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NOTICE

Sur quelques produits résultant de la décomposition des minerais de cuivre,

Par M. ACHILLE DELESSE, Ingénieur des mines.

La plupart des mines de cuivre qui sont exploi, tées depuis un certain nombre d'années présentent divers produits de décomposition contenant du cuivre et dont la formation se continue tous les jours; ils se déposent le plus ordinairement autour des puits et des galeries d'exploitation comme le font les stalactites, ou bien quelquefois ils sont entraînés et tenus en suspension à l'état gélatineux dans les eaux qui sortent des mines. Ayant reçu de MM. Burat(1), Descloizeaux et Bertrand de Lom une collection de ces divers produits cuprifères, provenant des mines de Temperino, en Toscane, et de Saint-Marcel, en Piémont, j'ai pensé que quelques recherches sur leur composition chimique ne seraient pas dénuées d'intérêt.

Quand on vient à examiner les produits stalactiformes, on reconnaît qu'ils sont formés de couches concentriques très-minces; une même couche est en général homogène; mais les couches successives ont des couleurs diverses, et à ces différences de couleurs correspondent des différences dans la composition chimique.

Sous le rapport de la couleur aussi bien

que

de

(1) Voir, pour la description de ces gites de minerai de cuivre, le Traité des minéraux utiles de M. Burat.

1" Catégorie.

la composition, on peut établir deux catégories dans les produits qu'on rencontre le plus ordinairement dans les mines que nous avons mentionnées ci-dessus la première comprend les produits dont la nuance varie du blanc bleuâtre au bleu de ciel, au bleu verdâtre et au vert; la deuxième comprend ceux qui sont noirs ou brun noir. Un même morceau peut du reste présenter la réunion de toutes ces variétés.

On a d'abord fait l'analyse chimique de trois échantillons appartenant à la première catégorie. I. La première substance examinée est tenue en suspension à l'état gélatineux dans les eaux sortant au-dessous d'une ancienne exploitation de cuivre, par une galerie d'écoulement qui débouche dans la vallée de Saint-Marcel et d'Aoste.

Cette substance, qu'on pensait d'abord devoir être un sous-sulfate de cuivre, ne contient ni acide suffurique, ni acide hydrochlorique ou phosphorique; l'eau dans laquelle on la recueille ne contient même pas de cuivre en dissolution.

Dans le tube fermé la substance donne beaucoup d'eau et prend une couleur bleu sale: elle fond au chalumeau.

Avec le carbonate de soude et le phosphate de soude, on a les réactions de cuivre; sur le charbon on reconnaît aussi qu'il y a un peu d'antimoine.

Tous les caractères qu'elle présente sont ceux d'une combinaison excessivement instable.

Elle est décomposée à froid par une dissolution de potasse et il se forme de l'hydrate bleu d'oxyde de cuivre.

Avec le carbonate d'ammoniaque l'oxyde de cuivre se dissout à très-peu près complétement;

il reste de la silice et de l'alamine à un état prsque gélatineux; on ne peut toutefois employerce moyen pour l'analyse, car il est très-difficile de séparer les dernières parties d'oxyde de cuivre. Exposée à des vapeurs d'hydrogène sulfuré, la substance brunit et il se forme un peu de sulfure de cuivre.

Cependant l'oxyde de cuivre entre bien à l'état de combinaison, car la matière ne devient pas noire par une longue ébullition dans l'eau ni par calcination.

Si dans les analyses qui suivent, on compare les résultats qui ont été obtenus dans deux opérations, il sera facile de constater par leur diver gence qu'il y a dans la substance, de la silice, et peut-être de l'alumine, à l'état de mélange.

II. On a opéré ensuite sur une substance d'un blanc bleuâtre provenant des stalactites qui se déposent dans les galeries de la mine de cuivre de Temperino, près de Campiglia en Toscane: elle a un aspect farineux et ne présente pas de consistance.

On l'a traitée par l'eau pour rechercher si elle renfermait des parties solubles; on a reconnu ainsi qu'elle est formée de parcelles excessivement ténues et qu'il est difficile de la filtrer. Par l'évaporation, l'eau de lavage s'est colorée légèrement en bleu et a laissé un résidu très-faible de sulfate de chaux avec une trace de silice et d'oxyde de cuivre.

En reprenant la partie insoluble par de l'acide hydrochlorique, une très-légère effervescence a montré qu'il y avait un peu de carbonate de chaux, mais qu'elle contenait principalement de la silice, de l'alumine et de l'oxyde de cuivre. L'évapora

tion de l'eau mère a donné une trace d'alcali qui a paru être de la soude.

Par la calcination, pour le dosage de l'eau, la matière devient d'un vert noirâtre sale.

III. La troisième substance examinée provenaít de concrétions des puits de la mine de Temperino, dans lesquels sa formation est assez rapide pour qu'elle finisse par y causer des obstructions; elle était formée de couches concentriques d'un bleu légèrement verdâtre, qui passe même au vert quand la substance est desséchée à 100o.

Pour l'analyse, on a pris des fragments appartenant à une même couche, qui présentaient la même couleur et qui étaient bien homogènes; ils étaient légèrement transparents.

En recherchant la densité des diverses parties desséchées à l'air libre, on a trouvé des densités comprises entre 1,95 et 2,25. La densité des morceaux analysés, desséchés à 100°, devient plus grande; elle est de 2,47

Dans le tube fermé, la matière donne de l'eau et prend une couleur sale.

Auchalumeau, elle fond, mais difficilement, en donnant une scórie poreuse présentant la coloration du cuivre.

Elle se dissout dans le sel de phosphore avec les réactions du cuivre, mais on a un squelette de silice qui nage dans la perle. Avec le carbonate de soude on observe les mêmes réactions et la dissolution de la substance n'est pas complète.

Elle s'attaque avec facilité même par l'acide acétique, ainsi que cela a lieu pour la substance du n° II, et on observe un faible dégagement d'acide carbonique dû à la présence d'un peu de carbonate de chaux.

De même que les deux substances précédentes, elle est décomposée par le carbonate d'ammoniaque qui dissout l'oxyde de cuivre; de plus, après calcination, elle devient, comme elle, inattaquable ou très-difficilement attaquable par les acides. Ce dernier fait montre bien que, dans tous ces produits de la première catégorie, l'oxyde de cuivre entre à l'état de combinaison, et non pas simplement à l'état de mélange.

Pour l'exécution des analyses qui sont consignées dans le tableau suivant, on a procédé d'après la marche ordinaire; l'eau était dosée par culcina tion; on dissolvait la matière dans l'acide hydrochlorique, et l'on séparait le cuivre de l'alumine par l'hydrogène sulfuré; il était ensuite dosé à l'état d'oxyde après avoir été précipité par la pos

tasse.

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Si l'on fait abstraction du carbonate et du sul fate de chaux, ainsi que des diverses substances accidentelles qui sont mélangées, on voit par ce tableau que pour les deux mines dont nous avons parlé, les produits modernes de décomposition dout la couleur varie du blanc bleuâtre au bleu et

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