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détruits que nous sommes obligés d'en rechercher péniblement la trace sur les volcans depuis longtemps éteints. Mais les volcans qui ont produit les anciens basaltes et les trachytes sont beaucoup plus âgés que les volcans éteints des temps modernes : il a donc fallu des circonstances trèsfavorables pour que des restes de leurs cratères aient pu se

conserver.

On rencontre en effet sur quelques basaltes, évidemment tertiaires, des phénomènes qui peuvent être interprétés en faveur de l'hypothèse de volcans basaltiques tertiaires, parce que les cratères des vrais volcans paraissent s'y être conservés d'une manière très-manifeste.

L'Aspenkippel près de Climbach, dans le voisinage de Giessen, est un basalte de ce genre. Au milieu d'une dépression circulaire, brisée du côté nord (cratère), se trouvent des tufs et des scories répandus sur une grande étendue. Les tufs renferment des morceaux de grès et de schiste, et des fragments de stipes de palmiers. Ces traces de tous les caractères essentiels d'un volcan, cratère, tuf, scories et débris de roches traversées, relient complétement les anciens volcans basaltiques aux volcans récents.

Les vrais volcans, même ceux qui sont encore en activité partielle, font voir que les volcans ne se sont point toujours formés pendant notre époque géologique. L'Etna a, il est vrai, traversé les couches tertiaires, mais on rencontre aussi dans les couches tertiaires de Catira, des fragments de scories volcaniques. La formation de cet immense cône appartient donc à la période actuelle, et la base de 200 mètres sur laquelle reposent ses pentes abruptes appartient de même à notre époque, puisque les tufs qu'on y rencontre renferment des dépouilles d'animaux et de végétaux encore aujourd'hui existants. Cependant les scories volcaniques renfermées dans les couches tertiaires de Catira, semblent prouver que déjà à l'époque tertiaire et à la place qu'occupe actuellement le volcan, il se trouvait une bouche d'éruption.

NOUVEAUX VOLCANS DES TEMPS HISTORIQUES.

Au début de la période géologique actuelle, les phénomènes volcaniques ont pris de suite une importance considérable dans l'histoire de l'évolution du globe terrestre, car beaucoup de nos véritables volcans se sont formés dans ces temps recu

lés. La plupart d'entre eux sont déjà éteints et quelques-uns seulement ont conservé leur activité jusqu'à nos jours.

Le volcanisme a cependant encore une telle vitalité, qu'il ne se sert point uniquement des voies depuis longtemps frayées mais qu'il se fait jour, de temps en temps, sur de nouveaux points du globe.

Il est vrai que les cas de nouveaux volcans formés depuis la période historique, ne sont pas des plus nombreux, mais il est certainement très-intéressant de voir se former sous nos yeux de hautes montagnes, montagnes que nous considérons habituellement comme un symbole de solidité et d'inaltérabilité et dont nous sommes habitués à placer l'origine aux débuts de l'évolution du globe. Quelle courte période cependant, que celle des temps historiques dans l'histoire de l'évolution de la terre! Nos connaissances des riches pays volcaniques situés dans le grand Océan, remontent à peine à 200 ans, et sur quelques points isolés à 300 ans au plus. Considéré à ce point de vue, le nombre des volcans qui se sont formés dans les temps historiques, paraît très-considérable et les changements produits dans le relief de la surface terrestre, ont certainement une importance très-grande.

Le Methana, situé sur la presqu'île grecque de même nom, est l'un des volcans les plus anciens qui se sont formés dans la période historique. Pausanias et Strabon décrivent en peu de mots, mais d'une manière précise, l'éruption qui s'est probablement produite vers l'an 375 avant notre ère. Le volcan n'eut que cette seule éruption qui forma d'un seul coup une montagne de 210 mètres de hauteur.

Le volcan Fusi-no-yama, actuellement la plus haute montagne du Japon (460 mètres), et qui est couverte de neiges éternelles, ne s'est formé, d'après les documents japonais, qu'en l'an 285 avant J.-C. Pendant sa première éruption, un district de 8 lieues de long sur 2 de large, s'abîma dans la province Oomi et fut remplacé par le lac Mitsummi.

Des récits chinois nous racontent l'histoire de la formation du volcan Tsin mura ou Tanto, en 1007 après J.-C. Cette montagne se dressa sur une île très-rapprochée de la côte de la presqu'île de Corée.

L'éruption qui produisit le Monte-Nuovo, commença le 28 septembre 1538. La place où se fit l'éruption se trouve à proximité du rivage du port de Pouzzoles, à peine à une demilieue de la ville et dans le district des champs phlégréens qui, à l'exception de la faible activité de la solfatare, étaient depuis

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manacore.

lieu, en 1673, une éruption qui donna naissance au volcan GaLe volcan Kemas, situé dans la presqu'île nord des Célèbes et dans le district Menado, doit de même son origine à une éruption arrivée en 1694.

Sur le continent asiatique, au voisinage des sources de l'Amour et près d'un affluent de ce fleuve, se trouvent les volcans d'Yung Holdongi. Au milieu de ce district volcanique, qui paraît ressembler beaucoup aux Champs phlégréens, il se produisit, en 1721 et en 1722, deux éruptions en deux endroits nouveaux, qui n'étaient distants l'un de l'autre que d'environ 4 kilomètres. La première de ces éruptions dura près d'une année, l'autre au contraire ne dura qu'un mois : mais le résultat de ces éruptions fut la création de deux nouveaux cônes volcaniques hauts chacun d'environ 270 mètres.

Le volcan de Xorullo, au Mexique, est devenu le plus célèbre des volcans modernes, car il fut le premier exemple véridique, jusqu'alors connu, de la formation d'une montagne nouvelle. Cet événement éveilla d'autant plus l'intérêt universel qu'il avait eu pour théâtre une contrée bien cultivée auparavant. Après des tremblements de terre qui avaient duré pendant plusieurs mois, l'éruption se fit inopinément le 28 septembre 1759 il y eut d'abord une pluie de cendres sans que l'on fût averti par les phénomènes habituels qui accompagnent les éruptions. Le lendemain, la ferme de San-Pedro de Xorullo, qui se trouvait au voisinage de la bouche éruptive, était déjà détruite et, comme les habitants se sauvèrent, le récit des phénomènes ultérieurs a été considérablement embelli par l'imagination. Mais il est certain qu'une vaste plaine fut couverte d'une puissante couche de laves et qu'il se forma un groupe de cônes éruptifs dont le plus haut a 480 mètres de hauteur, et dont le cratère se trouve par conséquent à plus de 1300 mètres au-dessus du niveau de la mer. L'activité de ce cône, qui se continua pendant plusieurs années, est maintenant complétement éteinte.

Le Mexique et l'Amérique centrale ont fourni les volcans les plus nombreux et les plus récents.

A peine onze ans après l'éruption du Xorullo, en février 1770, un nouveau volcan, l'Isalco, se produisit, à 60 kilomètres au nord de la ville de San Salvador et près de la côte ouest de l'Amérique centrale. C'était autrefois un pays de plaine, dominé aujourd'hui par le volcan. Celui-ci n'a jamais interrompu son activité et il rejette constamment des scories après de très-courtes pauses. Quelquefois il produit de violentes éruptions comme

cela a eu lieu en 1803, 1856, 1869 et 1873. En 1825, la montagne avait déjà atteint une hauteur de 500 mètres au-dessus de la plaine primitive, et depuis ce temps elle s'est encore considérablement rehaussée.

Un nouveau volcan se forma aussi en 1856 sur la montagne de San-Ana, près de Tuitan, au Mexique. Des récits inexacts ne nous permettent cependant pas d'affirmer que ce volcan s'est véritablement formé dans une contrée non volcanique : il se pourrait que la montagne de San-Ana fut un volcan éteint et resté inconnu; dans ce cas la nouvelle montagne devrait être considérée comme le cône éruptif nouveau d'un volcan qu'on croyait éteint.

Une courte éruption qui se produisit, le 14 novembre 1872, à peu de distance de Léon, dans le Nicaragua, donna naissance à une nouvelle montagne qui n'a point été mesurée jusqu'ici.

C'est aussi au Mexique, dans la province d'Oajaca et non loin des bords du grand Océan, que le volcan Pochutta eut en 1870 sa première éruption.

ILES RÉCEMMENT FORMÉES.

Le nombre des îles formées depuis les temps historiques est encore plus grand que celui des volcans, ce qui est une nouvelle preuve manifeste de la relation qui existe entre la mer et les phénomènes volcaniques, relation déjà démontrée par la position de la plupart des volcans et par un grand nombre d'autres circonstances. C'est pour le même motif que nous réunissons en un même groupe les îles volcaniques, car elles ne sont en réalité que des volcans dont les éruptions se sont faites sous la mer et dont les produits se sont accumulés de façon à former des montagnes assez élevées pour que leur cime apparût au-dessus de la surface de la mer, sous forme d'île. Les flots ont immédiatement commencé la lutte avec le nouvel intrus et lorsque celui-ci n'était pas assez solidement construit, il devait bientôt succomber dans la lutte, et l'île nouvellement formée disparaissait peu à peu. La plupart des îles ont ainsi disparu sans que nous ayons eu connaissance de leur existence, et un petit nombre seulement ont persisté et ont eu une influence durable sur le développement du relief terrestre.

Le groupe des iles Lipari, dans la mer Méditerranée, se compose de onze îles, dont probablement plusieurs ne se sont

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