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Granites qui

marneuses, ou formées d'un calcaire sablonneux et argileux les fossiles qui s'y trouvent en trèsgrande abondance sont des peignes de 2 à 3 décimètres de diamètre. On remarque qu'ici tout le groupe de ces roches calcaires se trouve intercalé au milieu des couches de porphyres et brèches porphyriques stratifiées; c'est-à-dire qu'on les trouve recouvertes par les mêmes roches porphyriques que celles sur lesquelles elles se reposent, et qu'elles participent à l'inclinaison générale que présente ce dernier système, dont les couches plongent à l'est.

Avant d'arriver à la ferme de Jorquera, on voit la vallée se rétrécir considérablement, par suite d'une masse de roches soulevantes qui la font dévier de sa direction, et qui la font descendre vers le S. S. O. Ces roches, qui ont produit, dans le terrain stratifié, des dislocations faciles à apercevoir, se trouvent accompagnées de masses de kaolins, que je considère coinme des roches métamorphiques des deux terrains.

La ferme de Jorquera se trouve à 1.969 mètres au-dessus du niveau de la mer. La végétation y est encore bien pauvre; on n'y voit pas d'arbres, et les gelées survenues au commencement du mois de mars avaient détruit tous les légumes dans le jardin on obtient cependant de très-bonnes récoltes de froment à cette hauteur. Le majordome de cette ferme m'assura qu'il neige beaucoup dans cette vallée pendant l'hiver, mais qu'il n'y pleut jamais.

En descendant de la ferme de Jorquera vers las correspondenta Juntas, on trouve, à peu près à deux lieues de sia Colorado, chemin, le granite. La roche est dioritique, tout

ceux de la Igle

à fait semblable aux diorites de la côte. Là où cette roche sort au jour, la vallée tourne à l'ouest, mais bientôt elle reprend sa direction S.S.O, et le granite replonge sous le terrain stratifié. Il continue cependant à se montrer au fond de la vallée et à peu près à mi-pente des montagnes qui l'encaissent. Le reste, c'est-à-dire tout ce qu'on voit au-dessus de ce granite, consiste en couches de porphyres bigarrés, presque horizontales, et formant un groupe de roches du terrain secondaire qui n'a que 150 à 200 mètres d'épaisseur. C'est un très-bon endroit pour observer le contact de deux terrains tantôt on voit les couches supérieures échancrées et fracturées par ces mêmes diorites qui les soulèvent, tantôt on n'y voit aucune trace de dislocations violentes. En général, on voit presque toujours la roche stratifiée soudée ou refondue avec la roche soulevante, de sorte qu'il n'existe jamais une ligne de séparation des deux terrains aussi nette que celles qu'on voit en Europe au contact de deux terrains de sédiment appartenant à des formations différentes.

A trois lieues plus bas, les diorites passent aux granites proprement dits, composés de quatre éléments et traversés par des filons de quartz micacé. La vallée tourne au S. O., et à une lieue plus loin, on se trouve de nouveau au milieu des porphyres stratifiés.

C'est dans cette nouvelle apparition du terrain Porphyres strastratifié, et à peu près à deux lieues de las Juntas, tifiés et couches qu'on retombe sur des couches calcaires fossilifères, prolongation de identiquement les mêmes que celles de la montagne de Manflas tagne de Manflas. Elles plongent, comme tout le terrain depuis le sommet des Cordillères, à

celles de la mon

l'ouest, et on les voit intercalées entre les couches de porphyres et brèches porphyriques. Elles ne forment qu'un lambeau de ce terrain, n'ayant que 30 à 40 mètres d'épaisseur; elles se composent des mêmes calcaires marneux et argileux que l'on trouve à Manflas, et on y voit des bancs de 8 à 11 décimètres de puissance presque entièrement composés de débris organiques. On trouve dans ces couches les mêmes fossiles, les mêmes gryphées, térébratules, ammonites et peignes, que nous avons vus à la montagne de Manflas. Elles doivent même se trouver sur le prolongement de cette dernière. Ici, elles descendent jusqu'au fond de la vallée, qui s'élève à 1.315 mètres au-dessus de la mer.

Ce terrain stratifié occupe une partie de la côte occidentale de la vallée; on le voit affleurer sur une longueur de 300 à 500 mètres, et sur une largeur d'environ 200 mètres; puis il se cache en partie sous les roches compactes rouges, ne contenant pas de fossiles, en partie sous les porphyres et les détritus des montagnes plus élevées.

En retournant à las Juntas, on est obligé de redescendre la même vallée de Copiapo, par laquelle

on est monté.

§ II. CONSTITUTIon géologique DES TERRAINS SITUÉS ENTRE LES VALLÉES DE COPIAPO ET DE COQUIMBO. -mines d'arGENT

DE CHANARCILLO ET DE AGUA AMARGA.

Après avoir parcouru les terrains du système des Andes chiliennes, depuis la mer jusqu'à la ligne des faîtes, sous la latitude de Copiapo, voyons ce que deviennent ces terrains dans leur prolongement au Sud. Déjà nous avons vu, dans la coupe transversale de ce système, qu'il y a un point fort important qui influe autant sur la nature des roches que sur celle des filons, et que ce point se trouve à peu près à 2 lieues à l'est de Copiapo, à la première ligne de contact des roches granitiques de la côte avec les roches de terrain stratifié. Nous avons remarqué: 1o qu'à partir de la mer jusqu'à cette ligne de la séparation des deux terrains, on ne trouve que des filons d'or et de cuivre, ne contenant pas de minéraux d'argent, d'arsenic ou d'antimoine; 2° que sur cette ligne de contact de terrains de différente nature, et en partant de cette ligne vers les Andes, on voyait d'abord des filons argentifères produisant des chloro-bromures d'argent et de l'argent natif (Ladrillos), puis beaucoup plus à l'est, des filons cuivreux arséniés et argentifères (San-Antonio), et encore plus à l'est, des filons plombifères (Cerro Blanco); 3° qu'à partir de ces derniers on traverse tout le système des Andes, qui a encore plus de 20 lieues à la ligne de la séparation des eaux, sans rencontre de filons métallifères.

On voit d'après cela que le géologue qui aurait pour but l'étude du système de ces terrains suivant leur direction devrait les parcourir d'abord à la distance d'environ 6 à 7 lieues de la mer, pour

examiner toutes les variétés des roches du groupe granitique littoral et les filons qui les traversent; secondement, faire le même voyage à peu près à la hauteur de la ligne de séparation des deux terrains; troisièmement, parcourir l'étage moyen du terrain secondaire, à la hauteur où se montrent les filons de cuivre gris et de galène.

De ces trois voyages, celui qui sans contredit offre le plus d'intérêt au géologue, c'est le voyage qu'on ferait en poursuivant toutes les sinuosités de la première ligne du contact, c'està-dire de la ligne des premiers escarpements stratifiés qu'on franchit près de la Tierra-Amarilla. C'est ici que se découvre un vaste champ pour les spéculations des gens qu'on nomme dans ce pays catéadores, et qui courent après la recherche des mines. Malheureusement, tout le pays qui s'étend à cette hauteur est tellement désert, dépourvu d'eau et de paturages, qu'en général les voyageurs, et surtout les arriéros ou loueurs de mules, le redoutent et le parcourent le plus vite possible, sans s'arrêter ni s'écarter du chemin. En effet, dans tout le trajet de 50 à 60 lieues de longueur, de Copiapo à Vallénar, on ne trouve que deux petites sources d'eau tellement pauvres, que celui qui y arrive le premier avec une douzaine d'animaux, ne laisse pas ce jour-là une goutte d'eau pour les autres. Le seul moyen qui reste pour visiter lentement ces tristes parages, est d'attendre une bonne année qui apporte deux ou trois pluies en hiver, et de profiter alors de l'occasion pour faire ce voyage au commencement du printemps. On assure que toutes ces montagnes qui, pendant des années entières, restent aussi arides que l'inté rieur des carrières de Montmartre, se couvrent

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