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gang y est qualifié libraire et non imprimeur, c'est qu'il est de protocole d'accorder le privilége au commerçant et non au fabricant; si on s'y sert indistinctement, en parlant de lui, des mots imprimer ou faire imprimer, c'est qu'ils sont, en effet, fort indifférens; car M. Bérard, qui luimême remarque judicieusement, à la page qui précède, qu'il n'y a rien de plus commun que de voir un auteur ou un éditeur écrire, j'ai imprimé telle chose, ne disconviendra pas davantage qu'il n'y a rien de plus commun que d'entendre un imprimeur dire, je fais imprimer tel livre; il est même évident qu'il ne peut dire, je l'imprime, que figurément. Il étoit naturel, d'ailleurs, que Wolfgang fìt exprimer, dans son privilége, la faculté de faire imprimer au besoin; car mille raisons pouvoient l'empêcher d'imprimer lui-même, dans le sens figuré que nous avons admis; une surcharge d'entreprises, une nouvelle combinaison d'édition, la cessation même de cette partie de son industrie. La preuve déduite par M. Brunet d'une Épître dédicatoire des OEuvres de Quinault (1), où se

(1) Le Théâtre de M. Quinault. A Amsterdam, chez Antoine Schelte. M. DC. XCVII. 2 vol. in-12. fig.; mar. bleu, relié par Purgold.

Ce sont les éditions du fonds de Wolfgang, qui avoit cessé d'imprimer, et qui probablement étoit mort à la fin de 1693. Antoine Schelte lui succéda, et publia plusieurs volumes sous la

lisent ces paroles de Wolfgang: Ce sont les œuvres de M. Quinault que je vous offre, en qualité de

même enseigne, et avec les mêmes caractères, toutefois fort usés. Aussi recherche-t-on peu les livres qui portent son nom, et qu'on ne peut attribuer qu'à lui.

Les préliminaires de Schelte (*) occupent ici six feuillets; les pièces succèdent dans l'ordre suivant : la Mort de Cyrus, suivant la copie de Paris. c1ɔ ɔc LXII, 4 f. 65 pages; le Mariage de Cambyse, ci 15 LXII, 4 £. 66 pages; le Feint Alcibiade, c1 15 LXII, 4 f. 65 pages; les Coups de l'Amour et de la Fortune, cx, 4 f. 66 pages; Amalasonte, ciɔ ɔc LXII, 4 f. 66 pages; Stratonice, cɔ ɔ x, 4 f. 66 pages, la Comédie sans Comédie, M. DC. LXI., 5 f. 87 pages; le Fantosme amoureux, cɔ ɔc lxii, 4 f. 77 pages, pour le tome premier. Le tome II est composé ainsi qu'il suit le frontispice gravé de Schelte; la Généreuse ingratitude, CID IOC LXII, 5 f. 74 pages; l'Amant indiscret, ou le Maistre estourdi, cɔ ɔc LXII, 4 f. 78 pages; les Rivales. A Amsterdam, chez Antoine Schelte, M. DC. XCVII, 2 f. 70 pages; Agrippa, roi d'Albe, ou le Faux Tiberinus. A Amsterdam, chez Antoine Schelte, M. DC. XCVII., 4 f. 65 pages; Bellerophon, M. DC. LXXI., 4 f. 61 pages; la Mère Coquette, ou les Amans brouillez, cic lxvi, 3 f. 80 pages; Astrate, roy de Tyr, cɔ ɔc Lxv, 4 f. 65 pages; Pausanias. A Amsterdam, chez Antoine Schelte, M. DC. XCVII., 4 f. 61 pages..

:

Chacune de ces pièces est précédée d'un frontispice gravé que j'ai compté dans les feuillets liminaires. J'ai cru inutile de répéter pour toutes l'indication suivant la copie, qui n'est remplacée par le nom de Schelte que pour les trois pièces qu'il a imprimées, les Rivales, Agrippa et Pausanias. M. Brunet ne connoît pas l'édition de Bellerophon à la date de 1671. Il l'indique sous celle de 1688; il est probable que cette nouvelle publication de Schelte n'est pas tombée sous ses yeux.

(*) On conçoit que dans cette pseudo-édition nouvelle, Schelte a supprimé les anciens préliminaires, ce qui fait que l'Épître dédicatoire de Wolfgang, annoncée par M. Brunet, ne se trouve pas dans mon exemplaire.

parfaite, que l'oeil le plus délicat n'en peut faire aucune différence; et les pièces réimprimées ne sont, en effet, que des copies très exactes, replacées dans le fonds de la librairie au fur et à mesure que les originaux s'épuisoient, pour tenir au complet la collection de l'auteur, de manière que les exemplaires datés de 1682 ne se trouvent jamais sans mélange de pièces datées de 1678. Il y en a trois dans le mien; et si un amateur de l'opinion de M. Bérard parvient à les distinguer de leurs voisines autrement que par la date, je passe condamnation.

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Convenons que l'envie d'agrandir la collection des Elzevirs au-delà de toute proportion, et de lui donner l'importance d'une bibliothèque exclusive et spéciale, est entrée pour beaucoup dans ce système d'envahissement. Cependant, telle qu'elle est, cette collection est assez vaste pour faire foi du zèle extraordinaire des artistes qui l'ont composée, et pour suffire aux patientes investigations d'une longue vie bibliographique. Les travaux des Elzevirs, réduits à leurs exactes dimensions, embrassent encore en effet la presque totalité des classiques latins et italiens, beaucoup de bons écrivains françois, et une foule de livres piquans sur l'histoire de l'époque où ces habiles imprimeurs ont fleuri. Pourquoi vouloir surcharger cette liste déjà si nombreuse en volumes difficiles à réunir, des richesses rivales de leurs plus heureux émules? Rien n'empêche qu'on ne fasse de ceux-ci

il

d'excellentes et curieuses collections qui tiendront leur place fort honorablement à côté de celle des Elzevirs, mais il est injuste de les dépouiller, et de considérer leurs noms comme s'ils n'avoient jamais existé. Décidons-nous donc à rendre à Elzevir ce qui appartient à Elzevir, et à Wolfgang ce qui appartient à Wolfgang. La portion de celui-ci ne sera pas peu intéressante, surtout pour les amateurs de notre ancien théâtre, car c'est à la contrefaçon de ce genre de productions littéraires qu'il paroît s'être adonné avec le plus de goût et de succès, et indépendamment des jolis recueils de Racine et de Quinault dont nous venons de parler, y a bien peu de nos auteurs dramatiques auxquels il n'ait prêté la recommandation de ses types élégans, et des figures hardies et pleines de feu du fougueux Schoonebeck. Mais ce n'est pas à ses éditions, je le répète, que se bornent les usurpations officieuses des bibliographes Elzeviriens. Blaeu a plus d'un volume à réclamer sur eux, et un typographe beaucoup moins connu, parce qu'il a probablement exercé très peu de temps, se voit appauvri en leur faveur des seuls titres que ses travaux trop peu multipliés lui aient donnés à l'estime des bibliomanes. J'entends parler de Nicolas Hercules, de Leyde, qui, à la manière du temps, avoit choisi pour enseigne parlante le dieu dont il portoit le nom, avec la devise: Gloria merces virtutis. Ses très petits caractères, qui rivalisent avec

ceux des Elzevirs de finesse et de netteté, n'ont pas moins contribué que l'identité de quelques unes de leurs vignettes, et entre autres de la tête de buffle, à faire naître cette méprise aujourd'hui si consacrée, que je ne l'attaque pas sans défiance. Il n'en reste pas moins évident pour moi que c'est à lui que nous devons l'élégante contrefaçon des Négociations du président Jeannin (1), dont le frontispice porte son insigne, et plusieurs autres petits volumes très analogues à celui-là sous tous les rapports. Je ne suis pas éloigné de croire que ses types et ses fleurons passèrent après sa mort à Hooghenhuysen de Nimègue, qui a publié en 1660 une jolie édition de Voiture.

La SIXIÈME CLASSE des livres, à bon droit ou abusivement compris dans la collection Elzevirienne, renferme ceux qui sont imprimés avec des fleurons analogues à ceux des Elzevirs, mais non avec les mêmes caractères, en quoi elle diffère de la précédente, où l'analogie est dans les caractères, et la différence dans les fleurons. La célébrité des

(1) Les Negotiations de monsieur le Président Jeannin. Jouste la copie, à Paris, chez Pierre le Petit, 1659, 2 vol. in-12; mar. rouge, rel. par Simier.

Tom. I, 17 f. y compris le portrait du président Jeannin (le 3. feuillet est signé 4 dans tous les exemplaires que j'ai vus); 944 pages, et au bas de la dernière, la réclame Propos.

Tom. II, 713 pages, y compris le faux titre; g f. de table.

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