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rite, la syénite, le granite proprement dit, des grünsteins, etc. Chacune de ces roches peut, en outre, passer au porphyre qui lui correspond, et aux masses homogènes, dans lesquelles on ne peut plus distinguer les éléments qui les constituent. De là résulte cette immense quantité de roches différentes qu'on rencontre dans ce groupe, et dont il serait aussi difficile qu'inutile de décrire les nuances et les modifications. Un porphyre qui, au milieu de ces roches, mérite peut-être une attention particulière, est un porphyre vert à feldspath blanc (albitique) qui passe à l'eurite et se montre souvent en voisinage des filons.

Les roches de ce groupe composent toute la côte de l'océan Pacifique, et forment des montagnes basses, arrondies, disposées en différentes rangées, qui n'ont pas de crête commune. Ce groupe a environ 10 à 12 lieues de largeur de l'ouest à l'est, et il s'étend dans les provinces du Sud à plus de 30 lieues de la mer. Il a pour limite, du côté des Cordillères, le terrain secondaire stratifié du premier groupe, sous lequel il plonge; mais les mêmes roches reparaissent ensuite à plusieurs reprises de dessous ce terrain, et s'élèvent au-dessus de lui, en formant dans beaucoup d'endroits les cimes élevées des cordillères. C'est là qu'elles rencontrent la ligne des volcans modernes, dont je n'ai vu aucun en activité depuis Copiapo jusqu'au delà de Santiago.

Le caractère général de ces roches consiste comme je viens de dire, dans la structure cristalline de leurs masses, le manque de stratification, la place qu'elles occupent dans le système, relatitivement au groupe stratifié; enfin, dans le rôle qu'elles jouent dans la configuration extérieure du

pays. Mais en examinant attentivement les différentes parties de ce groupe, on est porté à distinguer parmi les roches qui les composent :

terrain ancien et

(A)des masses de granite, qui se trouvent ordi- Subdivision du nairement les plus éloignées du centre des Cor-second groupe en dillères, et qui forment la partie basse du système, en roches soulele bord de l'Océan, où elles passent quelquefois au gneiss et au micaschiste; il paraît que l'élément essentiel de ces roches est le feldspath orthose;

(B) des masses granitoïdes et porphyriques, qui touchent au terrain stratifié secondaire qu'elles soulèvent, et qui renferment presque toujours de l'albite et de l'amphibole.

Les premières (A) sont le plus souvent stériles, très-faciles à se désagréger, et ne sont probablement que des débris d'un terrain primitif, ou, pour dire avec plus d'exactitude, d'un terrain antérieur à l'époque de ce même terrain secondaire du groupe (1), dont la formation avait précédé le

soulèvement des Andes.

Les secondes (B) sont au contraire des roches soulevantes proprement dites, qui occupent les points les plus accidentés du système, et contiennent une quantité immense de filons métallifères qui se montrent très-souvent près du contact de ces mêmes roches avec les terrains qu'elles ont disloqués.

On conçoit déjà combien de difficultés doivent présenter l'étude et la distinction de ces masses, qui se ressemblent sous tant de rapports, et qui se fondent pour ainsi dire les unes dans les autres, sans laisser voir leurs plans de contact et de séparation. Il n'en est pas de même pour le groupe suivant, dont les caractères minéralogiques et géologiques sont bien prononcées, et qui forme la partie essentielle du système, la seule qui

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vantes.

Groupe I. Terrain secondaire du système.

puisse donner une idée sur l'époque du soulèvement des Andes.

Ce groupe secondaire, stratifié, ne descend pas jusqu'au bord de l'Océan, et il est rare de le rencontrer à moins de 700 à 800 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il se trouve beaucoup plus développé dans le nord, dans les provinces du Huasco et de Copiapo, riches en mines d'argent, et dans lesquelles ce terrain se rapproche à la distance de 12 à 15 lieues de la mer, que dans les provinces méridionales du Chili, où on ne rencontre ce même terrain qu'à plus de 30 lieues de la côte, et près de la ligne des faites.

Je pense que dans tout le système de roches stratifiées qui composent ce groupe, il n'y a qu'un seul terrain, dont l'époque, d'après les restes organiques qu'il renferme, correspond probablement au terrain jurassique ou crétacé. Ce terrain est pauvre en roches calcaires et arénacées, mais il abonde en porphyres, qui alternent avec des schistes porphyroïdes, brèches et tufs porphyriques, et avec différentes roches siliceuses, compactes, schistoïdes, de nature inconnue.

Les assises calcaires et de roches compactes fossilifères sont assez fréquentes dans le Nord, où elles se montrent à différentes hauteurs, et souvent dans la première ligne d'escarpements de ce terrain; tandis que dans le Sud, on ne les trouve que près de la ligne des faîtes, et elles disparaissent entièrement au delà de la vallée de Maypo. Ainsi, on les a trouvées à l'étage supérieur du terrain, au passage du Portillo, sur le chemin de Santiago à Mendoza; à diverses hauteurs de ce même terrain, aux latitudes du Huasco et de Copiapo, et à peu près vers la partie inférieure du

même terrain, à la latitude de Coquimbo. De sorte qu'elles ne paraissent pas former un étage à part dans ce groupe, mais elles sont subordonnées aux grandes masses de porphyres stratifiés et roches compactes schisteuses ou bréchoïdes qui se montrent sans interruption sur toute la chaîne des Andes, et constituent à elles seules la majeure partie du terrain.

C'est aussi sur cette partie porphyrique du ter rain secondaire stratifié, sur la partie dégagée de roches fossilifères et dont l'étude, par conséquent, présente de grandes difficultés, que je vais rapporter quelques observations que j'ai eu l'occasion de constater dans mes voyages et particulièrement dans mes dernières excursions au sud, dans les cordillères de Santiago et de Rancagua.

terrain de por

Les principales diflicultés qu'on rencontre dans Description du l'examen des roches qui constituent cette partie hyres stratifié du terrain, tiennent tantôt à leur structure miné- dans les Andes. ralogique, tantôt à la position qu'elles occupent relativement à la roche soulevante. Ainsi, la partie soulevée étant porphyrique et la masse qui la soulève, souvent aussi de porphyre, il est quelfois impossible de distinguer les roches appartenant à ces deux groupes. Secondement, le terrain soulevé étant traversé, à plusieurs reprises, par la roche soulevante, il en résulte des failles et dislocations qui rendent très-compliquée la composi tion du terrain. Enfin, cette roche soulevante, sortant souvent au jour par des fentes et déchirements latéraux, apparaît sous les formes de bancs et de couches presque régulières; ou bien il arrive que n'ayant pas pu rompre le terrain, et se trou→ vant rapprochée des couches superficielles, elle occasionne des modifications notables dans leur

Porphyre

position et dans leur structure minéralogique, sans qu'on voie la cause immédiate de ces modifications.

Commençons par rapporter les principaux caractères des roches appartenant à ce terrain de porphyres stratifiés, et voyons en quoi elles diffèrent des porphyres appartenant au second groupe.

Parmi les porphyres qui entrent dans la comargileux. position de la partie inférieure du terrain secondaire je citerai en premier lieu un porphyre à pâte grise, bigarrée, en différentes nuances, de rouge, vert et bleuâtre, et qui ne contient le plus souvent que de tout petits cristaux blancs, irréguliers, ou des pointes et veinules blanches amorphes, quelquefois amygdaloïdes. Cette roche, qui est une espèce de porphyre argileux (thonporphyr, claystone porphyry), se désagrége souvent en gros fragments globulaires et ressemble alors à certaines roches d'agrégation. Quelquefois elle prend un aspect bréchoïde, par suite de la peroxydation très-inégale du fer contenu dans la pâte; de manière qu'on y voit des taches vertes, brunes, bleuâtres, qui imitent les parties fragmentaires d'une brèche, mais dont les cristaux blancs sont les mêmes dans toute la masse et passent d'une tache à l'autre sans être coupés ou interrompus.

Porphyre à

Une des variétés très-remarquables du poret de calcédoine. phyre précédent est un porphyre à noyaux de jaspe et de calcédoine. Les jaspes sont rouges, verts, vert bleuâtre, rouge brun ou blanc rubanné. Ils forment des nids, des rognons et quelquefois des veines très-irrégulières au milieu du porphyre. Ils sont fragiles, cassants et adhèrent à la roche. Les rognons de jaspes dépassent rarement o à o",2 de diamètre. La calcédoine est

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