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NOTES ET DÉVELOPPEMENTS.

Pages.

I. Sur l'orthographe du nom patronymique de Jeanne
Darc...

267

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IV. A. de Kaerrymell ou Kefmel, clerc breton....

281

V. Fleur-de-lis, nom de poursuivant ou héraut d'armes.
VI. Sceau de Pierre Cauchon, apposé aux expéditions

284

authentiques du procès....

VII. Voyages de Charles VII au pays de la Pucelle..

Explication de la planche insérée page 290 (feuil-
let de manuscrit du seizième siècle)...

Glossaire....

Additions et corrections.

285

286

Index alphabétique.....

289

295

299

303

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AVANT-PROPOS.

De tous les documents qui nous ont conservé le souvenir de Jeanne Darc, son procès de condamnation est peut-être celui qui, par son intérêt et son importance, mérite le premier rang.

Les chroniques nous racontent ses actions. Le procès de réhabilitation est une sorte de panégyrique: souvent il manque de franchise et de dignité; non par le fait de l'héroïne, mais par le fait des témoins, qui plaidaient le pour, en 1456, après avoir, dans la même cause, plaidé le contre en 1431.

Le procès de condamnation n'offre pas seulement un récit, comme les chroniques; ni une apologie, comme le second procès. Il a tout le prix d'une chronique, par les faits historiques et nombreux qu'il révèle. Il n'a certainement pas les inconvénients d'un panégyrique. Mais il l'emporte sur l'un et l'autre (chronique et apologie), par une raison bien facile à sentir. Le tableau de l'innocence, ou l'Innocence elle-même, nous plaît. Mais l'innocence méconnue, persécutée, martyrisée, fait plus que nous plaire : elle nous enthousiasme. On ne l'aime plus simplement, mais avec passion. Heureuse et providentielle compensation de la puissance, du crédit, plus ou

JEANNE DARC.

a

moins durable, qu'obtiennent trop souvent l'injustice et la calomnie! L'iniquité des juges de Rouen, le machiavélisme de Pierre Cauchon, retournés contre eux-mêmes, ont fait du procès de condamnation de Jeanne Darc l'exposé le plus touchant des mérites de cette jeune fille et son plus beau titre de gloire devant la postérité.

Le procès, dans sa teneur authentique et officielle, fut conçu en langue d'église, c'est-à-dire en latin. Dès le commencement du siècle suivant, sous le règne de Louis XII, au plus tard, naus voyons une première traduction (1) se produire, sans compter celles qui avaient déjà pu être tentées antérieurement. Depuis lors cette même tentative a été renouvelée de siècle en siècle (2). Mais il n'en existe pas toutefois jusqu'ici de trace publique, sous la forme d'une édition spéciale, exacte et complète.

Le recueil, si important, publié en 1841 et années suivantes, par M. J. Quicherat, pour la Société de l'histoire de France, n'embrasse et ne devait embrasser que des monuments de première main, et

(1) Le ms. original de cette traduction existe à la bibliothèque d'Orléans, sous le no 411, et provient de l'ancien chapitre de la cathédrale. La même église ou la ville d'Orléans, à la date de 1475, possédait, comme on le verra ci-après, un exemplaire original du procès authentique et en langue latine. Cette traduction a été publiée en dernier lieu par M. Buchon dans le Panthéon littéraire, 1838, gr. in-8° ( avec Mathieu de Coussy), p. 466 et suiv.

- (2) M. Ambroise F. Didot possède, dans sa riche collection de bibliophile, un feuillet ms. de l'une de ces traductions. Nous nous proposons d'y revenir dans les Notes et développements.

dans leur teneur originale. Il n'y avait donc point place en ce recueil pour une traduction.

Ce recueil, tel qu'il est, grâce précisément aux lignes sévères de son plan, et qui constituaient sa raison d'être, a parfaitement atteint le but qu'il se proposait. Il a été la source, riche et pure, où se sont alimentés presque exclusivement et où s'alimentent chaque jour les nombreux travaux que ne cessent d'inspirer, de susciter ce personnage de plus en plus populaire, et cet inépuisable sujet historique.

Le moment nous paraît venu de faire un nouveau pas dans la voie qu'a ouverte le précieux recueil auquel il vient d'être fait allusion. Le moment nous paraît venu de mettre sous les yeux de tous, hommes et femmes, savants et non savants, le procès de condamnation de Jeanne Darc en français : dans la langue qu'elle a parlée (1), dans la langue que parlent encore ses compatriotes, ses premiers et naturels admirateurs.

Le texte primitif ou minute d'audience, destiné à reproduire les débats du procès de Rouen, consista originairement dans des notes recueillies en français, par diverses mains d'abord, mais finalement par les notaires de la cause. Tous les jours, après la séance, ces greffiers se communiquaient entre eux leurs notes prises sur le vif, et en formaient une rédaction commune. Cette espèce de sténogra

(1) Ceci, pour une part, comme on le verra bientôt, peut être pris au pied de la lettre.

a.

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