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Neither a borrower nor a lender be:

For loan oft loses both itself and friend;
And borrowing dulls the edge of husbandry.
This, above all,-to thine own self be true;
And it must follow, as the night the day,
Thou canst not then be false to any man.

SHAKSPEARE,

YOUNG DOUGLAS'S SOLILOQUY IN THE WOOD.

THIS is the place, the centre of the grove;
Here stands the oak, the monarch of the wood.
How sweet, and solemn, is this midnight scene!
The silver moon, unclouded, holds her way
Through skies, where I could count each little star:
The fanning west-wind scarcely stirs the leaves;
The river, rushing o'er its pebbled bed,
Imposes silence, with a stilly sound

In such a place as this, at such an hour,
If ancestry can be in aught believ'd,
Descending spirits have convers'd with man,
And told the secrets of the world unknown.

Eventful day! how hast thou chang'd my state! Once, on the cold and winter-shaded side

Of a bleak hill, mischance had rooted me.
Transplanted now to the gay sunny vale,
Like the green thorn of May, my fortune flow rs.—
Ye glorious stars! high Heaven's resplendent host!
To whom I oft have of my lot complain'd,

Hear, and record my soul's unalter'd wish!
Dead, or alive, let me but be renown'd!
-May Heaven inspire some fierce gigantic Dane
To give a bold defiance to our host!
Before he speaks it out, I will accept:

Like Douglas, conquer; or like Douglas, die.

HOME.

LA CHASSE DU CERF.

Imitation.

.... Du cor bruyant j'entends déjà les sons;
L'ardent coursier déjà sent tressaillir ses veines,
Bat du pied, mord le frein, sollicite les rênes.
À ces apprêts de guerre, au bruit des combattants,
Le cerf frémit, s'étonne, et balance longtemps.
Doit-il loin des chasseurs prendre son vol rapide?
Doit-il leur opposer son audace intrépide?
De son front menaçant ou de ses pieds légers
À qui se fiera-t-il dans ces pressants dangers?
Il flotte irrésolu : la peur enfin l'emporte;

Il part, il court, il vole: un moment le transporte
Bien loin de la forêt et des chiens et du cor.
Le coursier, libre enfin, s'élance et prend l'essor:
Sur lui l'ardent chasseur part comme la tempête,
Se penche sur ses crins, se suspend sur sa tête;
Il perce les taillis, il rase les sillons,

Et la terre sous lui roule en noirs tourbillons.
Cependant le cerf vole, et les chiens sur sa voie
Suivent ces corps légers que le vent leur envoie;
Partout où sont ses pas sur le sable imprimés,
Ils attachent sur eux leurs naseaux enflammés;
Alors le cerf tremblant de son pied, qui les guide,
Maudit l'odeur traîtresse et l'empreinte perfide.
Poursuivi, fugitif, entouré d'ennemis,

Enfin dans son malheur il songe à ses amis.
Jadis de la forêt dominateur superbe,

S'il rencontre des cerfs errants en paix sur l'herbe,
Il vient au milieu d'eux, humiliant son front,

Leur confier sa vie et cacher son affront.

STAG HUNTING.

THE Stag, too, singled from the herd, where long
He ranged, the branching monarch of the shades,
Before the tempest drives. At first in speed
He, sprightly, puts his faith; and, roused by fear,
Gives all his swift aërial soul to flight:

Against the breeze he darts, that way the more
To leave the lessening murderous cry behind.
Deception short! though fleeter than the winds
Blown o'er the keen-air'd mountain by the north,
He bursts the thickets, glances through the glades,
And plunges deep into the wildest wood;
If slow, yet sure, adhesive to the track,
Hot steaming up behind him come again
Th' inhuman rout, and from the shady depth
Expel him, circling through his every shift.
He sweeps the forest oft; and sobbing sees
The glades, mild opening to the golden day;
Where in kind contest, with his butting friends
He's wont to struggle, or his loves enjoy.
Oft in the full-descending flood he tries
To lose the scent, and lave his burning sides:
Oft seeks the herd: the watchful herd, alarm'd,
With selfish care avoid a brother's woe.
What shall he do? His once so vivid nerves,
So full of buoyant spirit, now no more
Inspire the course; but fainting breathless toil,
Sick, seizes on his heart: he stands at bay;
And puts his last weak refuge in despair.
The big round tears run down his dappled face;
He groans in anguish; while the growling pack,
Blood-happy, hang at his fair jutting chest,
And mark his beauteous chequer'd sides with gore.
THOMSON'S Seasons.

:

Mais hélas! chacun fuit sa présence importune,
Et la contagion de sa triste fortune:

Tel un flatteur délaisse un prince infortuné!
Banni par eux, il fuit, il erre abandonné.

Il revoit ces grands bois, si chers à sa mémoire,
Où cent fois il goûta les plaisirs et la gloire,
Quand les monts, les rochers, les antres d'alentour,
Répondaient à ses cris et de guerre et d'amour,
Et qu'en sultan superbe à ses jeunes maîtresses
Sa noble volupté partageait ses caresses.

Honneur, empire, amour, tout est perdu pour lui.
C'est en vain qu'à ses maux prêtant un faible appui,
D'un cerf qu'il fait partir l'involontaire audace
Succède à ses dangers, et s'élance à sa place:
Par les chiens vétérans le piége est éventé.
Du son lointain des cors bientôt épouvanté,
Il part, rase la terre; ou, vieilli dans la feinte,
De ses pas en sautant il interrompt l'empreinte ;
Ou, tremblant et tapi loin des chemins frayés,
Veille et promène au loin ses regards effrayés ;
Se relève, repart, croise et confond sa route.
Quelquefois il s'arrête, il regarde, il écoute;
Et des chiens, des chasseurs, de l'écho des forêts
Déjà l'affreux concert le frappe de plus près.
Il part encor; s'épuise encore en ruses vaines,
Mais déjà la terreur court dans toutes ses veines;
Chaque bruit est pour lui l'annonce de son sort,
Chaque arbre un ennemi, chaque ennemi la mort.
Alors, las de traîner sa course vagabonde

De la terre infidèle il s'élance dans l'onde,
Et change d'élément sans changer de destin.
Avide, et réclamant son barbare festin,
Bientôt vole après lui, de sueur dégouttante,
Brûlante de fureur, et de soif haletante,
La meute aux cris aigus, aux yeux étincelants,
L'onde à peine suffit à leurs gosiers brûlants:

Mais à leur fier instinct d'autres besoins comman

dent,

C'est de sang qu'ils ont soif, c'est du sang qu'ils demandent.

Alors désespéré, sans amis, sans secours,

A la fureur enfin sa faiblesse, a recours.
Hélas! pourquoi faut-il qu'en ruses impuissantes
La frayeur ait usé ses forces languissantes?
Et que n'a-t-il plutôt, écoutant sa valeur,
Par un noble combat illustré son malheur?
Mais enfin, las de perdre une inutile adresse
Superbe, il se ranime, il s'avance, il se dresse,
Soutient seul mille assauts; son généreux courroux
Réserve aux plus vaillants ses plus terribles coups.
Sur lui seul à la fois tous ses ennemis fondent;
Leurs morsures, leurs cris, leur rage se confondent.
Il lutte, il frappe encore: efforts infructueux !
Hélas! que lui servit son port majestueux,
Et sa taille élégante, et ses rameaux superbes,
Et ses pieds suspendus sur la pointe des herbes?
Il chancelle, il succombe, et deux ruisseaux de pleurs
De ses assassins même attendrissent les cœurs.

DELILLE. L'Homme des champs.

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