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Prospectus.

Nous ne sommes plus au temps où une aveugle routine était le seul guide dans les arts, et chaque jour on reconnaît de plus en plus l'utilité des connaissances scientifiques, dont les innombrables applications attestent, à la fois, les progrès des sciences et la bonne direction imprimée aux arts industriels.

L'industriel n'a pas toujours besoin d'être un savant, mais il doit avoir le degré d'instruction nécessaire pour discerner les améliorations utiles et la capacité des hommes qu'il emploie. Il est bon qu'il puisse lui-même chercher des perfectionnements à l'industrie qu'il exploite; car, en industrie, celui qui n'avance pas, recule nécessairement.

Si les arts se sont perfectionnés, c'est que la science s'est introduite partout; c'est elle qui a modifié les procédés anciens, créé des règles et établi des moyens d'observations. En même temps, la science a comparé tous ces faits: elle les a classés, éclaircis; elle a trouvé des lois générales, elle a assigné des limites et fait entrevoir d'importants perfectionnements.

Ce sont ces lois, ces règles, ces limites que chaque industriel doit étudier, sous peine d'être conduit à des essais ruineux et inutiles. Si le fabricant s'efforce d'acquérir les connaissances nécessaires pour connaître et apprécier les substances qu'il

emploie, et améliorer ses produits ou ses procédés de fabrication, il devra parvenir, et souvent à moins de frais, à des résultats supérieurs à ceux auxquels l'imitation seule de ses devanciers aurait pu le conduire.

Déjà plusieurs ouvrages ont été publiés dans le but de réunir en un seul corps les connaissances technologiques; mais l'opportunité et la nécessité de cette nouvelle publication sont faciles à justifier.

Les arts et les sciences ont fait tout récemment des progrès immenses.

La Mécanique et la Physique industrielle ne se composaient, il y a peu d'années, que de quelques règles approximatives, de quelques faits mal connus; aujourd'hui ces sciences se sont enrichies d'une foule d'expériences et de lois nouvelles; des traveaux nombreux, des découvertes importantes ont été faites: elles ont créé des arts nouveaux, modifié les moyens et les procédés, et changé la face de l'industrie.

Plusieurs de ces questions, qui intéressent tous les praticiens, ne sont encore traitées dans aucun Dictionnaire. Dans les arts physiques et mécaniques nous pourrions citer la construction des chemins de fer et des voitures à vapeur. Les perfectionnements tout récents, apportés à la construction des moteurs à feu et des moteurs hydrauliques; l'invention de plusieurs machines nouvelles; les appareils destinés à chauffer, à brûler, à évaporer, à distiller, à éclairer, etc., ont tous été modifiés.

Dans les Arts Chimiques nous pourrions citer des changements et des améliorations non moins nombreux. Plusieurs arts nouveaux, dus aux progrès de la chimie, n'ont point encore été décrits dans aucun traité technologique.

C'est essentiellement à ces parties nouvelles et à toutes celles qui intéressent un grand nombre d'industries, que nous consacrerons une place importante dans ce Dictionnaire.

L'Agriculture y sera aussi considérée dans ses rapports avec les arts, les manufactures et le commerce, et chacune de ces matières avec les questions générales d'Économie politique et commerciale que les industriels ont tant d'intérêt à connaître.

Les beaux-arts en général, et en particulier l'Architecture considérée comme art d'invention et sous le rapport du goût,

ne peuvent trouver place dans notre cadre; mais nous devons nous en occuper en tout ce qui a trait, soit à leur application, soit à leur exécution comme arts industriels, et sur-tout, pour l'Art de bâtir, en tout ce qui intéresse la construction et la disposition des habitations et des usines.

La santé des ouvriers peut être exposée à des altérations fàcheuses par la mauvaise disposition des ateliers. La construction défectueuse des habitations peut donner lieu à des accidents du même genre chez les particuliers : les règles d'Hygiène relatives à la bonne construction des uns et des autres, méritent une attention sérieuse; les répandre et en convaincre les industriels aussi bien que les gens du monde est également important.

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Les fabriques et les usines de tout genre ne peuvent se former dans une localité sans satisfaire à certaines conditions, qu'il est de l'intérêt de chacun de voir remplir avec exactitude. C'est à l'Administration qu'il appartient de veiller à l'observation des règles établies par la loi il importe au fabricant de les bien connaître. En outre, l'Administration intervient dans une foule de circonstances dans lesquelles la salubrité est intéressée : il n'est personne à qui il ne soit nécessaire de savoir ce qu'il peut attendre de son intervention, et ce qu'il a droit de lui demander. Les manufacturiers trouveront aussi dans le Dictionnaire de l'Industrie tous les réglements qui concernent la liberté du commerce, les lois sur l'importation et l'exportation des produits; celles qui déterminent les droits des brévetés; les réglements sur la contrefaçon et sur la marche à suivre pour obtenir justice contre les contrefacteurs.

Nous signalerons ici la distribution des matières entre les principaux collaborateurs de notre ouvrage; mais nous nous empressons d'avertir que des articles originaux sur des points spéciaux qui nous paraissent nécessaires à la perfection de cette publication, nous seront fournis par des savants qui en ont fait l'objet de leurs études (1). Des fabricants et des chefs d'atelier

(1) Déjà, dans le premier volume, nous devons à un savant distingué, M. BOUSSINGAULT, un article sur l'Amalgamation des Minerais d'argent. Les observations qu'il a faites pendant un séjour de plusieurs années dans le Pérou le mettaient, plus que personne, à même de rédiger sur ce sujet un excellent article. Nous espérons qu'il nous en fournira plusieurs autres dans le cours de notre publication.

instruits nous mettront aussi à même de profiter des connaissances qu'ils ont acquises par la pratique des arts.

M. Baudrimont, Docteur en Médecine, Chef des travaux Chimiques au Collège de France, coopérera à la Rédaction de la partie chimique.

M. BLANQUI aîné, Directeur de l'École du Commerce, ancien Professeur d'Économie politique à l'Athénée royal de Paris, sera chargé des articles relatifs à l'Économie politique et commerciale dans ses rapports avec l'Industrie.

M. D. COLLADON, Professeur de Mécanique rationnelle et d'un Cours spécial de Machines à vapeur, à l'École centrale des Arts et Manufactures, qui a dirigé plusieurs travaux industriels importants, traitera différentes parties de la Mécanique.

M. CORIOLIS, Ingénieur et Professeur adjoint à l'École des Ponts-et-Chaussées, Répétiteur à l'École polytechnique, auteur de l'excellent Traité sur le Calcul de l'effet des Machines et de divers Mémoires sur le même sujet, qui ont été approuvés par 'Académie des Sciences, donnera des articles sur la Mécanique.

M. D'ARCET, de l'Académie royale des Sciences, Membre du Conseil général des Manufactures et du Conseil de perfectionnement du Conservatoire des Arts et Métiers, Directeur des Essais des Monnaies, qu'il suffit de nommer pour rappeler de grandes et importantes applications de la Chimie aux arts, coopérera à la rédaction de la partie des Arts chimiques.

M. Paulin DÉSORMEAUX, connu avantageusement dans l'in-' dustrie par son Traité sur l'Art du Tourneur et la publication du Journal des Ateliers, s'occupera de la description des principaux Instruments employés dans les arts et métiers.

M. DESPRETZ, Professeur de Physique au College royal de Henri IV, auteur d'un Traité de Physique et d'un Traité de Chimie estimés, rédigera une partie des articles de physique de l'ouvrage.

M. H. GAULTIER DE CLAUBRY, Docteur ès-Sciences, Répétiteur à l'Ecole polytechnique, Membre des Conseils de Salubrité et d'Administration de la Société d'Encouragement, dont les travaux ont été en partie dirigés vers plusieurs branches d'industrie, et qui a mérité des récompenses dans l'une de nos

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