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son, comme en français eu dans le mot fleur, mais se servir de lo barré quand elle a le son fermé (par exemple dans rod, comme eu dans feu). Cependant, dans plusieurs mots, quelques Danois pronon ent cette voyelle comme un eu ouvert, d'autres comme un eu fermé, par exemple dans les mots först, söge, bor, Sommer, brond. M. Rask veut encore qu'on écrive kc quand le k est prononcé durement, comme en alleniand, et kje quand le k a le son plus doux; mais, dans des mots comme keed, kedel, Skee, Skede, beskeden, Kegle et plusieurs autres, la prononciation est différente selon la différence des dialectes.

Un partisan du système de Rask a dit: Le professeur vient de nous prouver que la lettre a est d'origine danoise, et que les Suédois l'ont empruntée aux Danois. M. Rask, réplique le messager, aseulement montré que dans un ancien manuscrit dancis on trouve par-ci par-là, non un a, mais un a avec une espèce d'accent (a), pour indiquer le son aa (l'o français dans or); il n'a nullement prouvé que les Suédois ont emprunté cette lettre aux Danois. La vérité est que les Suédois ont introduit le dans un temps où les Danois ne s'en servaient point, et où, à ce qu'il paraît, cet a était tombé en désuétude.

que l'or

Enfin le Messager rassure ceux qui craindraient thographe neo-suédoise (comme l'appele M. Molbech), ne fût adoptée dans le journal de la Société de l'ancienne Littérature du Nord, comme elle l'a été dans la feuille Hermod. Dans la dernière séance de cette Société, on a résolu que tout article sera inséré dans le journal avec l'orthographe de l'auteur, et dans les parties du journal dont la Société entière est l'auque teur, par exemple le titre, la préface, la table des matières, etc., ainsi que dans des notices officielles de la Société, on suivra l'orthographe ordinaire.

255. DIZIONARIO UNIVERSALE CRITICO - ENCICLOPEDICO DELLA LINGUA ITALIANA. Dictionnaire universel critico-encyclopédique de la langue italienne; de l'abbé D. ALBERTI, de Villanuovo. 2o. édit. revue et corrigée, et la première de Milan. In-4°. Tom. I, cah. 1. Pr., lir. 2. 16. (Il nuov. Recoglit., nov. 1825, p. 846.)

Cette édition stéréotype, entreprise par Caio Gaetano Pietro, sous la direction de M. Francesco Antolini, est dédiée à

Vincenzo Monti, l'un des collaborateurs du grand Dictionnaire de Bologne,

256. DICCIONARIO DE LA LENGUA CASTELLANA, para cuya composicion se han consultado los mejores vocabularios de esta lingua y el de la real academia española ultimamente publicado en 1822; aumentado con mas de 5000 voces o articulos que no se hallan en ninguno de ellos; par D.-M. Nuñez de TaBOADA. 2 vol. in-8°., ensemble de 102 f. . Pr., 30 fr. Paris; 1825; Seguin.

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257. Le débat de deux demoyselles, l'une nommée la Noyre et l'autre la Tannée; suivi de la vie de saiut Harenc et d'autres poésies du 15. siècle, avec des notes et un Glossaire. In-89, 1825. F. Didot.

L'imprimerie, dès son introduction en France, multiplia les exemplaires des œuvres des poëtes français ou Trouvères, qui avaient obtenu quelque célébrité. La littérature s'est agrandie depuis, et l'imprimerie, en propageant ses productions successivement perfectionnées sous le rapport du langage, a prêté son secours aux écrivains de chaque époque, qui ont ainsi fait oublier ceux qui les avaient précédés dans la carrière. A force de chefs-d'œuvre, on a fini par jeter un coup d'œil sur le passé, et une curiosité très-louable et même très-utile s'est reportée vers nos origines poétiques, pour mesurer la route que l'esprit humain avait parcourue depuis Jean de Meung jusqu'à Racine. On a recherché alors les premières éditions des anciens poëtes; la bibliomanie s'est associée, pour les remettre en honneur, à l'esprit d'investigation, et il y a déjà plus de 50 ans que ces anciens poëtes étaient fort recherchés. Les vieilles choses n'étaient pas fort en crédit durant le dernier quart du dernier siècle; beaucoup de vieux livres ont été détruits avec les vieilles coutumes, et les premières éditions de nos poëtes sont devenues rares de plus en plus. Heureusement que le goût des réimpressions étend son activité jusqu'à eux, et que, si on refait les livres du 15. siècle avec autant d'activité que ceux du 18°, l'on aura bientôt des éditions complètes de toute notre littérature en tout format, papier et caractère. Voici donc le Debat de deux demoyselles qui prend sa place dans cette résurrection générale de notre poésie nationale. La couleur des deux damoi

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selles (car l'éditeur écrit ce mot tantôt de et tantôt da), ne fait rien au fond de leur dialogue. L'une a un amant qui court le monde, sans qu'on sache dans quel pays et sans avoir de ses - nouvelles l'amant de l'autre est présent, tous les jours avec elle; mais son mari ne lui permet pas même un tendre regard vers l'objet qu'elle chérit : laquelle des deux est la plus malheureuse? L'une et l'autre prétend à l'honneur du plus cruel martyre, et, ne pouvant accorder leurs prétentions, elles s'en remettent au jugement de deux dames des plus qualifiées du temps, à la duchesse d'Orléans, fille de Louis XI, et à la comtesse d'Angoulême, mère de François Ier. Le débat est porté devant ce tribunal suprême, et le dialogue finit avec l'énoncé de cette formalité. On attend donc encore le jugement de cette espèce de cour d'amour. L'auteur, dont le nom est inconnu, doit donc avoir écrit vers 1490. A ce dialogue, l'éditeur a ajouté d'autres pièces du même siècle, qui lui ont paru mériter les honneurs d'une réimpression: telles sont 1o. la Vie de saint Harenc, glorieux martyr, qui fut pêché dans la mer et porté à Dieppe; l'histoire du saint est terminée par une dissertation sur les harengs et sur la meilleure manière de les apprêter, selon le poëte du moins. 2°. Le Débat et procès de Nature et de Jeuà deux personnages Nature prêche la morale à Jeunesse, qui dispute avec elle, et finit par promettre de s'asservir à ses conseils. 3o. Le Débat du Corps et de l'Ame, et la Vision de l'ermite. Après la mort d'un grand personnage, l'âme reproche au corps d'être la cause de sa damnation; le corps s'excuse sur les sens; mais l'âme peint ses souffrances et ne cesse de lui reprocher les supplices qu'elle endure. Ce débat est un rêve, et celui qui le fait, averti par cet exemple, se retire dans un ermitage. Ce poëme est en vers de douze syllabes, et l'on y remarque des hémistiches dont le premier tombe au milieu d'un mot. 4o. La Complainte du trop tard marié ; la moralité de cette pièce est qu'il faut se marier jeune, et le personnage raconte les douleurs qui lui sont advenues pour s'être marié trop tard. 5o. Le Débat du Vin et de l'Eau, sur quoi un habile prévôt décide qu'on ne doit jamais les mêler ensemble. Un glossaire termine ce recueil on y remarque quelques mots qui ne diffèrent de l'usage actuel que par l'orthographe, et qui seraient facilement compris par le lecteur; mais, en pareille mațière, trop d'explication ne peut nuire, et l'étendue du glossaire est

nesse,

ne preuve de plus que l'éditeur a travaillé avec conscience un volume qui doit prendre une place distinguée dans les collections des poëtes du premier âge de notre littérature. C. F.

MYTHOLOGIE.

258. EXPOSÉ DE QUELQUES-UNS DES PRINCIPAUX ARTICLES DE LA THÉOGONIE DES BRAHMES; par M. l'abbé DUBOIS. In-8°. Paris, 1825; Dondey-Dupré.

En rendant compte dans le cahier de juillet 1825, no. 51, dù grand ouvrage de M. l'abbé Dubois sur l'Inde, nous avons fait remarquer tout l'intérêt qui s'attachait à une narration aussi variée et aussi étendue sur un pays célèbre habité, durant plus de trente années, par le respectable missionnaire français qui en a décrit les mœurs, les lois et les usages. La partie relative aux croyances religieuses des Indous, quoiqu'elle `en présente les principales doctrines, ne pouvait exposer tous les détails des cérémonies religieuses, et M. l'abbé Dubois y supplée en partie, en traitant plus spécialement de quelques points du culte indou, dans le nouvel ouvrage dont on vient de lire le titre. Ce volume contient en effet: 1o. la description de l'Assua-Méda, ou grand sacrifice du cheval; 2°. l'histoire mythologique du Gange et de son culte ; 3o. l'histoire du géant Gaya; 4o. l'abrégé de l'incarnation de Vichnou en la personne de Capila-Mouny. De tous les sacrifices en usage chez les Indous, l'Assua-Méda est le plus célèbre, et celui qui assure à ceux qui le font les grâces les plus grandes et les plus utiles. L'auteur en décrit donc toutes les circonstances, et tous les préliminaires tels que les sacrifices à Indra, à Yama, à Varouna et aux nuages, qui doivent précéder celui du cheval même. Celui-ci, pour être parfait, doit être suivi d'ablutions qui ont lieu le lendemain, et qu'on nomme Abitra. Elles sont terminées par des présens faits aux Brahmes, et par des prières. Celui qui fera faire ce sacrifice selon les rites, deviendra le roi des rois, et obtiendra le pardon de ses péchés, et n'aura rien à craindre des peines de l'enfer, et toute sa race profitera de ses mérites, et il n'y a pas de crimes que ce sacrifice ne puisse remettre. Il ne doit plus aucun tribut aux rois de la terre il ne les saluera pas même. Il pourra recevoir des sacrifices d'hommes de toutes les

castes, excepté de celle des Brahmes; ceux-ci sont naturelle ment exceptés, comme assurant les grâces qui procèdent de cette grande pratique. L'origine mythologique du Gange remonte à Vichnou lui-même il se métamorphosa en fleuve du Gange, et ensuite en femme pour satisfaire la passion de Sivan. Avec une telle origine, on conçoit très-bien les vertus efficaces de ses eaux, les sacrifices et les pélerinages dont elles. sont l'objet. Le géant Gaya est une manifestation de l'Être suprême lui-même sa tête seule avait huit lieues et demi de hauteur, et son corps était de proportions analogues. Sa tête tremblait sans cesse, et ce simple mouvement faisait trembler aussi l'univers tout entier; tous les dieux de l'Inde, frappés de terreur, visitent successivement le géant qui les épouvante de plus en plus, et enfin il déclare à Krichna, le maître des Veikouta, qu'il est l'Être suprême, qu'il s'appelle Gaya, et qu'il est venu sur la terre pour opérer le salut des hommes, et leur commander des sacrifices qui doivent délivrer leurs ancêtres des tourmens du Naracas (l'enfer). Depuis ce moment le temple de Gaya a été bâti dans la province de Béhar, sur les bords de la rivière de Maha-Nady, et une foule immense s'y rend de toutes les provinces. Les présens qu'on y apporte forment un très-grand revenu qui excède même ceux de la fameuse pagode de Jaggrenat. Capila-Mouny, dont il est question dans le morceau qui termine le nouvel ouvrage de M. l'abbé Dubois, est un célèbre pénitent indou, un des plus illustres et des plus vénérés personnages, considéré comme l'auteur du système philosophique qui porte le nom de Sankia. Selon le Bagavada, qui est le dix-huitième et dernier des Pouranas, ce fut Vichnon qui s'incarna sous le nom de Capila (Dieu pénitent), pour enseigner aux hommes la science désignée sous le nom de Sankia. Vichnou, sous cette forme, ne fit pas un long séjour sur la terre, et il mourut en sa qualité de Capila-Mouny, après avoir instruit les Brahmes. Mais toutes ses incarnations, ou avaratas, sont un des articles fondamentaux de la Théogonie indienne. Il y en a dix principales, et les quatre premières, dont M. l'abbé Dubois, qui n'en a pas parlé dans son grand ouvrage, donne ici la description, sont, 1o. Matsin-Avatara, ou incarnation en poisson; 2o. Varaha-Avatara, ou incarnation' en cochon; 3. CourmaAvatara, ou incarnation en tortue; 4o. en Mohiny, ou fille de

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