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Plusieurs autres volcans de cette contrée paraissent n'avoir jamais émis de lave et être construits uniquement par des éruptions de scories, comme les trois beaux cratères près de Gillenfeld et les deux de Loos.

La contrée qui environne le lac de Laach contient, sur un espace d'environ 200 kilomètres carrés, près de quarante cônes volcaniques. Du côté ouest, ces volcans sont petits et insignifiants; mais ils deviennent de plus en plus importants du côté est. A l'ouest on trouve les petits volcans Teufelsburg, Hannebacher-Ley et Perlerkopf qui sont situés entre les basaltes tertiaires et les phonolithes.

Entre le Brohlbach et le Viextbach se trouve le Bausenberg. Ce beau volcan s'élève à 96 mètres au-dessus des schistes argileux de la contrée et atteint ainsi 950 mètres au-dessus du niveau de la mer. Son magnifique cratère est traversé au nordouest par un courant de lave que l'on peut suivre jusqu'à Goennersdorf et qui est recouvert en un point par du loss.

Tout près de là on trouve le cône volcanique Herchenberg qui n'a que 55 mètres de hauteur et est composé de scories désagrégées et de cendres entre lesquelles se trouvent des masses compactes de laves. Celles-ci sont des laves à néphéline semblables à celles de Capo di Bove. Les scories sont parfois parsemées de petits grenats rouges.

Le Laacherkopf s'élève sur le bord circulaire du lac cratérique il n'est libre qu'au sommet et toutes ses autres parties sont recouvertes par des produits plus récents.

Dans le voisinage le plus immédiat du lac de Laach on trouve encore les volcans Veits-Kopf, Krufterofen, Rotheberg et les Kunks Koepfe. Le premier de ces volcans possède un cratère entier et deux coulées de lave différentes dont l'une a été nommée Mauerlei. Le Krufterofen présente le cratère le plus considérable de toute la contrée; il mesure 210 mètres de profondeur. Le bord du cratère de Rotheberg est en forme de fer à cheval ouvert du côté ouest. Le courant de lave qu'il a fourni est dirigé vers Burgbrohl et coupé par la rivière, de sorte que la formation de la vallée est plus récente que ce courant de lave.

Le Bellerberg, au sud-est d'Ettringen, consiste en un grand cratère ovale qui entoure encore un cône de scories. Ce volcan a fourni deux courants de lave.

Les volcans situés autour de Nickenich n'ont probablement rejeté que des scories, car on ne rencontre nulle part de lave dénudée. Le Nickenicher Sattel forme une espèce de rempart faiblement courbé dont les scories anciennes et épaisses sont

couvertes de loess qui est lui-même recouvert de ponce et de tuf.

A l'est de Nettethal on rencontre la Wannengruppe, composée de douze cônes de scories dont les cimes seules paraissent au-dessus du loess et de la ponce.

Plus loin apparaît le Roderberg, près de Rolandseek, et vis-àvis du Drachenfels. C'est le dernier de ces volcans. Il possède un joli cratère, à une altitude de 110 mètres au-dessus du Rhin, et a fourni un courant de lave.

Le Manrother Vulcan situé près du Wiedbach, à 13 kilomètres du Rhin, et qui est assez isolé des volcans de l'Eifel, mérite cependant une mention spéciale parce qu'il a été observé seulement dans les temps les plus récents. C'est un rebord cratérique en forme de demi-lune, ouvert du côté est, et composé de lave à la partie inférieure et de scories à la partie supérieure. Une masse de basalte peu dénudée qu'on y rencontre forme probablement le reste d'un courant de lave émis par ce volcan. On ne peut fixer avec certitude le point d'émersion du courant de Niedermendig: il est probable que ce courant prend son origine au Forstberg.

Les volcans des environs de Laach sont, comme ceux de l'Eifel, postérieurs à l'oligocène, mais on ne peut pas fixer, pour un grand nombre d'entre eux, de combien ils sont plus récents. Wannenkopf, Leilenkopf et Camillenberg sont plus récents que le gravier diluvien qu'ils ont traversé. D'autres au contraire sont plus anciens que le loess, et l'époque de leur activité est comprise entre le dépôt du gravier diluvien et celui du loess.

Les Maars constituent l'un des phénomènes les plus intéressants de l'Eifel : nulle part on ne les rencontre en aussi grand nombre et avec une régularité aussi parfaite. Ces bassins cratériques se rencontrent, dans l'Eifel, à tous les degrés de développement. Quelques-uns d'entre eux sont situés entièrement dans les anciennes roches sédimentaires; d'autres possèdent un rebord peu élevé, composé de tuf et de scories, quoique les bords du bassin soient aussi composés de schistes argileux. Le Pulvermaar, le Gillenfeldermaar et le Weinfeldermaar sont complétement clos; d'autres maars présentent une seule ouverture pour l'écoulement des eaux; d'autres enfin présentent deux ouvertures, l'une pour l'entrée, l'autre pour la sortie de l'eau. Les maars remplis d'eau forment de petits lacs ravissants : les autres paraissent desséchés et leur fond est rempli de tourbe. Outre ceux que nous venons de nommer, les maars les plus

beaux sont ceux de Daun, d'Uelmen, de Dockweiler, de Meerfelden, de Moosbruck, etc.

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Le lac de Laach est lui-même le plus grand maar de la contrée il forme une surface d'eau de 9 kilomètres carrés et est entouré au nord, à l'est et à l'ouest par des pentes abruptes de montagnes, et au sud par des collines à pentes douces. Des schistes argileux couverts de lignites affleurent de trois côtés : mais on y rencontre aussi du tuf et des scories recouvrant du loess.

Les laves de ces volcans sont de nature plus ou moins basaltique et correspondent aux basaltes à augite. Les produits du Herchenberg contiennent de la néphéline qui se retrouve, en plus grande proportion encore, dans les laves du HannebacherLey. La lave du Perlerkopf est au contraire tout à fait différente. Cette roche, finement granulée, consiste principalement en noséane, sanidine, grenat, hornblende, augite et titanite, et se rapproche par conséquent de la phonolithe à noséane d'Olbruck.

Les tufs forment les roches les plus communes de cette contrée. On peut les diviser en tufs de lave, tufs à leucite et tufs de ponce. Les premiers consistent en couches de petits fragments de lave: les tufs à leucite, stratifiés ou non, se distinguent par de la leucite d'un blanc de neige et par des fragments de diverses roches leucitiques; les tufs de ponce sont les plus répandus et s'étendent surtout au nord et à l'est du lac de Laach. Ces derniers sont les formations volcaniques les plus récentes et recouvrent toutes les autres. Ils sont cependant si divers dans leur composition qu'on a pu les diviser à leur tour en trass, en tuf ponceux véritable et en tuf trachytique ou gris.

Les tufs de lave ont été produits par les volcans les tufs leucitiques doivent probablement leur existence à des ouvertures cachées sous les tufs trachytiques au lac de Laach.

Les tufs stratifiés contiennent, en fait de fossiles, des troncs et des branches de Pinea vulgaris, des troncs carbonisés et des troncs creux de Betula alba, de Populus tremula, des empreintes d'Urtica dioïca, de Valeriana officinalis et de Salix. On y a aussi trouvé des coquilles d'Helix.

Nulle part on n'a rencontré, parmi les produits rejetés par les volcans, une variété aussi considérable de roches méritant une étude très-approfondie. On peut les diviser en trois classes: 1° Roches formées pendant l'éruption même. Ces roches sont essentiellement composées des mêmes matières

que les laves. 2o Roches tout à fait étrangères au volcan. Parmi celles-ci se trouvent des fragments de granite, de syénite, de gneiss, de schiste micacé, de schiste à hornblende, de dichroïte, de schiste argileux, de grauwacke, de grès bigarré, etc. Les trois dernières espèces seulement ont été certainement soulevées et rompues par les éruptions volcaniques. Les autres espèces se trouvent au-dessous de la formation dévonienne et ont été arrachées par l'éruption à de grandes profondeurs. 3° Roches volcaniques déjà formées antérieurement et portant souvent la trace d'une influence ignée postérieure. Parmi ces roches, les fameuses bombes à sanidine qui sont si riches en minéraux, excitent surtout un intérêt puissant. Ces bombes se trouvent habituellement dans le tuf ponceux grisâtre le plus superficiel. A côté de la sanidine qui prédomine, on rencontre dans ces bombes de l'haüyne, de la noséane, de l'augite, de la horblende, du mica magnésien, du spath calcaire, du fer magnétique, de la titanite, de la néphéline; plus rarement du spinelle, du grenat, de l'apatite, du zircon, du feldspath, du fer oligiste, etc.

Plusieurs centaines de sources minérales filtrent à travers ce terrain volcanique. Le Brohlthal et le bassin de Wehr sont surtout riches sous ce rapport; mais on peut difficilement compter les endroits par où sort de l'acide carbonique.

VOLCANS DE LA SILÉSIE ET DE LA BOHÈME.

La bande territoriale si riche en basalte et en trachyte qui traverse l'Allemagne moyenne et se termine à l'ouest par les volcans de l'Eifel, finit aussi à l'est par quelques districts volcaniques plus petits, il est vrai, et plus dispersés.

Trois de ces volcans se trouvent à la frontière de la Silésie autrichienne, le Rautenberg, le Köhlerberg et le volcan de Messendorf. Le Rautenberg, haut de 838 mètres, n'a plus de cratère principal, mais présente sur son côté ouest un grand champ formé de coulées de laves basaltiques sorties de fissures cratériformes. - Le Köhlerberg, au sud-ouest de Freudenthal, porte sur sa pente une cavité elliptique remplie de scories de lave et qui formait peut-être un cratère éruptif latéral. Le volcan de Messendorf se trouve sur la ligne de jonction des deux autres volcans et consiste en un cône formé de scories et de blocs de lave dont le sommet est à 681 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le cratère a probablement été effacé par la culture.

Le Kammerbühl, près d'Eger, est un petit volcan qui a formé un petit cône de scories sur des schistes micacés. On rencontre surson pourtour de nombreuses bombes de lave basaltique qui renferment fréquemment des fragments de schiste micacé ou de quarzite.

On trouve encore un volcan à Orgiof, en Moravie, tout près de la frontière du comtat de Trentschin, en Hongrie. Ce volcan forme un cône aplati de scories d'un brun rougeâtre, situé sur la rive boréale de la Bistrizka, et présente encore un cratère bien conservé, mais ouvert du côté nord.

FRANCE.

La France ne possède actuellement que des volcans éteints, mais l'activité volcanique y était autrefois bien plus étendue et plus grandiose qu'en Allemagne.

Auvergne.

La contrée volcanique la plus importante de France est l'Auvergne. Sur un plateau granitique de près de 1000 mètres d'altitude se trouvent deux chaînes parallèles de volcans dont quelques-uns ont une hauteur propre de 270 mètres. La chaîne orientale se dirige du nord au sud sur une étendue d'environ huit lieues et contient les volcans les plus considérables; la chaîne occidentale, distante d'un quart de lieue de la première, ne s'étend qu'à une lieue et demie. Le Puy de Chaumont se trouve entre ces deux chaînes et les relie entre elles.

Près de quarante volcans se trouvent sur ce petit espace, outre quelques cratères moins bien conservés, et entre ces vrais volcans on rencontre de nombreux cônes très-réguliers et très-abrupts d'un trachyte particulier appelé Domite, du nom d'une de ces montagnes: le Puy de Dôme. Quoique la forme de ces cônes corresponde parfaitement à celle des volcans, ils ne possèdent cependant ni cratères, ni coulées de lave, et n'appartiennent par conséquent pas à la catégorie des vrais volcans; mais ils se relient aux cônes basaltiques et trachytiques.

Les plus importants des vrais volcans de cette contrée sont : 1° Le petit Puy-de-Dôme qui présente un petit cratère élégant nommé Nid de la poule. La montagne est formée par un cône de scories et ne présente pas de lave, si la lave du Chuquet Couleyre n'a pas été produite par une de ses éruptions latérales.

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