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Ceci nous explique comment le titre du poème de Lucrèce De natura rerum traduit le mot grec quis qu'on lisait en tête des poèmes cosmogoniques, de Parménide, d'Empedocle et de plusieurs autres physiologues des premiers temps de la philosophie grecque. Tous ces ouvrages traitaient de l'origine des choses, de la manière dont elles ont été produites. Ce sont, je le répète, des cosmogonies dont on trouve les premières ébauches dans les fragments orphiques et auxquelles on peut comparer dans l'Inde le premier livre des Lois de Manou, sans oublier les nombreux passages cosmogoniques des Brahmanas et des Upanisads'.

Paul REGNAud.

1. Voir sur ce point mes Premières Formes de la religion et de la tradition dans l'Inde et la Grèce, chap. XIII.

ORIGINE DE L'ACCENT

ET DE LA

DISTINCTION DES VOYELLES

LONGUES ET BRÈVES

Dans les Langues indo-européennes

Les sons vocaux, comme tous les sons, se distinguent par deux sortes de qualités : ils sont plus ou moins durables et plus ou moins intenses ou vibrants.

On peut se représenter les monosyllabes primitifs qui sont à la base de toutes les langues comme caractérisés par un aspect à peu près uniforme, au double point de vue de la durée et de l'intensité du son vocalique qui les constitue. On ne voit aucune raison pour que les vocables comme fás, dôs, mós, pês, etc., pour emprunter des exemples au latin, n'aient pas consisté, au point de vue du vocalisme, en sons équivalents entre eux quant au temps et quant au diapason. Au contraire, une modification se comprendra à ce double égard, si la forme s'allonge, si le monosyllabe devient bisyllabique et si d'une même tenue, l'énergie vocale, concentrée quand il s'agit de dos, se disperse, se détend ou s'affaiblit, quand il faut prononcer dotis, donum et à plus forte raison donare, donativum, etc.

Ces observations fort simples suffisent à résoudre le problème si compliqué en apparence du rapport des longues aux brèves et des syllabes accentuées à celles qui ne le sont pas.

A l'origine, ni quantité relative, ni accent proprement dit les monosyllabes sont forts, tant en ce qui regarde la durée qu'en ce qui regarde l'intensité de la sonorité vocalique. La distinction, et par là la relativité, se produisent avec la dérivation ou l'extension syllabique des vocables. Au point de vue de l'accent, *Swvτs donnera do-tós, c'està-dire que l'une des deux syllabes (ici la première) perdra de son intensité sonorifique au point de vue de la seconde qui conservera, au même égard, sa valeur originelle; d'où la production ou la notion de l'accent, qui n'est autre que l'intensité première persistant et se distinguant par contraste de celle de la syllabe voisine où cette même intensité est réduite. Parfois, comme dans dón-um, le rapport est inverse et l'intensité s'est conservée à la première syllabe, alors qu'elle s'est atténuée à la seconde. Mais dans les deux cas, l'accent sera défini comme la valeur forte (ou primitive) de l'intensité originelle, par opposition à cette même valeur réduite ou atténuée aux syllabes dites non accentuées.

Il en est absolument de même pour la valeur temporelle de la sonorité vocalique. Là où elle est restée primitive, on a les longues comme à la première

syllabe de dopov, dôn-um; tandis que la brève de la seconde syllabe marque l'affaiblissement vocalique qu'a produit la dérivation ou l'extension syllabique: dat-ôr présentera le phénomène inverse avec la brève de la syllabe initiale, en regard de la longue de la syllabe suivante.

Il va de soi que les deux sortes d'atténuations de la sonorité vocalique ne sont pas nécessairement concomitantes (bien qu'elles le soient souvent), et que la durée peut en être réduite, comme à la seconde syllabe de dorós, alors que l'intensité (ou l'accent) est maintenue; de même qu'inversement, la durée forte peut se maintenir, comme à la première syllabe de dorp, en même temps que l'intensité originelle (ou l'accent) a disparu.

Les syllabes de dérivation ou les suffixes étant toujours, à l'origine, des emprunts faits à la finale des monosyllabes primitifs, on comprend que cette partie empruntée doive toujours être considérée comme ayant eu au début la durée et l'intensité fortes des longues accentuées.

Il est facile de se rendre compte que le jeu de ces principes permet d'expliquer tous les cas particuliers de la position de l'accent et de l'affaiblissement vocalique.

Paul REGNAUD.

DE LA

PRINCESSE DJOUHER-MANIKAM

Roman traduit du Malais

sur le Manuscrit de la Bibliothèque Nationale de Paris
Par ARISTIDE MARRE

(Suite)

Maka baginda poun ber.angkat.lah dengan segala mantri dan houloubalang dan rayat sakalian pergi per.bourou itou, bebrapa lama.nia maka souatou per.bourou.an poun tiada di.per.olih maka ter.salèh baginda kapada rimba nagri Bagdad, rimba itoupoun terlalou lawas, maka baginda itoupoun terlalou amat ka.panas.~ an, maka baginda poun amat dahaga, maka baginda poun hendak meminoum ayer. Maka sembah orang yang mem.bawa ayer sentap.an baginda itou: « ia touankou chah alam adapoun akan ayer sentap.an baginda douli chah alam, itoupoun touankou soudah habis. » Maka kata

Le prince alors demanda à ses mantri, houloubalang et serviteurs : « Lequel d'entre vous tous pourra me donner de l'eau? Je le gratifierai de richesses et d'esclaves. >> Ces paroles furent entendues par l'un de ses nombreux houloubalang, nommé Asraf el Kaum '; il dit :

1. Ce nom est purement arabe et signifie « le plus noble des gens » ou « le plus noble du peuple ».

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