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Fig. 23.

Fig. 23. Patère destinée à contenir le mélange de nitre et d'acide sulfurique, que l'on place sur les barres bb de la fig. 22. ·

Les caisses du quinquet étant chargées desoufre, on y jette un morceau de charbon allumé ou un peu de soufre brûlant, et on les fait entrer dans le four; le courant d'air se trouve déterminé par les tuyaux b,b',b”, et la combustion se continue jusqu'à ce qu'il ne reste plus dans les caisses qu'une matière pulvérulente, dont la quantité dépend du degré de pureté du soufre.

On pourrait craindre que la température élevée, produite par la combustion, ne volatilisât du soufre; mais le courant d'air qui l'enveloppe de toutes parts n'en laisse échapper aucune partie.

Cette chaleur est mise à profit pour décomposer le mélange de nitre et d'acide sulfurique que l'on place dans les patères, et qui est destiné à produire tout l'acide hyponitrique nécessaire pour la transformation de l'acide sulfureux en acide sulfurique, et produire en même temps la vaporisation d'environ 20 kilog. d'eau à chaque opération.

Soit que la fabrication ait lieu par combustion continue ou intermittente, la disposition générale des chambres de plomb est la même, aux dimensions près.

Ces chambres doivent être isolées de toutes parts, pour que l'on puisse facilement y faire toutes les réparations nécessaires; elles sont formées de lames de plomb soudées avec soin, pour qu'aucune déperdition n'ait lieu.

Après avoir serré l'une contre l'autre, par le moyen des charpentes, les bords des deux lames, on peut, en les évasant, former une rainure dans laquelle on coule de la soudure, qu bien placer l'un sur l'autre les bords des plaques et couler entre elles une certaine quantité d'étain fin, faire sortir par pression tout ce qui n'adhère pas, et soutenir les lames par le moyen d'agrafes en plomb qui y sont soudées en même temps qu'aux pièces de bois supérieures. La première méthode offre beaucoup de solidité, mais exige une main d'œuvre considérable et une grande quantité de soudure; la seconde, que l'on appelle soudure anglaise, présente des difficultés malgré son économie, parce que si l'on n'a pas exprimé assez d'étain par

une forte pression, l'acide sulfurique pénètre peu à peu entre les lames et occasione des fuites.

Le moyen suiyant, qui n'est qu'une modification du premier procédé dont nous avons parlé, présente une grande solidité et une assez facile exécution : il a été employé par M. Grouvelle dans l'usine de Trois-Fontaines, dont nous avons parlé précédemment. La lame de plomb qui doit former l'un des côtés de la chambre

Fig. 24.

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est recourbé en a, fig. 24, pour plonger dans une rainure pratiquée dans une des solives b. On y plonge également l'extrémité c de la lame qui forme le ciel et on y coule de la soudure. La lame qui forme le ciel est juxtà-posée et soudée en d sur

une autre lame e. La première, relevée à angle droit en ƒ, on coule sur ce point un coin en soudure g, et on réunit de la même manière toutes les lames du ciel et des côtés par des soudures extérieures: quant au fond il ne peut être fait de la même manière les deux extrémités des lames i sont recourbées en forme de gouttières et clouées avec des clous étamés k k' dans Fig. 25.

kk'

une rainure, fig. 25, faite sur les madriers du plancher. La gouttière est remplie de soudure. Pour que l'on puisse, sans aucune difficulté, réparer les soudures quand elles éprouvent quelques détériorations, la réunion de deux feuilles doit toujours tomber entre deux poteaux.

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plaque qui forme l'orifice, bb' les rebords qui plongent dans une cavité c'c' remplie d'eau : en d est une charnière sur laquelle roule la soupape attachée en e à une corde qui passe sur une poulief placée extérieurement, et qui sert à la soulever. L'échelle est 1/30.

Fig. 27.

alho

'D'autres ouvertures sont indispensables pour pénétrer dans la chambre et en même temps pour faciliter la ventilation; diverses espèces de portes ont été mises en usage pour les fermer exactement : l'une des plus simple et des plus commode est la suivante, fig. 27: a porte mobile en plomb, portant, haut et bas bb et ce, une feuillure plus profonde en bb': au moyen de la poignée d on place très aisément cette porte en place, et on lute avec de la terre grasse. Cette fermeture est bien préférable aux portes glissant entre des coulisseaux qui, bien fréquemment, ne peuvent se mouvoir comme il serait nécessaire.

Après avoir fait la description des diverses parties de la chambre de plomb, il est nécessaire de donner une élévation de cet appareil pour en faire comprendre l'ensemble et la marche.

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5. 28. Elévation de la chambre. A chambre, B toîture, C four à brûler le soufre, D chaudière pour produire la vapeur, E tuyau d'injection de la vapeur.

a a' a" a""' a" : dés soutenant la charpente, b b' poteaux soutenant la charpente, c c' c" potelets soutenant la chambre, d d galerie sur laquelle les ouvriers peuvent circuler autour de la chambre, pour la visiter et y faire des réparations.

L'échelle de cette figure est de 1/250.

Les lames de plomb employées à la confection des chambres d'acide sulfurique étaient autrefois obtenues au laminoir, celles que l'on préparait en coulant ce métal, offrant trop d'irrégularités. Depuis quelques années MM. Voisin ont beaucoup perfectionné cette dernière fabrication, et les lames qu'ils obtiennent par ce procédé ne laissent rien à désirer.

Quand on commence une opération, une certaine quantité d'acide faible est versée dans la chambre; on ferme les ouvertures et on introduit dans le four le quinquet contenant le soufre et les patères remplis d'un mélange de nitre et d'acide sulfurique; après onze heures, on injecte, au moyen d'un tuyau qui communique avec une chaudière, de la vapeur qui sort par une ouverture resserrée à son extrémité. L'acide condensé par la vapeur d'eau se réunit sur le fond de la chambre; mais, comme l'air a perdu une grande partie de son oxygène, et qu'il est devenu impropre à continuer l'effet qu'il est appelé à produire, il faut déterminer une ventilation qui entraîne, à la vérité, l'air vicié, mais avec lui une assez grande proportion de gaz sulfureux et de vapeurs nitreuses qui sont perdues pour la fabrication, et donnent lieu, pour les alentours des chambres, à la destruction des végétaux sur lesquels ils exercent une forte action.

Une nouvelle opération est conduite de la même manière, et ainsi de suite pour tout l'acide de la chambre, à moins que l'ou ne puisse l'employer faible.

Dans la fabrication à combustion continue, quatre chambres, placées en échelons, mais d'une dimension beaucoup moindre, communiquent ensemble par le moyen de tuyaux en plomb; la dernière est munie d'un long tuyau légèrement incliné, dans lequel on injecte de la vapeur. A l'extrémité de ce tuyau, se trouve la cheminée qui détermine la ventilation; la vapeur est également injectée dans chacune des chambres.

La hauteur différente du sol des chambres, permet de faire. passer l'acide des dernières jusque dans la première : dans celle

ci le degré de l'acide ne peut être porté au-delà de 48 à 50°; il est seulement de 38 à 40 dans la seconde, et de 15 environ dans la troisième : à mesure que l'on retire de l'acide de la première chambre, on y fait arriver une partie de celui de la seconde, et ainsi de suite.

Ce procédé présente trois avantages marqués: la quantité d'acide fabriqué dans un temps donné, est beaucoup plus grande que pour une chambre de capacité égale, dans laquelle on travaille par combustion intermittente; MM. Payen et Cartier, qui l'ont décrit, la portent à plus d'un tiers; la main d'œuvre est beaucoup moindre, et la température constante des plombs ne les expose pas aux détériorations qu'elles éprouvent par les alternatives auxquelles elles sont soumises dans l'autre mode d'opérer. A ces améliorations on peut ajouter celle de la température constamment élevée des patères sur lesquels on jette le mélange de soufre et de nitre, qu'on n'est pas obligé de procurer par le moyen du feu en faisant usage du quinquet que

nous avons décrit, cette dernière circonstance devient indifférente; mais l'emploi du quinquet se prête on ne peut mieux à ce genre de fabrication auquel il semble d'autant mieux adopté, que le courant d'air occasioné par la combustion, favorise la ventilation nécessaire dans ce procédé.

on

Dans chaque opération par combustion intermittente charge 130 à 135 kilog. de soufre; ce soufre laisse, terme moyen, 5% de résidu terreux, et l'on met dans les patères 20 kilog. de salpêtre, et 16 kilog. d'acide sulfurique à 64° La combustion du soufre dure une heure; la quantité de vapeur projetée est égale en poids à celle du soufre brûlé. Après chaque combustion, on ventile pendant demi-heure ou trois quarts d'heure, et aussitôt après on recommence une opération. Dans le procédé par combustion continue, les charges se succèdent sans intermittences, comme nous l'avons dit précédemment.

L'acide qui sort des chambres marque ordinairement 50°; on le concentrait autrefois (et maintenant encore on suit ce procédé dans diverses fabriques) dans des bacs en plomb dans lesquels on le portait jusqu'à 58° environ, et on achevait la concentration dans des cornues de verre au bain de sable, jusqu'à ce qu'il commençât à se distiller; mais la fracture des cornues devenait, pour

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