Les nombres du tableau précédent, placés entre parenthèses, se rapportent aux observations faites à voix basse; mais ici ils ont été obtenus par interpolation.

En comprenant ces nombres calculés dans les totaux suivants, nous avons, pour les différentes heures :

Pendant l'heure qui a précédé l'aube du jour, il y eut à peu près 1700 étoiles filantes.

Si nous comparons maintenant l'apparition de 1868 avec celles de 1866 et 1867, nous constatons une différence marquée, aussi bien sous le rapport de la durée que sous celui de l'uniformité du phénomène.

L'année dernière, pendant environ 30 ou 40 minutes, il est tombé plus de météores que durant plusieurs heures cette année. En outre, nos observations n'indiquent pas quand l'apparition commença en 1867, ni quand elle finit; avant et pendant l'aurore, le phénomène était toutefois encore en pleine activité.

Quant au radiant, il doit être, comme je l'ai déjà fait observer autrefois, une ligne ou une surface très-étroite, dont la direction est parallèle à celle des cercles de latitude. Une ligne joignant y du Lion et la petite étoile (15), γ au centre du coude de la Faucille, pourrait servir de foyer pour presque toutes les directions que je vis comprises dans un espace s'étendant jusqu'à 10 degrés de cette ligne.

Celles qui étaient éloignées de y du Lion de plus de 10°, ne sauraient être tracées avec assez d'exactitude pour pouvoir déterminer le radiant.

Au commencement de l'observation, lorsque le radiant était dans l'est et peu élevé au-dessus de l'horizon, plusieurs météores semblaient partir de points situés au-dessus de l'étoile 15 du Lion. Ceci pourrait être attribué, à la rigueur, à l'attraction de la terre; mais je crois que c'est plutôt une illusion d'optique. L'œil ne peut tracer sûrement des arcs de grands cercles à peu près parallèles à l'horizon, et tenir compte de la correction pour leur courbure apparente. La diversité des positions qui sont assignées au radiant est due à cette illusion.

C'est seulement en considérant le radiant comme une ligne ou une surface étroite, qu'il peut être déterminé avec certitude.

Ceci étant donc établi, supposons que le radiant soit la ligne de la figure ci-contre, de laquelle ligne partent, en deux points différents, plusieurs traits. Nous aurons ainsi un nouveau foyer pour chaque couple de traits.

On remarquera aussi, au moyen de cette figure, que la longueur du ra

diant ne peut être déterminée qu'au

moyen des traits formant à peu près des angles droits avec la ligne d'irradiation, et sa largeur, que par les traits dans la direction de cette ligne.

Il est à espérer que ces considérations seront appliquées à la détermination du radiant de la période d'août. Ce dernier serait, d'après cela, une surface étroite, à peu près dans la direction de la ligne partant de la nébuleuse située