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Lorsque, exceptionnellement, la température, autour d'eux, dépasse 40° à 45°, les êtres vivants résistent à l'échauffement et se maintiennent au-dessous de la température extérieure, pourvu toutefois que l'influence ne soit ni assez intense ni assez prolongée pour compromettre définitivement leur existence.

La recherche des causes qui, dans des limites variables selon les espèces et les classes, rendent la température des êtres organisés indépendante des oscillations de celle du milieu ambiant, a de tout temps beaucoup préoccupé les physiologistes. Grâce aux importants travaux des physiciens et des chimistes, ces causes sont aujourd'hui bien connues; l'histoire de la calorification est une des parties les plus avancées de la physiologie générale. Au milieu des efforts tentés pour élucider ce point de la science, bien des matériaux précieux ont été recueillis, bien des théories ont été proposées; avant d'aborder l'exposition des uns et la discussion des autres, il nous paraît utile de passer rapidement en revue les principaux procédés thermométriques et d'exposer les notions fondamentales de calorimétrie. Cette double étude préliminaire nous permettra de fixer la véritable signification des expressions empruntées à la physique, et d'introduire dans notre langage un degré de précision indispensable pour apprécier à leur juste valeur les conquêtes de la science moderne, et les objections encore adressées par quelques physiologistes à la doctrine qui place dans les phénomènes physico-chimiques de la respiration et de la nutrition la source de la chaleur produite par les êtres vivants.

CHAPITRE PREMIER.

INSTRUMENTS ET PROCÉDÉS THERMOMÉTRIQUES.

Les instruments employés pour déterminer la température des êtres vivants sont: 1° diverses espèces de thermomètres ; 2o des appareils thermo-électriques.

ARTICLE PREMIER.

DU THERMOMÈTRE.

Toute variation de la température d'un corps quelconque, solide, liquide ou gazeux, est accusée par une variation correspondante de son volume. Parmi les effets si nombreux et si variés qui traduisent l'action de la chaleur sur la matière pondérable, le changement de volume des corps, à cause de sa généralité et surtout du haut degré de précision dont son appréciation est susceptible, a été choisi comme moyen de mesurer et de comparer leur température. La science possède des thermomètres fondés sur la dilatation des liquides, d'autres sur celle des gaz, d'autres enfin sur celle des solides; tous ont leur utilité incontestable, et, parmi ces divers instruments, l'observateur doit savoir choisir celui qui convient le mieux au genre de recherches qu'il a en vue. Dans les études de physiologie on a, avec raison, donné la préférence aux

thermomètres construits avec des liquides, et, parmi ces derniers, au thermomètre à mercure, dont la marche est parfaitement régulière dans les limites de température. que comporte ce genre d'observations; c'est donc le seul dont nous avons à nous occuper dans ce travail.

Les divers thermomètres, fondés sur la dilatation du mercure, ne diffèrent en réalité que par le mode de graduation de l'échelle qui sert à mesurer la dilatation apparente du liquide contenu dans l'enveloppe de verre; nous passerons successivement en revue ceux qui ont été et ceux qui sont encore employés : il est nécessaire de les comparer pour se faire une idée juste de la valeur relative de leurs indications.

Thermomètre centigrade.

100*

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Dans le thermomètre centigrade, le point fixe inférieur ou zéro correspond à la température de la glace fondante; le point fixe supérieur marqué 100° correspond à la température de l'eau distillée bouillante sous la pression normale de 76 centimètres de mercure (fig. 1). L'intervalle qui sépare les deux points fixes est divisé en 100 parties égales, et chacune de ces parties est appelée degré; la division de la tige en parties égales aux précédentes est ensuite continuée au-dessus et au-dessous des points fixes. La temFig. 1. pérature, marquée par l'instrument, est traduite par le nombre de degrés dont la colonne de mercure s'est

élevée au-dessus ou abaissée au-dessous du point fixe inférieur ou zéro de l'échelle. Dans le thermomètre centigrade, le degré, ou unité de température, est donc la centième partie de la dilatation apparente qu'éprouve le mercure de l'instrument quand il passe de la température de la glace fondante à celle de l'eau distillée bouillante sous la pression normale de 76 centimètres de mercure.

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Thermomètre centigrade.

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Thermomètre Réaumur.

Dans le thermomètre Réaumur, les points fixes correspondent aussi à la température de la glace fondante et à celle de l'eau distillée bouillante sous la pression normale de 76 centimètres de mercure (fig. 2); le point fixe inférieur est également marqué 0°, mais le supérieur est marqué 80°: l'intervalle entre les deux points fixes est donc divisé en 80 parties égales, tandis qu'il l'est en 100 dans le thermomètre centigrade. Il en résulte que le degré Réaumur est plus grand que le degré centigrade. Dès lors, une même température mesurée successivement ou simultanément avec un thermomètre Réaumur et avec un thermomètre centigrade sera traduite par un nombre de degrés plus petit dans le premier cas que dans le second. Il est donc impor tant de savoir ramener les indications de l'un de ces

Fig. 2.

instruments à celles que l'autre aurait fournies dans les mêmes circonstances.

Pour cela, il suffit de se rappeler qu'une même quantité, l'intervalle qui sépare la température de la glace fondante de celle de l'eau bouillante, comprend 80 degrés Réaumur et 100 degrés centigrades. Une température quelconque, mesurée avec un thermomètre Réaumur et avec un thermomètre centigrade, sera donc traduite par des nombres de degrés qui seront dans le rapport de 80 à 100, ou plus simplement de 4 à 5. Ainsi, par exemple :

1o Le thermomètre Réaumur a marqué 32°, on veut connaître le nombre de degrés qu'aurait marqué un thermomètre centigrade, dans les mêmes circonstances. Nous aurons, pour déterminer x, la proportion suivante :

32 x 80: 100, ou 32: x :: 4 : 5;

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Ainsi, en multipliant par 5/4 l'indication fournie par un thermomètre Réaumur, on obtient le nombre de degrés qu'aurait marqué un thermomètre centigrade, dans les mêmes circonstances.

2o Le thermomètre centigrade a marqué 45°, on veut connaître le nombre de degrés qu'aurait marqué un thermomètre Réaumur, dans les mêmes circonstances. Nous aurons, pour déterminer x, la proportion suivante :

45 x 100 80, ou 45:x:: 5:4;

d'où x = 45 X 4/5 36° Réaumur.

Ainsi, en prenant les 4/5 de l'indication fournie par un thermomètre centigrade, on obtient le nombre de

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