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Nous avons vu sur la lèvre supérieure de notre fœtus de baleine quelques bulbes de poils isolés; mais c'est surtout sur les mandibules que nous avons trouvé une rangée régulièrement disposée, comme Eschricht et le professeur Reinhardt l'ont représenté. De plus, le bonnet, dont nous avons parlé plus haut, avait des poils encore en place, que nous avons heureusement pu conserver.

Comme il est plus facile de se faire une idée de la langue des baleines sur un fœtus que sur un animal adulte, nous donnerons ici une courte description de cet organe, tel que nous l'avons observé.

Voici ce que dit Scoresby de la langue du Mysticetus : The tongue occupies a large proportion of the cavity of the mouth, and the arch formed by the whalebone. It is incapable of protrusion, being fixed from root to tip, to the fat extending between the Jarrebones (1).

Camper a fort bien représenté la langue, pl. I, fig. 3, mais il n'est pas facile de la comprendre d'après le dessin qu'il en a donné, si l'on ne sait ce que l'auteur a voulu représenter.

Cette langue a, pour ainsi dire, une forme carrée; elle occupe les deux tiers de la longueur de la cavité buccale. Il existe un frein très-court qui est en rapport avec le peu de mobilité de cet organe. Elle est adhérente dans toute sa longueur, de manière qu'elle offre fort peu de mobilité pour une langue de mammifère, et elle remplit presque tout l'espace entre les deux mandibules. D'après Ravin.

(1) Scoresby, l. c., p 458

la langue n'occupe dans les balénoptères qu'une très-petite partie de cette vaste surface (1). La langue n'est pas sans ressemblance, sous le rapport de son étendue, avec la langue rudimentaire des crocodiles.

Malgré le peu de mobilité, elle est pourvue d'une épaisse couche de muscles, qui agissent surtout d'avant en arrière, pour retirer la langue en arrière ou bien transversalement, pour la gonfler et l'élever jusqu'au palais. Les fibres longitudinales prennent leur insertion au milieu de l'os hyoïde ; les fibres transverses croisent les précédentes au-dessus et forment une couche épaisse dans toute son étendue.

Nous n'avons pas vu de papilles calicinales à la surface, ni au fond de la cavité, ni en avant. Ravin signale dans les balénoptères une foule de papilles qui forment une bordure autour de cet organe, excepté en avant.

La peau qui recouvre la langue est fort mince et n'est point doublée d'une couche de graisse.

Quand on parle de la quantité plus ou moins grande d'huile que recèle la langue, il faut prendre cette observation comme un récit de pêcheurs; la langue proprement dite, pas plus que la peau qui la recouvre, ne contient de l'huile; mais la peau qui réunit les deux mandibules, et que l'on enlève du cadavre, en même temps que la langue, cette peau a sa couche de graisse, comme celle des autres régions du corps.

On parle quelquefois de la langue comme d'un morceau délicat, nous ne le comprenons que de la part de ceux qui aiment ce genre de délicatesses. Du reste, toute la langue est composée de couches musculaires qui sont probable

(1) Ravin. Observations sur les fanons. ANN. DE SC. NATUR.; mai, 1836.

ment moins dures, et de plus facile digestion que les autres muscles du corps.

Nous reproduisons une coupe de la langue, dans laquelle on voit l'épaisseur de la peau entre les mandibules et la surface de la langue, la couche musculaire et, en avant, la pointe libre.

Coupe de la langue de la baleine du Groënland.

L'épiderme noir a sous la gorge une épaisseur de cinq millimètres.

La couche de graisse a douze millimètres.

La couche musculaire a environ dix centimètres d'épaisseur : la moitié pour les fibres transverses et la moitié pour les fibres longitudinales.

L'épaisseur de la peau qui recouvre la langue en dessus dépasse à peine un millimètre, et n'a pas de couche de graisse.

La langue de la balénoptère qui échoua, le 16 août 1829, à l'embouchure de la Somme, n'occupait, d'après M. Ravin, qu'une très-petite partie de la surface qui s'étend entre les deux maxillaires (1); elle n'avait que deux pieds de long et un pied de large, et l'animal avait quarante et un pieds de longueur.

La couleur de la peau de notre fœtus est d'un noir grisâtre et il s'en faut de beaucoup que cette couleur soit

(1) Ann. Sc. nat.; mai, 1836.

uniforme. Sur le rostre on voit des taches jaunâtres fort irrégulières.

La peau n'est pas lisse; elle ressemble plutôt à du papier mâché.

Les Groënlandais croient que les vieux animaux deviennent plus gris. Scoresby a vu des individus gris avec des taches d'un brun foncé sur un fond blanc, et du blanc avec. du jaune (1).

Sur un fragment d'aérolithe recueilli, à Namur, pendant l'orage du 5 au 6 juillet 1868; note par M. Bellynck, correspondant de l'Académie.

Pendant la nuit du 5 au 6 juillet un violent orage éclata sur Namur, et, vers 11 heures 45 minutes, un globe de feu tomba sur le toit d'une maison (no 8) de la rue Saint-Loup. Ce corps enflammé, qui paraît être un aérolithe, brisa une tuile et la calcina en partie; sa chute coïncida avec un coup de tonnerre, et, en même temps, une forte odeur de poudre se répandit et faillit suffoquer la domestique qui fut témoin du phénomène.

Ce météorite se brisa en tombant, mais on n'en retrouva qu'un fragment pesant neuf grammes: c'est ce fragment que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie.

(1) Scoresby, note 1, p. 459.

CLASSE DES LETTRES.

Séance du 3 août 1868.

M. le bon KERVyn de LettenHOVE, directeur de la classe. M. AD. QUETELET, secrétaire perpétuel.

Sontprésents: MM. Ch. Steur, J. Roulez, Snellaert, M.-N.-J. Leclercq, M.-L. Polain, Ch. Faider, R. Chalon, Ad. Mathieu, Thonissen, Th. Juste, E. Defacqz, Alp. Wauters, membres; Nolet de Brauwere Van Steeland, associé.

M. Alvin, membre de la classe des beaux-arts, assiste à la séance.

CORRESPONDANCE.

M. le secrétaire perpétuel annonce la mort de M. Édouard Ducpetiaux, membre de la classe, décédé à Bruxelles, le 21 juillet dernier, à l'âge de 64 ans.

M. le baron Kervyn de Lettenhove, directeur, exprime, dans les termes suivants, les regrets de la Compagnie :

«Messieurs, lorsqu'il y a moins de trois mois, dans notre séance solennelle, je félicitais l'Académie de compter dans son sein des hommes qui ne cessent de consacrer leurs études à l'amélioration du sort des classes labo

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