Imágenes de páginas
PDF
EPUB

J. Müller, Wagner), assez bien représentées par Carena. On distingue parfaitement les mouvements de systole et de diastole de ces dilatations; quelques auteurs les ont prises pour les anses mucipares, et d'autres pour les réservoirs de la mucosité. Je les appellerai dilatations abdominales.

Le vaisseau ventral est assez étroit, surtout en avant et en arrière. A son extrémité antérieure, il est divisé en deux branches qui se rendent dans les lèvres ; postérieurement, il fournit un grand nombre de petits filets qui se répandent dans la ventouse anale (1).

Il m'est arrivé deux ou trois fois de remplir le vaisseau abdominal, en injectant du mercure dans un des grands vaisseaux latéraux. On remarquait alors, de chaque côté de ce canal, une quantité considérable de petits filets vasculaires tellement nombreux et tellement déliés, qu'il était bien difficile de les suivre, même avec une bonne loupe. On les voyait se répandre en forme de réseau dans la peau de l'animal, et se perdre dans les principaux organes.

J'avais proposé, dans la première édition de cet ouvrage, de désigner ces diverses branches sous le nom d'artères abdominales. J'ai reconnu depuis que les plus grosses étaient les vaisseaux abdomino-dorsaux de Du-gès, et que les petites ne méritaient pas de nom particulier.

Dans la Branchiobdelle, le vaisseau ventral est grêle, peu sinueux; il se bifurque en avant, et produit à droite et à gauche trois branches abdomino-dorsales opposées ;

(1) Suivant J. Müller, dans la Néphélis, ce vaisseau ne se rétrécit pas à ses extrémités, mais se termine par un léger renflement.

il en fournit deux autres dans le quatrième et le quinzième anneaux. Vers la ventouse anale, ce vaisseau se divise en deux branches qui contournent le rectum et reviennent en avant (Odier ).

[ocr errors]

§ II. VAISSEAU DORSAL. Sur le milieu du dos, on observe le vaisseau dorsal (1), qui s'étend d'un ventouse à l'autre. Ce vaisseau a été assez bien décrit par Dillenius et Bibiena; il est attaché d'une manière intime à la membrane extérieure du canal alimentaire, et plus ou moins enveloppé par le tissu hépatique.

Le vaisseau dorsal paraît plus large et plus sinueux que le vaisseau ventral; il est un peu dilaté d'espace en espace; il fournit, à droite et à gauche, des branches flexueuses, presque parallèles, extrêmement ramifiées, qui en naissent à peu près à angle droit (2). J'avais appelé ces petits canaux artères dorsales; il me semble qu'il est plus convenable de les nommer simplement branches dorsales, afin de ne rien préjuger sur leurs fonctions.

Le vaisseau dorsal se divise, en avant, en deux branches principales qui fournissent de petits rameaux sur les côtés, dont un intérieur plus apparent (3).

Dans le tiers postérieur de l'Annelide, le vaisseau dorsal se sépare en deux parties (4), dont une, plus volumineuse, s'étend jusqu'à la ventouse anale, fournissant, à droite et à gauche, des rameaux à peu près

(1) Pl. x, fig. 15 et 16.

(2) Pl. x, fig. 15.

(3) C'est sans doute à cause de ces rameaux que Bibiena a décrit ce vaisseau dorsal comme divisé antérieurement en quatre branches. (4) Pl. x, fig. 16.

semblables à ceux de la partie antérieure, et l'autre, placée sous le rectum, est parallèle à la première et aussi longue, mais ne présente sur les côtés que de faibles ramuscules. Arrivés au voisinage du cloaque, ces deux vaisseaux font une courbure et puis produisent une multitude de branches capillaires (1).

Audouin a fait remarquer que le vaisseau dorsal des Ponbdelles, grêle et flexueux, en avant, s'élargit brusquement en arrière, vers le milieu de son trajet et devient boursoufflé. J'ai fait la même observation; sa dilatation commence vers le quatorzième ganglion, c'està-dire à l'origine de la poche digestive.

Il m'a semblé que dans le Branchellion il existe deux vaisseaux dorsaux.

Dans la Branchiobdelle, le vaisseau dorsal paraît trèssinueux, grêle en avant, et très-renflé postérieurement; les mouvements de systole et de diastole y sont trèsmanifestes (Odier); il se bifurque dans la lèvre supérieure, et reçoit ensuite les trois paires de branches abdomino-dorsales; postérieurement, il n'arrive qu'aux deux tiers de la longueur de l'animal.

S III. VAISSEAUX LATÉRAUX. Les vaisseaux latéraux (2), ou mieux latéro-inférieurs (Dugès), sont situés, ainsi que leur nom l'indique, sur les deux côtés de l'animal, à la partie inférieure. Dans la première édition de cet ouvrage, je les avais appelés vaisseaux pulmonaires latéraux.

(1) Bibiena dit que le vaisseau dorsal est divisé postérieurement en trois parties.

(2) Pl. x, fig. 11 à 14.

Ce sont des canaux parfaitement égaux, plus volumineux (Thomas, Vitet) et plus contractiles que les vaisseaux ventral et abdominal (Cuvier, Dugès), membraneux, transparents, qui s'étendent en serpentant tout le long de l'Annelide. Les angles internes qu'ils décrivent de cinq en cinq anneaux (Sangsue, Hæmopis, Aulastome) correspondent aux intervalles situés entre les ganglions. Par conséquent, chaque courbure, dirigée en sens contraire, doit être vis-à-vis des ganglions eux-mêmes; elle répond également à chaque poche stomacale et à chaque réservoir de la mucosité.

Les vaisseaux latéraux diminuent de diamètre en s'approchant des deux extrémités; ils sont plus gros à la partie postérieure. Arrivés à la ventouse orale (1), ces deux vaisseaux se joignent en formant une courbure flexueuse qui fournit en avant six petites branches. A l'extrémité postérieure (2), il y a aussi jonction des deux vaisseaux, et cinq ou six branches semblables à celles de la partie antérieure, qui se rendent dans la ventouse anale. On voit, d'après cette description, que les vaisseaux latéraux entourent tout le corps.

En dedans (3), ces vaisseaux donnent naissance à des rameaux sinueux, au nombre de dix-huit ou de vingt, qui partent de chaque angle rentrant. Ces petits conduits, assez gros à leur origine, se divisent bientôt en deux rameaux qui s'avancent, en divergeant, vers la ligne moyenne du ventre; chacun d'eux glisse sous le cordon nerveux sans s'y attacher, et communique, en serpentant,

(1) Pl. x, fig. 11. (2) Pl. x, fig. 14. (3) Pl x, fig. 12.

avec celui de vis-à-vis, de manière que si l'on injecte un des côtés de l'animal, l'autre vaisseau et ses ramifications sont bientôt pénétrés par le liquide.

Les branches des deux côtés forment, par leur réunion, une sorte de losange transversal, assez grand, qui entoure chaque ganglion: Thomas a bien représenté les vaisseaux dont nous parlons, dans la Sangsue médicinale; mais il a exagéré la communication des rameaux antérieurs, et pas assez rapproché, au contraire, les rameaux postérieurs. J. Müller a parfaitement décrit et figuré ces mêmes vaisseaux, dans la Néphélis.

Avec Dugès, je désignerai ces vaisseaux transverses sous le nom de branches latéro-abdominales (veines pulmonaires abdominales de ma première édition).

Entre les vaisseaux latéraux et le cordon médullaire, on aperçoit deux ou trois petits filets, également espacés, qui se détachent en avant et en arrière de chaque branche, à angle droit, et se ramifient brusquement en capillaires déliés.

En dehors ou en dessus des vaisseaux latéraux, vers la partie antérieure de chaque réservoir de la mucosité, précisément dans les intervalles des points d'origine des branches latéro-abdominales, et presque vis-à-vis des ganglions, se détache un gros vaisseau transverse qui se courbe et se dirige vers le dos. J'avais nommé ces vaisseaux veines pulmonaires dorsales; je préfère les appeler, avec Dugès, branches latéro-dorsales. Il y a dix-sept de ces vaisseaux de chaque côté ; les onze premiers se séparent en deux rameaux, l'un antérieur et l'autre postérieur, de la même manière que les branches latéro-abdominales; mais ces deux branches ne communiquent pas avec celles de vis-à-vis, ni avec le vaisseau dorsal, comme

« AnteriorContinuar »