OUVRAGES DE SCHOPENHAUER TRADUITS EN FRANÇAIS >> Le monde comme volonté et comme représentation, 2e édit., 3 vol. in-8. Traduit par M. A. BURDEAU, chaque volume. 7 50 De la quadruple acine du principe de la raison suffisante. Traduit par M. CANTACUZÈNE, 1 vol. in-8 5 Aphorismes sur la sagesse dans la vie. Traduit par M. CANTACUZÈNE, 1 vol. in-8, 5e édit. 5 >> Essai sur le libre arbitre, 1 vol. in-18, 5e édition. Traduit et précédé d'une introduction par M. SALOMON REINACH. 2 50 Le fondement de la morale, 1 vol. in-18. Traduit par M. A. BURDEAU, 6e édition. . Pensées et fragments. Traduit par M. BOURDEAU, 12 édition, 1 vol. in-18. 230 2.50 La philosophie de Schopenhauer, par Tн. RIBOт, 1 vol. in-18 de la Bibliothèque de Philosophie contem poraine, 5e édition. 2 fr. 50 AUTRES OUVRAGES DU TRADUCTEUR Essais de science, de morale et d'esthétique de HERBERT 1. Essais sur le progrès, 1 vol. in-8. 7 fr. 50 7 fr. 50 7 fr. 50 TOURS, IMPRIMERIE E. ARRAULT ET C. DE 435092 LA MORALE MÉMOIRE NON COURONNÉ PAR LA SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES DE DANEMARK A COPENHAGUE LE 30 JANVIER 1840 LYON PAR ARTHUR SCHOPENHAUER TRADUIT DE L'ALLEMAND PAR A. BURDEAU 5265 Ancien élève de l'École normale supérieure, Agrégé de philosophie ANCIENNE LIBRAIRIE GERMER BAILLIÈRE ET Cie 108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 108 NOTE DU TRADUCTEUR YON 1899 DE LA Le mémoire de Schopenhauer sur le Fondement de la Morale est de 1840: il fut écrit en vue d'un concours ouvert par la Société Royale de Danemark. L'auteur avait alors cinquante-deux ans ; depuis vingt et un ans, il avait fait paraître son ouvrage capital: Le Monde comme volonté et comme objet de représentation. Ce n'est d'ordinaire ni à cet âge, ni après de pareils livres, qu'un philosophe commence à prendre part aux concours: mais Schopenhauer alors n'avait plus d'autre moyen de se faire connaître. Son grand ouvrage n'avait point été lu : la première édition n'en était pas encore épuisée (la 2e est de 1844). Or l'auteur n'était pas de ces philosophes « de vieille race, comme aurait dit Leibniz, à qui il importe peu de faire du bruit dans le monde, et qui estiment plus un seul disciple, mais digne d'eux, qu'une foule de lecteurs. Son système même, dirigé tout entier vers la pratique, et qui pour se réaliser a besoin du consentement de l'univers entier, légitimait à ses yeux son désir de popularité. Aussi pour la conquérir, jamais il ne négligea rien. En 1822, en 1825, il avait essavé, en vain, d'y arriver par l'enseignement, se faisant privat docent à l'Université de Berlin (1): il n'y avait alors d'auditeurs que pour Hegel et Schleiermacher. Schopenhauer sortit de ces deux tentatives sans avoir rien gagné pour son système, sinon de s'être fortifié dans son mépris contre l'humanité, et surtout contre les professeurs de philosophie. Il n'avait toutefois pas renoncé à son ambition. On le vit bien en 1839, quand on apprit qu'il n'avait pas dédaigné de concourir pour un prix offert par l'Académie de Drontheim (Norwège): la question proposée était celle de la Liberté. Le mémoire de Schopenhauer fut couronné (2): et ce fut là son premier pas vers la célébrité. L'année suivante, l'Académie des sciences de Copenhague ayant mis au concours: le fondement de la morale, Schopenhauer lui envoya le présent mémoire ; mais il n'eut pas le prix : on trouvera à la fin du volume Varrêt de l'Académie. Schopenhauer en fut outré : avec zette souplesse propre aux vaniteux, pour qui une défaite n'est jamais l'occasion d'un retour sur eux-mêmes, il se fit gloire de son insuccès. Il réunit en 1811 les deux mémoires sous le titre: Les deux problèmes fondamentaux de l'Éthique (Die beiden Grundprobleme der Ethik). Le présent volume complète la traduction de cet ouvrage et forme ainsi une introduction, la plus naturelle peutêtre, à la philosophie de Schopenhauer; en général, dans un système, la morale est la partie la plus accessible à la fois et la plus essentielle: cela est bien plus vrai 1. En 1825, il se fit porter sur les affiches de l'Université: toutefois il paraît qu'il ne monta pas en chaire cette année-là. 2. C'est celui qui a été traduit sous le titre : Le libre arbitre. Germer-Baillière, 1878. |