ÉCLAIRCISSEMENTS. 583 non des communications objectives ou extérieures avec des créatures appartenant à un autre monde, comme le veulent les mystiques; mais nous n'avons pas touché à la question des communications extatiques ou magnétiques entre habitants de la terre, non-seulement par des moyens différents de l'action ordinaire des sens, ce qu'il est bien difficile de nier, mais en dehors de toute condition d'espace et de distance, et, par conséquent, entièrement en dehors des sens. C'est là une autre forme du mysticisme. On sent à quel point il serait dangereux pour l'histoire.de s'engager dans une telle voie, et que, lorsque l'historien rencontre des faits de ce genre, il doit chercher, tout d'abord, s'il n'est pas possible de les ramener aux lois connues de la nature. Il y a ici un fait incontestable, c'est que Jeanne dit au roi des paroles qui firent sur lui une impression extraordinaire; cette impression s'affaiblit, au bout de peu de temps, sur cette défiante et jalouse nature, puis revint avec force plus tard, comme l'attestent l'anecdote de la fausse Jeanne' et la confidence faite par le roi à Boisi. Il est également hors de doute que les paroles de Jeanne concernaient la légitimité de la naissance du roi, et se rapportaient à la prière prononcée mentalement par Charles. Mais, maintenant, Jeanne a-t-elle, en effet, répété les propres paroles de la prière? Voilà sur quoi le sire de Boisi et les autres narrateurs ont pu dépasser la vérité, et sur quoi nous exprimous ici la réserve que nous n'avons pas faite ci-dessus (p. 154). Un intime rapport de sens entre les paroles de Jeanne et l'objet de la prière a pu parfaitement suffire à convaincre le roi; et ce rapport, sans cesser d'ètre extraordinaire, peut n'ètre pas hors de nature. Charles VII n'était pas seul préoccupé de sa douteuse légitimité; le bruit des déportements d'Isabeau de Bavière avait pénétré jusque dans le dernier hameau, surtout depuis que la mère dénaturée avait déshérité son fils et livré sa fille, avec la France en dot, à l'ennemi de la France. « La France, perdue par une femme, sera sauvée par une pucelle! » Ce mot de Jeanne atteste quelle proportion avait pris le rôle d'Isabeau dans la pensée populaire, et combien Jeanne en était préoccupée. Il devient alors très-naturel qu'elle se soit demandé si Charles VII était bien l'héritier de saint Louis; s'il était le vrai roi au nom duquel on devait chasser l'étranger, et qu'une de ses extases ait répondu à cette question décisive. Elle dut nécessairement rassurer Charles sur les doutes qu'elle sentait inévitables dans son âme, et put le faire dans des termes très-analogues à ceux qu'il avait employés dans le secret de sa pensée. Voy. ci-dessus, p. 354. NOUVELLE INVASION ANGLAISE. CHARLES VI (Suite). Henri V de Lancastre des- - - et guerre étrangère. Lutte de Jean sans Peur et de Bernard d'Armagnac. LIVRE XXXV. GUERRES DES ANGLAIS (Suite). - LA FRANCE DÉMEMBRÉE Le roi anglais et le roi français. HENRI VI ET 1 Richemont. Charles VII et ses favoris. La Trémoille. Belle défense de - - - Montargis. Anarchie dans le parti français. Siége d'Orléans par les An- LIVRE XXXVI. -- GUERRES DES ANGLAIS (Suite). JEANNE DARC (suite). Conjuration de La Trémoille et de Regnauld de Chartres - 89 197 LIVRE XXXVII. - - CHARLES LE BIEN SERVI. LE CONSEIL de France. Échecs en Beauvoisis - siége de Calais. Révolte de Bruges et guerre civile en Flandre. Dévastations des Écorcheurs. Efforts de Richemont contre eux.-Prise de Montereau. Entrée du roi à Paris. Désordre. Misère. Épidémie. Persévérance de Richemont. Origine, fortune et influence de Jacques Cœur. - Prise de Meaux. — États Généraux d'Orléans, LA TAILLE FIXE ET PERMANENTE. Avantages présents. Dan- gers de l'avenir. Marche vers l'arbitraire royal. · Ordonnance pour une armée régulière et contre l'arbitraire féodal. Résistance des seigneurs et des écor- cheurs. Les factieux mettent le dauphin (Louis XI) à leur tête. La Praguerie. Les rebelles comprimés. — Procès du maréchal de Retz. — Affaires de l'Église. Lutte de la papauté et du concile de Bâle. Pragmatique sanction. Répression du brigandage. Délivrance du duc d'Orléans. - Prise de Pontoise. CHARLES VII ET Le Conseil de FRANCE (Suite). — Rétablissement de la France. Expéditions de Suisse et de Lorraine. CREATION DE L'ARMEE FRANÇAISE. le roi. Le dauphin se retire en Dauphiné. — Organisation des francs-archers. -La guerre recommence. Invasion de la Normandie. Jacques Cœur et ses écus. Jean Bureau et ses canons. Progrès de l'artillerie française. Prise ou soumission volontaire d'une foule de places. Révolte de Rouen contre les Anglais. Rouen traite avec le roi. Prise de Harfleur et de Honfleur. Mort d'Agnès Sorel. La dame de Villequier. Bataille de Formigni. Réduction de la Basse-Nor- mandie. Prise de Caen et de Cherbourg. La Normandie entière recouvrée.- Invasion de la Guyenne. Prise de Blaie. Capitulation de Bordeaux et de Bayonne. L'Anglais expulsé de France, sauf Calais. - Réhabilitation de Jeanne Darc. Jacques Cœur, le commerce et les beaux-arts au xve siècle. Ingratitude du roi. Procès de Jacques Cœur. Confiscation de ses biens. Son évasion et sa mort. - Révolte de la Guyenne. Les Anglais rappelés à Bordeaux. Défaite et mort de Talbot à Castillon. Bordeaux se soumet. La Guyenne recouvrée. Prise de Constantinople par Mahomet II. Fin de Guerres des Anglais. Fin du CHARLES VII ET PHILIPPE LE BON. - Guerre de Gand. - Le dauphin se réfugie chez Philippe. - Procès d'Alençon, d'Armagnac, de Gilles de Bretagne. Procès des Vaudois. Fin de l'inquisition en France. — Affaires de Gênes. Vains efforts de Charles VII pour ramener son fils. Fin tragique de Charles VII. - LOUIS XI. Réaction contre le gouvernement de Charles VII. Abolition de la Pragmatique. Création du parlement de Bordeaux. - Acquisition du Rous- sillon. Rachat de la Picardie. - Querelles avec la cour de Rome et la Bretagne. Alliances de Louis XI au dehors. - Ordonnances sur les biens d'église, les |