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218. VIE DE CAMBACÉRÈS, ex-archichancelier; par M. Ant. AUBRIET; 2o. édit., rev. et corr., in-18 de 320 p. avec le portrait de Cambacérès. Prix, 2 fr. 50 c. Paris, 1825; Tourneux.

Il suffit d'indiquer cet ouvrage, dont le sujet est trop conun des contemporains, pour ne pas exciter leur curiosité. L'auteur suit Cambacérès depuis sa naissance jusqu'à sa mort; il promet dans sa préface d'être impartial et véridique, mais nous sommes encore trop près des événemens pour qu'on soit d'accord sur le point de savoir s'il a tenu sa parole.

219. DE PRIMIS, quos dicunt SACRORUM REFORMATORIBUS IN PRUSSIA. Koenigsberg, 1823; Hartung.

220. Le voyageur suédois, M. Berggreen, honorablement connu comme orientaliste, est à Pétersbourg depuis le mois de juin. Il a séjourné pendant les années 1820, 21 et 1823, en Turquie, Syrie, Mésopotamie, Palestine et en Égypte. Il a le dessein de faire imprimer un Dictionnaire françaisarabe. L'ouvrage sera rédigé conjointement avec M. Senkowsky, prof. de littérature orientale à l'Université de Pétersbourg. (Leipz. Lit. Zeit., 1825; no. 292, nov., p. 2331.)

221. BIBLIOTHEQUE DE LYON. CATalogue des livres qu'elle renferme dans la classe de l'histoire, avec des remarques littéraires et bibliographiques sur les éditions du 15o. siècle, les ouvrages rares et curieux, leur prix, etc.; par Ant. Fr. DELANDINE, continué par Fr. DELANDINE fils; tome 2o. In-8°. de 34 f. Paris; Renouard.

Il avait déjà paru 7 vol. du catalogue de cette bibliothèque, savoir, manuscrits 1822, 3 vol,; livres imprimés, belles-lettres 2 vol.; théâtres vol.; histoire tome 1er.

222. Zeitungs-UND CONVERSATIONS LEXIKON. Dictionnaire pour la lecture des journaux et la conversation, par J. HÜBNER; 3¢. édit., par RÜDER, en 3 part. in-8°., ornée de nombre de portraits, revue, augmentée et corrigée. Prix de la souscription 6 th., 8 gr. Leipzig, 1824; Gleditsch.

Cette nouvelle édition contient par ordre alphabétique : I. Tous les événemens et les circonstances importantes de l'histoire des temps modernes.

II. Nouvelles bibliographiques sur les hommes célèbres de l'histoire moderne.

III. Généalogie des maisons les plus illustres.

IV. Histoire des peuples et des empires; voyages modernes. V. Les arts et sciences, et de leur état présent.

VI. L'explication des mots étrangers introduits dans la langue allemande, ainsi que les expressions consacrées dans le commerce, les arts et les métiers.

223. MÉMOIRES DE LA MARGRAVE D'ANSPACH, écrits par elle-même, contenant les observations recueillies par cette princesse dans les diverses cours de l'Europe, ainsi que des anecdotes sur la plupart des princes et autres personnages célèbres de la fin du XVIII. siècle; traduits de l'anglais, par J. T. PARISOT, traducteur des Lettres de Junius, des Mémoires de Shéridan, etc.; ornés de portraits. 2 vol. in-8°. prix pour Paris 14 f. par la poste 17 fr. Paris, 1826, Arthus Bertrand.

Nous reviendrons sur cet ouvrage singulier qui renferme des anecdotes très-piquantes.

224. EXTRAIT d'une lettre de MADRID au Directeur du Bulletin. (15 janvier 1826).

Vous savez qu'ayant envoyé en 1819 à l'Académie royale de l'Histoire de Madrid un article de mon ouvrage inédit sur le Conventus cæsaraugustanus, l'Académie me fit l'honneur de me recevoir au nombre de ses membres correspondans. Me trouvant présentement à portée de prendre séance dans ce premier corps littéraire du royaume, je n'en ai pas laissé échapper l'occasion. Je me suis donc empressé de me rendre à l'Académie, et j'ai reçu de mes honorables collègues l'accueil le plus flatteur.

Il y avait à peu près les deux tiers des individus qui la composent. La plupart étaient des ecclésiastiques, soit séculiers, soit réguliers. Parmi ces derniers se trouvaient trois religieux de l'ordre des Augustins, le père Antolin Merino, le père de la Canal et le père Frias, dont je vous parlerai un peu plus bas.

La séance s'ouvrit sous la présidence de Don Martin Navarrète, auteur de plusieurs ouvrages très-estimés, et en particulier de la Vie de Cervantes et des notes qui accompagnent les Mémoires de Colomb, qui vont paraître sous peu de jours. Après la lecture de quelques lettres officielles adressées à

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l'Académie et d'une partie des statuts qu'on a l'usage de relire tous les ans en totalité, M. Cuadrado lut pour M. Cean Bermudez la suite de la notice que celui-ci va publier sur don Juan de Herrera, architecte de Philippe II. M. Cean Bermudez est connu par son excellent Dictionnaire des artistes espagnols, dans lequel il a révélé à l'Europe le nombre prodigieux des architectes, peintres et sculpteurs qui ont enrichi sa patrie de leurs productions, et qui ont constaté que l'Espagne a rivalise avec les écoles les plus connues de ce genre. Ce que j'ai entendu de la notice sur Herrera par M.Cean Bermudez, m'a paru vraiment intéressant et judicieusement écrit ; c'est une illustration du règne de Philippe II, sous le rapport de l'art architectural.

Don Sébastien Miñano a lu ensuite la Description topographique de la Guipuscoa, qui doit entrer dans son grand Dictionnaire géographique et statistique de l'Espagne. Les procédés qu'il emploie dans la confection de son ouvrage prouvent assez que mes éloges ne doivent pas être suspects. M Minaño a réuni chez lui tous les ouvrages imprimés ou manuscrits qui existent sur la géographie, sur le commerce, sur l'industrie, enfin sur tout ce qui a une relation quelconque avec la statistique de l'Espagne. Mais ce n'est pas là tout: M. Minaño a étabii une correspondance suivie avec tous les corps administratifs, municipaux et ecclésiastiques de toute la péninsule, avec les Sociétés savantes et littéraires, et surtout avec les curés de chaque diocèse. Je vois tous les jours chez lui des centaines de lettres que l'on classe soigneusement et qui servent à lui fournir des renseignemens dont l'exactitude ne semble pas devoir être contestée. C'est au milieu de cette immense collection de matériaux que M. Minaño compare, juge et adopte ce que sa raison et ses connaissances locales signalent à sa plume exercée. Certes, Le Dictionnaire de Miñano sera un livre solide, entièrement neuf, et on ne pourra plus séparer le nom de l'auteur de la géographie et de la statistique de son pays. La séance se termina après cette lecture, et l'Académie a bien voulu me permettre de lire à mon tour à ses séances hebdomadaires mon ouvrage manuscrit sur le Conventus cæsaraugustanus, qui est presque terminé. Quoique je l'aie écrit en français, il est arrêté que je le lirai en espagnol. L'habitude de ce dernier idiome me mettra assez à portée de me faire comprendre, quelque improvisée que puisse être la version en castellan. Cet ouvrage formera un gros volume in-40, Vous

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n'ignorez pas que la ville de Sarragosse en accepta la dédicace sur ma simple proposition, ne connaissant de mon travail que le titre. Cette confiance, bien honorable pour moi, m'impose la loi de m'appliquer à la rédaction de mon livre avec tout le zèle, l'exactitude et l'ardeur dont je puis être capable. Je dois compter comme une circonstance bien favorable la facilité de pouvoir lire mon manuscrit à l'Académie royale de l'Histoire de Madrid.

Je vous ai dit que je vous parlerais des trois religieux Au gustins, membres de l'académie royale de l'histoire, et qui étaient présens à la séance à laquelle j'assistai; je m'acquitte de ma promesse. Je me rendis le lendemain à leur couvent afin de les visiter. Le père Merino est un vieillard octogénaire. Il a cet aspect vénérable que donne la piété du cloître, et cette santé que maintiennent la vie sobre et la pureté des mœurs. Il est l'éditeur de plusieurs traités de saint Augustin, qui forment à eux seuls un cours complet de théologie. Il a publié les ouvrages que le père Louis de Léon a laissés en castillan, et il a mis en ordre tout prêts à être imprimés les écrits en langue latine de ce célèbre écrivain. Le père Merino s'est beaucoup occupé de Louis de Léon; il a rédigé en quatre volumes des mémoires sur la vie de cet orateur espagnol, et il est à désirer que le public jouisse bientôt d'une production si intéressante. Cependant on doit craindre que ces mémoires ne subissent le sort d'une foule considérable de bons ouvrages qui, en Espagne, restent ensevelis dans le silence du cloître ou du cabinet, parce que le débit des livres en général ne présente à leurs aniteurs que des chances plus que douteuses. Le père Merino est profondément versé dans les sciences ecclésiastiques. Il connaît tous les meilleurs écrivains qui ont illustré l'église gallicane. Dans une seconde visite je lui demandai de vouloir bien me faire voir le superbe medaillier du père Florez le créateur de l'España sagrada, et ces nombreuses collections de livres choisis amassés à grand prix par ce savant religieux pour servir à la confection d'un ouvrage, le pendant de notre Gallia christiana. Hélas! ma curiosité fut bientot punie : le père Merino a pu me montrer à peine des débris de cette bibliothèque dispersée pendant les guerres de la péninsule. Le médaillier a subi le

même sort.

Je trouvai dans la cellule du père Merino le père Frias, connu

de ses collègues les académiciens et dans la société littéraire par divers ouvrages inédits, parmi lesquels on remarque une Dissertation sur les fausses décrétales et sur les motifs pour les quels les ultramontains s'obstinent à en sutenir l'authenticité. Le père Frias est très versé dans la science diplomatique; il a muis en ordre la bibliothèque du chapitre métropolitain de Todède, presque toute composée de manuscrits très-anciens. Il en a formé le Catalogue raisonné divisé en 3 volumes, et il serait à souhaiter qu'il fût connu en Europe. Qui sait combien de Palimpsesti renferme cette précieuse bibliothéque? Où est le Mai espagnol destiné à faire revivre ce que l'ignorance ou le manque de parchemins a soustrait aux yeux des gens de lettres? J'ai parlé au père Frias des découvertes de M. Mai, ainsi qu'au père de la Canal. Je reviendrai une autre fois sur cet article. Je finirai

par vous dire que le père de la Canal qui, en sa qualité de continuateur de la España sagrada, attire sur lui l'attention des savans de l'Europe, ne restera jamais au-dessous de la réputation de ses célèbres prédécesseurs. Il a déjà publié le vol. 43 relatif à l'église de Gironne, le 44°. est sous presse. Le père de la Canal est d'une assiduité dans le travail qui a peu d'exemples. Le peu de loisir que lui laisse son grand ouvrage est enployé à des études non moins utiles au christianisme en général. Ce que je viens d'avancer est attesté par plusieurs traductions qu'il a faites d'ouvrages français en défense de la religion. Il a traduit également le Voyage d'Anacharsis et le Système maritime des Européens pendant le 18e. siècle. Ses connaissances variées sont assaisonnées d'un jugement exquis et de la plus saine critique. Sa conversation est instructive, agréable, intéressante, et sa complaisance me rappelle celle des Millin, des Visconti et d'autres savans célèbres toujours prodigues de leurs lumières et de leurs conseils.

D'H....T.

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