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Barbey d'Aurevilly et son œuvre,

vus par dix-huit artistes contemporains

Le comportement paradoxal et provoquant de Barbey, dans la seconde moitié de sa vie, les “masques': fards, costumes et poses, derrière lesquels il dissimula de profondes blessures d'ordre intime et afficha son parti délibéré et violent de se tenir en marge d'une société qui lui faisait horreur ont souvent abusé les artistes qui l'ont représenté, de son vivant et après. Son œuvre aussi les a déroutés par son emportement, son caractère baroque et le côté kitsch des images et du vocabulaire, lorsque ce n'était pas par une force d'évocation et par une emprise sur l'imagination telles qu'elles rendaient difficile, voire dangereux tout commentaire graphique qui ne se limitât pas aux aspects événementiels, somme toute les moins intéressants.

Le centenaire de la mort de Barbey a semblé être une bonne occasion de constater quel impact avaient, cent ans après, sur des artistes contemporains d'expressions diverses, mais toutes "signifiantes" cet homme, en son temps jugé "extravagant", et son œuvre, jadis déroutante.

L'exploration que l'on a tenté de faire aurait dû, afin d'être vraiment révélatrice, être pratiquée pendant une plus longue période et apporter plus d'œuvres que ne le permettaient les lieux d'exposition. Le temps, surtout, a manqué.

Si lacunaire qu'elle soit, la “démonstration” renouvellera peut-être et enrichira la vision que se font de Barbey les spécialistes, comme un large public parmi lequel de nombreux jeunes, pour qui il a cessé d'être l'homme d'une "chapelle" d'amateurs. Elle pourrait aussi inciter des éditeurs à suivre l'exemple donné par l'Imprimerie nationale en concevant des éditions illustrées résolument "modernes".

Que les artistes présents soient remerciés pour le talent, la disponibilité et la générosité dont ils ont fait une fois de plus preuve en la circonstance.

Jean-Pierre Seguin

Pat ANDREA

né en 1942, à La Haye

Pays-Bas

vit et travaille à Paris

et à Buenos Aires

Galeries

Elisabeth Franck, Knokke-le-Zoute

Jacqueline Moussion

LA VENGEANCE D'UNE FEMME. 1989 mine de plomb, crayons

de couleurs sur papier

60 × 40

A l'artiste

Le terrible moment qui déclenche "La vengeance d'une femme” a aussi déclenché mon image: un mélange audacieux du portrait de l'infâme écrivain, qui a pris la place de Esteban de Vasconcellos, dont le cœur, fraîchement arraché, est jeté et disputé par les deux chiens sauvages du néfaste duc de Sierra Leone. Que ce soit une leçon pour des écrivains qui se cachent derrière les autres pour (faire) raconter leurs détestables fantaisies diaboliques !

P.A.

Lydie ARICKX

née en 1954, à Villecresnes vit et travaille à Paris

Galerie Jean Briance

LA VICTIME. 1989

(inspiré par la lecture des Diaboliques)

buile sur papier

110 x 75 cm

A l'artiste.

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