Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[blocks in formation]

L'harmotôme à base de baryte aurait ainsi la même formule générale que la stilbite :

ou bien :

r Si+Al Si3 + 18й,

r Al Si1 H6.

Dans la stilbite, r représente la chaux; dans l'harmotôme, r représente la baryte.

Nous ne faisons pas entrer dans cette formule Ja potasse, la soude et l'oxyde de fer que nous avons constamment trouvés dans l'harmotôme limpide (morvénite) et dans l'harmotôme blanche; ces matières s'y présentent en proportion bien faible et ne me paraissent pas essentielles à la constitution du minéral.

L'harmotôme et la stilbite présentent entre elles quelques points de rapprochement; la similitude de leur gisement permet de croire qu'elles ont été formées dans des circonstances à peu près pareilles. Toutes deux se distinguent de la plupart des zéolites en ce qu'après avoir été attaquées par les acides, elles laissent déposer de la silice en poudre et non en gelée. Leurs cristaux se présentent souvent disposés et groupés d'une même manière; ils dérivent d'un même type cristallin (prisme rhomboïdal droit); l'incidence des angles à la vérité n'est pas la même dans chacune d'elles; mais

la différence des bases, baryte et chaux, peut expliquer cette variation.

Cette disposition en macles et en hémitropies qu'affectent presque constamment les cristaux d'harmotôme, tient sans doute à des causes dont la nature n'est pas encore bien connue; mais nous avons souvent remarqué, en faisant cristalliser des sels, que les cristaux qui se déposent d'une dissolution pure et homogène, livrée à l'évaporation spontanée, ne sont jamais maclés, tandis que ceux qui prennent naissance dans une dissolution renfermant d'autres sels ou des matières susceptibles de réagir sur cette dissolution, offrent souvent, parmi les cristaux réguliers d'un même sel, d'autres cristaux de même nature, mais hémitropes. En partant de cette observation, on pourrait supposer qu'au moment de la formation de l'harmotôme, quelque matière étrangère à la composition intime du minéral a apporté une sorte de gêne à sa cristallisation régulière; ce mélange rendrait raison de la difficulté qu'on éprouve à trouver des nombres offrant entre eux un rapport simple dans l'analyse d'une substance depuis longtemps soumise à l'examen des minéralogistes.

RAPPORT

Adressé à M. le sous-secrétaire d'État des travaux publics, en date du 17 février 1846, sur le procédé suivi à Douchy pour traverser d'eau considérables, au moyen de

des

nappes l'air comprimé;

Par M. BLAVIER, Ingénieur en chef des mines.

L'état éminemment spongieux de quelques-uns des bancs qui constituent l'étage supérieur de la formation crayeuse, y accumule parfois des nappes d'eau d'une abondance extrême, désignées sous le nom de niveaux dans le vocabulaire des mineurs du Nord, et qu'il n'est possible de traverser, malgré leur faible distance du jour que par le secours d'agents mécaniques d'une grande force et de moyens très-énergiques.

Sur quelques points de la concession des mines de Douchy (Nord), ces niveaux, presque superficiels, ont présenté une telle puissance, que, malgré l'emploi d'une machine à vapeur de 80 chevaux de force, agissant sur quatre corps de pompes de oTM,35 de diamètre, il ne fut pas possible, il y a environ dix ans, de les dominer, et d'atteindre, à la profondeur de 20 mètres, des bancs solides et imperméables aux eaux sur lesquels on peut s'asseoir et picoter. On dut donc, à cette époque, renoncer à l'approfondissement d'un puits jugé utile en ce point.

On a entrepris de nouveau, vers le milieu du mois d'octobre dernier, le creusement d'un puits dans cette même région et, par l'emploi d'un pro

cédé nouveau fort ingénieux, avec l'aide d'une seule machine à vapeur de 14 chevaux, on a triomphé des difficultés et on a pu établir, à 20" du sol, sur des calcaires argileux compactes, une trousse picotée sur laquelle on a solidement assis le cuvelage. C'est le procédé que nous nous proposons de faire connaître avec quelques détails.

Nous avons visité ce travail à trois reprises différentes : le 17 octobre 1845 et les 5 et 28 décembre suivants. A notre première visite le travail commençait; le fond de l'Avaleresse n'était guère qu'à mètre au-dessous du niveau supérieur des eaux, c'est-à-dire à 2,50 à très-peu près au-dessous du sol. Au 5 décembre, on était à 17′′ audessous du sol; on avait traversé un premier niveau ayant 15,40 de hauteur, et on avait pu asseoir, sur un banc argileux qui porte le nom de bleu dans le Nord, une première trousse picotée sur laquelle avait été posé le cuvelage, et déjà on était en train de traverser le second niveau qui se poursuit jusqu'à la profondeur de 20TM.

Lors de notre dernière visite, on était bien près d'atteindre la base de ce second niveau; on s'occupait à réparer quelques avaries occasionnées dans le travail par un accident dont nous parlerons plus tard dans le cours de ce rapport.

Huit jours après cette dernière visite le niveau était traversé, et le cuvelage assis sur une trousse picotée dans le terrain imperméable inférieur. Toutes les difficultés étaient donc vaincues, et la poursuite de l'Avaleresse rentrait alors dans un travail d'approfondissement ordinaire.

Le procédé que nous allons décrire est une modification ingénieuse de la cloche à plongeur. Il a été employé pour la première fois en 1839, dans

le département de Maine-et-Loire, par M. Triger, ingénieur civil, en vue de faire un puits à travers des sables d'alluvion qui, dans les îles nombreuses semées en quelque sorte dans le lit de la Loire qu'elles divisent fréquemment en plusieurs branches, forment au-dessus des roches solides une nappe de 15 à 16 d'épaisseur en communication directe avec le fleuve par de faciles infiltrations. Toutefois, si le principe du procédé suivi sur la Loire et dans le Nord est identique, il a fallu en raison des circonstances locales et surtout de la nature du terrain, modifier dans le Nord beaucoup de choses dans l'exécution. Ainsi, dans le département de Maine-et-Loire on a, pour traverser les sables, employé, en guise de puits, un tube ou cylindre en tôle de 1,50 de diamètre, qu'on chassait à coups de mouton à travers le dépôt alluvial. Dans le Nord c'est un puits de grandes dimensions qu'il fallait; on ne pouvait songer à enfoncer un tube de 3m de diamètre à travers les bancs crayeux; on voulait faire un puits cuvelé composé de cadres jointifs dans le système ordinaire.

Voici le procédé dans tous ses détails.

Le principe en est simple: au lieu d'extraire l'eau de l'excavation que l'on fait dans le terrain, pour la maintenir à sec et permettre aux ouvriers de travailler, on foule de l'air au moyen d'une pompe à air dans cette même excavation, de manière à repousser l'eau dans le terrain par les conduits qui l'ont amenée; on la maintient ainsi en équilibre par la force élastique de l'air comprimé.

Pour obtenir ce résultat, et tout à la fois permettre la manoeuvre se rapportant à l'entrée et à la sortie des ouvriers dans l'appareil, et à la sortie des déblais provenant du creusement de la fosse,

« AnteriorContinuar »