec un thermomètre tel que celui dont nous venons de parler, il serait impossible de suivre toutes les variations de température qu'éprouvent les animaux inférieurs; il est nécessaire, pour des recherches de ce genre, d'avoir une collection d'instruments dont la tige comprenne, dans sa graduation, des portions différentes de l'échelle thermométrique.

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M. Walferdin a imaginé un thermomètre à mercure, extrêmement ingénieux, qui permet d'apprécier les tem

pératures avec une très grande précision, et qui, à lui tout seul (fig. 5), quoique ayant une tige de très faible longueur, peut remplacer tous les thermomètres

à échelle fractionnée dont nous venons de parler.

Dans cet instrument, à échelle complétement arbitraire, la tige est divisée en parties d'égale capacité. Le réservoir est très petit, et le calibre intérieur du tube est tellement capillaire, qu'une variation de température de 3 à 4 suffit pour faire parcourir à la colonne mercurielle toute l'étendue de la tige. A la partie supérieure de l'instrument est une ampoule B; le tube capillaire porte un étranglement au point C, tout près de l'ampoule. Il y a, dans l'instrument, assez de mercure pour remplir le réservoir, le tube capillaire et une partie de l'ampoule, même à la température la plus basse qu'on se propose d'apprécier.

B

C

Thermomètre métastatique.

Supposons qu'il s'agisse de mesurer les ditférences qui existent entre les températures Fig. 5. des diverses parties d'un même animal. On sait, d'ailleurs, à l'avance que ces températures ne s'abaissent pas au-dessous de 37° et ne s'élèvent pas au-dessus de 39°. On chauffe le réservoir au-dessus de 40°, le niveau du mercure s'élève dans l'ampoule B; puis on place l'instrument dans un bain de liquide à 40°: par l'effet du refroidissement, une partie du mercure de l'ampoule redescend dans la tige et dans le ré

B

servoir. Quand l'équilibre est bien établi et que la température est fixe à 40°, on retire le thermomètre du bain en lui imprimant une secousse brusque; la colonne mercurielle se brise en C au niveau de l'étranglement (fig. 6); le mercure situé au-dessous se sépare complétement du métal placé au-dessus, et celui-ci reste immobile dans sa position et ne peut plus se réunir au reste du mercure, tant que l'instrument est maintenu à des températures inférieures à 40°. Le thermomètre est alors préparé par l'observation; les indications seront fournies par la dilatation du mercure qui occupait le réservoir et le tube capillaire jusqu'en C, au moment où la séparation a été opérée.

Thermomètre métastatique.

Fig. 6.

L'instrument est ensuite employé comme un thermomètre ordinaire, et l'on a soin, à chaque observation, de noter celle des divisions marquées sur la tige qui correspond à la position d'équilibre du sommet de la colonne mercurielle. Pour transformer les indications ainsi obtenues en degrés centigrades, on commence par chercher, à l'aide d'un bain d'eau convenablement échauffée et d'un thermomètre étalon, à quelle division de l'échelle du thermomètre métastatique cor respond la température 38°, puis on laisse l'eau se refroidir d'un degré et l'on note de combien de divisions. s'abaisse la colonne mercurielle. Connaissant ainsi le nombre de divisions qui représente la valeur d'un degré centigrade et la position sur la tige du 38 degré de tem

pérature, une proportion suffit pour obtenir, en degrés centésimaux, la valeur réelle de chacune des indications. de l'instrument. Il est évident, d'ailleurs, qu'une opération semblable peut être effectuée pour tous les degrés de l'échelle thermométrique, et que, par conséquent, un seul thermomètre métastatique peut remplacer avec avantage tous les thermomètres à échelle fractionnée.

Pour donner une idée de l'excessive sensibilité qu'un tel instrument peut atteindre, nous dirons que M. Walferdin a employé des thermomètres métastatiques pour lesquels le degré centésimal avait un décimètre de lon'gueur. Une division en millimètres donnait donc directement un centième de degré, et la division en demimillimètres, qui se lit sans peine à l'œil nu, donnait un demi-centième de degré; avec une faible loupe il est très facile d'apprécier un dixième de millimètre et l'instrument pouvait indiquer un millième de degré. Sans aspirer à atteindre une aussi grande précision dans les mesures de température en physiologie, on pourra, à volonté et en choisissant convenablement son instrument, obtenir directement à l'œil nu un vingtième, un quarantième, un centième de degré; il suffira pour cela que la tige soit divisée en demi millimètres, et que le tube soit assez capillaire pour que le degré occupe une longueur de un, deux ou cinq centimètres.

Dans les recherches thermométriques, il est nécessaire de disposer l'instrument de manière que les parties explorées enveloppent exactement son réservoir et même sa tige jusque dans le voisinage du point où doit monter la colonne mercurielle; le thermomètre doit, d'ailleurs,

être rigoureusement maintenu en place, jusqu'à ce que l'équilibre soit établi et que la lecture de l'indication soit achevée. Sur des animaux d'un certain volume, en choisissant un thermomètre de dimension convenable, on peut l'introduire dans quelque cavité naturelle, ou le loger dans une incision faite aux téguments, ou encore le placer dans le pli d'une articulation; on satisfait alors à toutes les conditions d'une bonne observation, et l'on obtient d'excellents résultats. Avec des thermomètres à réservoir de très petite capacité, il est possible de mesurer les températures de parties de l'économie très limitées, et même celle de l'intérieur d'une veine et d'une artère, sans arrêter le cours du sang. Il est des parties profondément situées qu'on ne peut atteindre sans de grandes mutilations préalables; dans ce cas il faut opérer très vite et employer des instruments très sensibles qui se mettent très rapidement en équilibre, car leur température s'abaisse rapidement sous la triple influence du contact de l'air, de l'évaporation et de l'affaiblissement progressif ou même de la mort de l'animal. Quant à la température du cœur, on peut toujours et l'on doit l'explorer sur l'animal vivant, sans ouvrir la cavité thoracique en poussant successivement un même thermomètre très sensible dans les cavités gauches et droites de cet organe, à travers les gros vaisseaux du cou.

Au contact du corps des animaux, le réservoir du thermomètre est habituellement mouillé; il faut, avec grand soin, le mettre à l'abri des courants d'air; sans cette précaution, les liquides chauds, accumulés à sa surface, le refroidiraient par leur évaporation, et maintiendraient

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