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celle de l'acide sulfureux, en petite quantité, est sans action. M. De Vry avait envoyé un échantillon de murrayine (1) à M. Stokes, qui voulut bien examiner cette substance; il serait fort intéressant de compléter mes observations par l'examen de celles de cet éminent physicien. M. Stokes a comparé la couleur de la fluorescence de la murrayine avec celle de l'esculine, de la fraxine et de la quinine; il lui a trouvé une nuance verdâtre en comparaison de la couleur de l'esculine, mais moins accentuée que celle de la fraxine. La fluorescence de la murrayine ressemble, d'après lui, à celle du sulfate de quinine, seulement elle est un peu plus pâle. Il a trouvé aussi que la composition de la lumière fluorescente, comparée à celle des autres corps analogues, ne présente rien de particulier.

Pour examiner la distribution de la fluorescence dans le spectre, avec laquelle coïncide son action absorbante, il projeta sur une solution de murrayine, renfermée dans un vase en quartz, le spectre de la lumière électrique, produit à l'aide d'une lentille et d'un prisme en quartz. De cette façon, toutes les conditions les plus favorables étaient réunies pour faire des observations minutieuses à ce sujet. On sait, en effet, que la fluorescence se montre surtout dans la partie invisible du spectre ordinaire, et que la lumière électrique est très-riche en rayons invisibles, beaucoup moins absorbables par le quartz que par le verre. Il constata que la solution de murrayine présentait un maximum d'opacité pour les premières parties de la région invisible du spectre; plus loin, cette solution devint comparativement transparente sur une assez longue éten

(1) J'ai lieu de croire que cette murrayine n'était pas absolument pure.

due, pour redevenir encore une fois opaque dans la région de la plus grande réfrangibilité du spectre. Ces phénomènes sont les mêmes que ceux que présentent la fraxine et l'esculine.

On voit que, sous différents points de vue, il existe des rapports étroits entre la murrayine et l'esculine. Je me propose de revenir sur ce sujet dans une prochaine notice.

La murrayine paraît être sans action particulière sur l'économie animale. Deux décigrammes de ce corps pur, introduits dans l'estomac d'un chien de petite taille, n'ont produit aucun effet sensible. L'urine émise seulement douze heures après l'ingestion de la substance, montrait une fluorescence très-faible à l'observation ordinaire, mais trèsnette à la loupe. Je n'ai pu constater la présence de la glucose dans l'urine concentrée, qu'après l'avoir chauffée avec de l'acide sulfurique dilué. Il suit de ces faits que la murrayine passe en grande partie inaltérée dans l'urine.

CLASSE DES LETTRES.

Séance du 12 octobre 1868.

M. le baron KERVYN DE LETTENHOVE, directeur.
M. AD. QUETELET, secrétaire perpétuel.

Sont présents MM. Ch. Steur, le baron de Gerlache, Grandgagnage, J. Roulez, Gachard, Borgnet, Paul Devaux Snellaert, Haus, M.-N.-J. Leclercq, Ch. Faider, R. Chalon, Ad. Mathieu, Thonissen, Th. Juste, E. Defacqz, le général Guillaume, Félix Nève, Alphonse Wauters, membres, Nolet de Brauwere Van Steeland, associé; Conscience, correspondant.

MM. L. Alvin et Ad. Siret, membres de la classe des beaux-arts, et Éd. Mailly, correspondant de la classe des sciences, assistent à la séance.

CORRESPONDANCE.

M. le Ministre de l'intérieur adresse les tomes XVIII à XXIV de la Correspondance de Napoléon I, offerts par le gouvernement français; le tome XII des Documents statistiques, publiés par son département, et l'Histoire des évé

nements militaires de 1830 à 1833, par le général Niellon. nement

M. le Ministre de la justice offre un exemplaire du Catalogue de la bibliothèque de son département.

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M. le baron Kervyn de Lettenhove dépose, au nom de M. Aug. Scheler, les Dits de Watriquet de Couvin, publiés par la commission académique chargée d'éditer une collection des œuvres des grands écrivains du pays; M. Nolet de Brauwere Van Steeland présente deux brochures de sa composition, sur le Pan-Germanisme et sur un poëme de M. Van Hasselt: Les quatre Incarnations du Christ. Remerciments.

- Le Willems-fonds, de Gand, exprime le désir d'obtenir l'échange des Bulletins avec ses publications, dont il offre plusieurs volumes. —— Accordé.

M. A. Desplanque, de Lille, présente le prospectus d'une publication intéressante au point de vue de l'histoire de la région wallonne de la Belgique. La classe accueille avec intérêt ce projet de cartulaire du Nord, qui se publiera sous le titre de Recueil des chartes inédites antérieures au XIIIe siècle, qui reposent aux archives départementales du Nord (France).

L'Université impériale de S'-Pétersbourg remercie l'Académie pour ses dernières publications.

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Le XVIe siècle, qui a produit tant d'hommes illustres dans les diverses carrières qu'embrasse l'activité humaine, en compte peu qui, pour l'intérêt qu'ils inspirent, puissent être comparés au fils naturel de Charles-Quint, à don Juan d'Autriche. Le mystère qui entoura sa naissance, l'obscurité dans laquelle s'écoulèrent les premières années de sa vie, son élévation subite, ses campagnes contre les Mores révoltés, la gloire que firent rejaillir sur son nom la victoire de Lépante et la conquête de Tunis, son courage à toute épreuve, son ambition qui semblait ne pouvoir être assouvie que par la possession d'un trône, les traverses que lui suscita la politique ombrageuse de Philippe II, les difficultés contre lesquelles il eut à lutter dans les Pays-Bas, sa fin prématurée : toutes ces circonstances font de don Juan une des figures historiques qui excitent le plus de curiosité et de sympathie.

Sa vie a été écrite plusieurs fois; on peut dire cependant qu'il attend encore un historien. Le livre que Lorenzo Van der Hammen, natural de Madrid, mais bruxellois d'origine,

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