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Je ne fais pas un reproche à l'auteur d'avoir, par des rapprochements ingénieux, recherché les auteurs des médailles. anonymes qu'il a rencontrées en assez grand nombre; mais il me semble què l'interruption provenant de ces observations rend la lecture plus difficile et fatigue l'attention.

N'aurait-il pas mieux valu, au lieu d'interrompre l'ensemble du mémoire par des observations réitérées, indiquer ces médailles au moyen de renvois soit dans une colonne à part ou au bas de la page?·

Je me permettrai encore une simple observation : le mémoire me paraît finir un peu trop brusquement. Il m'aurait été agréable de le voir se terminer par quelques phrases faisant un résumé succinct de ses parties les plus intéressantes.

En ma qualité de graveur, mes études se sont plus spécialement portées du côté du mérite artistique, et je le regrette aujourd'hui quand je considère tout l'intérêt qu'a su m'inspirer la lecture de ce savant et artistique écrit; je m'en rapporte, conséquemment, aux observations bienveillantes que mes honorables et savants collègues ont faites relativement à ce travail, et je suis d'accord avec eux pour accorder la médaille d'or à l'auteur du mémoire. »

La classe, conformément à ces conclusions, décerne la médaille d'or de la valeur de mille francs à l'auteur du mémoire présenté.

L'ouverture du billet cacheté, joint à ce travail, fait connaître que l'auteur est M. Alexandre Pinchart, chef de section aux Archives générales du royaume, à Bruxelles.

La proclamation des résultats de ce concours aura lieu en séance publique de la classe.

COMMUNICATIONS ET LECTURES.

M. G. Geefs, chargé, conjointement avec M. Eugène Simonis, d'aller apprécier dans l'atelier de M. Julien Leclercq, à Lokeren, le mérite artistique et la ressemblance du buste de feu Mer de Ram, commandé par le gouverne ment pour le grand vestibule des Académies au musée, donne lecture du rapport dressé à ce sujet. Ce rapport, favorable, sera communiqué à M. le Ministre de l'intérieur.

La classe arrête ensuite le programme de la séance publique du lendemain, qui se composera : 1o d'une ouverture symphonique, exécutée par l'orchestre du Conservatoire royal; 2o du discours du directeur; 3o de la proclamation des résultats du concours, et 4° de l'exécution de la cantate de M. Van Gheluwe, qui a remporté le second prix (en partage) au grand concours de composition musicale de 1867.

CLASSE DES BEAUX-ARTS.

Séance publique du 26 septembre 1868.

(Temple des Augustins.)

M. F.-J. FÉTIS, directeur et président de l'Académie. M. AD. QUETELET, secrétaire perpétuel.

Sont présents: MM. L. Alvin, de Keyser, Guillaume Geefs, Madou, Joseph Geefs, Ferdinand De Brackeleer, C.-A. Fraikin, Ed. Fétis, Edm. De Busscher, A. Payen, le chevalier Léon de Burbure, J. Franck, Gustave de Man, Ad. Siret, Julien Leclercq, membres; Daussoigne-Méhul, associé; Bosselet, correspondant.

Assistaient à la séance :

Classe des sciences. MM. C. Wesmael, J.-S. Stas, L. De Koninck, H. Nyst, Melsens, J. Liagre, J. Duprez, Poelman, Spring, Ch. Montigny, membres; Eugène Catalan, associé.

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Classe des lettres. MM. Ch. Steur, J. Roulez, Gachard, P. De Decker, M.-N.-J. Leclercq, M.-L. Polain, le baron J. de Witte, Ch. Faider, R. Chalon, Th. Juste, le général Guillaume, membres; Nolet de Brauwere Van Steeland, le bon Bernard de Köhne, associés:

M. Eudore Pirmez, Ministre de l'intérieur, M. Th. Fallon, président de la Cour des comptes et président de la commission administrative du Conservatoire royal de Bruxelles, M. Dubois-Thorn, gouverneur du Brabant, avaient pris place dans la loge réservée, où se trouvait aussi Mme Pirmez. M. Ch. Rogier et M. de Maere, membres de la Chambre des représentants, et des notabilités littéraires et artistiques assistaient à la séance. La foule remplit l'enceinte et les nefs latérales.

Le fond de l'estrade est occupé par l'orchestre du Conservatoire de Bruxelles, les chanteurs et une section de la Société royale des chœurs de Gand et le Cercle des dames de cette société, qui doivent exécuter la cantate.

M. le président ayant déclaré la séance ouverte, l'orchestre exécute, sous la direction de M. Charles Bosselet, l'ouverture d'Obéron. D'unanimes applaudissements ont suivi l'exécution de ce morceau.

M. J.-F. Fétis, président, prononce ensuite le discours suivant :

« MESSIEURS,

» Les séances publiques de la classe des beaux-arts de l'Académie royale de Belgique offrent un intérêt particulier, par l'exécution des œuvres couronnées dans les grands concours de composition musicale. Dans ces séances solennelles se produisent des essais qui, à des degrés divers, donnent des espérances pour l'avenir. Ce qu'on y constate, en général, de plus satisfaisant, c'est la bonne éducation musicale des lauréats, ou, en d'autres termes, leur habileté dans le maniement des procédés techniques de leur art. Quant à l'originalité de la pensée, à l'ordre

logique des idées, à la force de conception, enfin, dans l'ensemble de l'œuvre, ce sont des qualités qu'on ne rencontre guère dans les premières productions d'un artiste. Les organisations les plus richement douées, les génies les plus puissants, ont eu de faibles commencements. L'imitation a marqué leurs premiers pas. Pour donner la conviction de cette vérité, il suffit de rappeler les noms des maîtres les plus illustres, Haendel, Gluck, Haydn, Mozart, Beethoven : l'entier développement de leurs facultés créatrices ne s'est fait qu'après l'expérience acquise.

» Soyons donc indulgents pour le début des artistes auquel nous assistons; encourageons ces jeunes gens et donnons-leur les conseils que nous dicte notre expérience. Grâce à la distinction obtenue dans le concours, ils sont sous la protection du gouvernement et reçoivent des subsides de l'État pour aller à l'étranger compléter leur instruction pratique. Malheureusement, ils ne peuvent plus rencontrer dans leurs pérégrinations ces grandes figures d'artistes d'autrefois, dont le contact exerçait une si favorable influence sur ceux qui étaient au début de la carrière partout l'art s'est abaissé. Toutefois, les voyages des musiciens ont encore une incontestable utilité. Sortis du milieu dans lequel s'écoula leur jeunesse, ils étendent l'horizon de leurs idées, comparent les impressions produites par la musique sur des peuples de races différentes, et constatent les résultats des directions diverses dans lesquelles l'art s'est engagé. S'ils sont capables de méditation, ils trouvent dans ces observations, nouvelles pour eux, des inductions, des aperçus, et peut-être une secrète indication de routes inexplorées dans le domaine de l'art.

» A ce propos, il est nécessaire d'avertir les lauréats que la plupart se hâtent trop de revenir au sein de leur.

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