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nion vient d'être mise hors de doute, par les inscriptions qu'on y a recueillies. On sait que, vers la fin du sixième siècle, cette ville, partageant le sort de plusieurs autres, fut livrée aux flammes par les Arabes. Les résultats des fouilles obtenus jusqu'à présent, sont 1o. une chambre souterraine de marbre avec des figures d'une exécution parfaite, et des inscriptions romaines; 20. une pièce pavée en mosaïque composée de marbres rares; 3o. deux blocs de marbre avec des figures qui paraissent appartenir au style le plus parfait des Romains. (Archiv für Geschichte, Lit. und Kunst, 1825, sept., no, 112, p. 682.) 269. UEBER DIE NEU ENTDECKTE ROEMISCHE NIEDERLAssung zu Riegel IM BREISGAU. D'un établissement romain récemment découvert à Riegel en Brisgau, avec une instruction pour faciliter les recherches d'objets d'antiquités dans cette contrée, et une petite carte de Riegel et des environs ; in-8°.; Fribourg, 1822.

Les découvertes de M. Leichtlen avaient montré sur ce point 3 routes romaines; et depuis, de vastes fondations, à Riegel et aux alentours, attestent que c'était ici un des principaux établissemens du Brisgau supérieur. La montagne St.-Michel conserve les vestiges d'une citadelle, et la tradition locale est encore vivante au sujet de l'antique splendeur de ce lieu. On remarque surtout dans les constructions, que le hasard et les besoins de l'agriculture ont mises au jour, de grands fours de poterie et de vastes ateliers qui renferment des fragmens et même des vases entiers; les plus beaux étaient en terre rouge; ils offrent des dessins élégans et variés à l'infini, et de plus, indiquent les noms de 13 potiers; circonstance qui fait penser que Riegel faisait en ce genre un grand commerce. Aucun vestige de station militaire, aucune brique de légion ne se rencontre ici; d'où l'on pense que Rigola fut plutôt une colonie de citoyens qu'une place de guerre. (Rev. encyc., oct. 1825, p. 172.)

270. COLLEZIONE dei monumenti sepolcrali del cimITERO DI BOLOGNA. Collection des monumens tumulaires du cimetière de Bologne; in-8°., cah. II, lir. 1, 18. Bologne, 1825.

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271. NOTICE SUR LES ANCIENNES VOIES ROMAINES du dép!. de la Gironde; par M. Jouannet.

M. Jouannet a lu à l'académie de Bordeaux un mémoire sur les voies romaines du département de la Gironde. Il a suivi ces voies en cherchant, d'une station à l'autre, les tracés qu'elles ont laissées et les monumens anciens qui décèlent leur présencę. Les itinéraires antiques apprennent que 6 voies romaines traversaient jadis le département et passaient à Bordeaux. Ils n'ont point fixé d'une manière satisfaisante leur véritable direction. M. Jouannet rappelle que les Romains employèrent, pour la mesure des distances itinéraires, le mille et la lieue gauloise: le premier dans la province narbonaise, et la seconde dans le reste des Gaules. En établissant les rapports du mille avec la lieue, on trouve que le mille romain répond à 755 toises, et la lieue gauloise à 1133 toises 1 pied 6 pouces. Après la détermination de ces mesures, l'auteur observe, d'après d'Anville, que les voies romaines étaient ouvertes, en général, en ligne droite, 'd'une station à l'autre. Il désigne les trois itinéraires qui lui ont servi à déterminer les voies sur la carte : l'itinéraire d'Antonin, la carte ou table théodosienne, et l'itinéraire de Bordeaux à Jérusalem, passant par Toulouse. Il commence par ce dernier, quoique remontant au 4e. siècle.

10. Ses premières stations, dans le départ. de la Gironde, sont Stomatas, Sirione, Vasatas, Tres-Arbores. M. Jouannet se sert de l'examen des localités, des restes du chemin Gallien sur le territoire des communes de Labrède, St.-Morisson, St.-Selve, etc., des appréciations fournies par les mesures indiquées pour fixer les points les plus précis de ces quatre stations. Stómatas, qui est le point le plus difficile, se trouverait dans la paroisse de St.-Médard d'Ayran, entre le lieu nommé Déhé et un petit ruisseau. La station de Tres-Arbores n'a laissé aucune

trace connue.

2o. On trouve sur la voie de Bordeaux à Agen, d'après l'itinéraire d'Antonin, en partant de Bordeaux: Sirionem, Ussubium, Fines, Aginum. M. Jouannet pense que le Sirio de l'itinéraire d'Antonin n'est pas le même lieu que le Sirio de l'itinéraire de Bordeaux à Jérusalem. Les recherches qu'il a faites le conduisent également à démontrer què la station d'Ussubium ne peut être placée à Hure, rive gauche de la Garonne, arrondissement de la Réole, ainsi qu'on l'a prétendu.

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3o. L'itinéraire d'Antonin établit la voie de Bordeaux à Saintes par Blavutum, Tamnum, Novioregum, Mediolanum-San

tonum.

La table théodosienne l'établit par Blavia, Lamnum, Mediolano-Santonum. M. Jouannet examine les diverses opinions d'après lesquelles on a cherché à mettre en rapport les stations indiquées dans les deux itinéraires. Il pense qu'il a existé deux voies antiques de Bordeaux à Saintes. La station de Blaye est commune aux deux; ensuite l'une se dirige par Lamnum (Barzan), et Mediolanum-Santonum (Saintes); et l'autre par Tamnum (St.-Liers du Taillon), Novioregum (Royan), Mediolano-Santonum (Saintes.) L'auteur a reconnu la voie romaine, sur une longueur de 1000 toises, dans les marais de Montferrand où on la désigne sous le nom de chemin de la vie (voie). Il a découvert dans quelques-unes de ces stations plusieurs objets d'antiquités romaines.

4o. La voie de Bordeaux en Espagne, par Dax, est indiquée, dans l'itinéraire d'Antonin par Môsconnum, Segosa, Losa, Boios, Burdegala. M. Jouannet, sans faire des recherches sur les trois premières stations, s'arrête sur celle de Boïos, qu'il n'établit point à la Teste de Buch, comme d'Anville, mais bien entre Argentière et Lamothe. Son opinion est fondée sur des calculs positifs, sur la découverte de la voie antique, que l'on peut suivre depuis les bords de la Leyre jusqu'à Bordeaux Il pense que le nom de Boïos désigne moins un chef-lieu qu'une pcuplade de pêcheurs répandue autour du bassin d'Arcachon. C'est sans doute à cette peuplade qu'on doit attribuer les nombreux tumuli qu'on rencontre dans ces contrées, où l'on a trouvé plusieurs objets d'antiquité, notamment au village de Hins.

5o. La voie de Dax à Bordeaux, d'après l'itinéraire d'Antonin, désigne pour stations, Coquosam, Tellonum, Sallomacum, Burdegalam; les deux premières sont inconnues. Sallonacum, Sales, nommé aujourd'hui le paradis des Landes, et plusieurs lieux intermédiaires, en suivant la voie romaine par Sestas, fournissent des données certaines sur la direction de cette voie jusqu'à Bordeaux.

6°. La voix de Bordeaux à Périgueux a pour stations, d'après la table théodosienne, Varatedo, Corterate, Cu..o, Vesunna; Varatedo répond à Vayres, et Corlerate à Coutras.

M. Jouannet fait mention, dans un 7o. paragraphe, de quelques voies romaines qui existent dans le département de la Gi

ronde, et dont les itinéraires n'ont point parlé. La 1. est celle qui s'embranchait à la voie de Sallomacum, et conduisait à Bélin, et probablement au-delà. Elle aboutissait à un point dont les ruines s'appellent encore le Pont Romain. Une autre voie, connue sous le nom de Lebade, conduisait de Bordeaux dans le Bas Médoc; on ne la retrouve plus au-delà de Lesparre; mais on connaît dans cette partie deux anciennes routes, dont une, peut-être, fit partie de la voie romaine. L'une de ces routes, connue sous le nom de Chemin Castillones, aboutit à Soulac; l'autre, appelée Chemin du Roi, conduit a la pointe du Verdon. M. Jouannet termine son mémoire par les remarques généra→ les suivantes :

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« A l'exception du Chemin de la Voie et de quelques points du Chemin Gallien, ce que le département de la Gironde conserve encore des voies que les Romains y ouvrirent, ne consiste qu'en simples levées ou chaussées en terre et en sable recouvertes et exhaussées par une couche épaisse de cailloux et de gravier battus pour leur donner plus de solidité. Cette construction, si simple en elle-même, se fait surtout remarquer dans les landes; les antiques chaussées y dominent encore la plaine stérile et nue. » (Rapport sur les travaux de l'Acad. des scienc. et arts de Bordeaux, 1825, p. 27.)

272. MÉMOIRES SUR LES VESTIGES DES THERMES DE BAYEUX, par M. SURVILLE, in-8°., 4 planches. Caen; 1822; Chalopin.

Les premières découvertes, relatives aux Thermes de Bayeux, rémontent à l'année 1760; on reconnut alors, par hasard, une salle circulaire; mais la curiosité que ces ruines excitèrent d'abord, n'eut pas d'autres résultats. De nouveaux travaux, entrepris e n1821, dans l'ancien cimetière de St.-Laurent, mirent à jour quelques autres ruines antiques, et pour cette fois l'autorité et le zèle des savans s'entendirent pour ordonner et diriger des fouilles. Elles ont eu pour résultat la reconnaissance d'anciens thermes d'une vaste étendue, dont M. l'ingénieur Surville a dressé des plans exacts, reproduits par les planches qui accompagnent son mémoire. On trouve dans ée mémoire des observations de tous les genres sur les dimensions de l'édifice, les proportions de ses diverses parties, son architecture et ses ornemens; enfin la liste des objets antiG. TOME V.

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ques qu'on y a recueillis, et qui se réduisent, outre les dé bris de colonnes, pilastres et chapitaux, à une grande quantité de fragmens de poterie romaine, à quelques carreaux de marbres de décoration, des fers de cheval garnis de leurs clous saillans, un anneau et une boucle d'oreille en bronze, le fragment d'un petit bas-relief en bronze, des monnaies anglaises ou françaises, et à quarante-quatre médailles antiques, portant la tête de plusieurs empereurs qui ont régné depuis Trajan jusqu'à Gratien. L'auteur du mémoire conclut, de l'état des ruines de l'édifice, qu'il a été détruit par le feu; il croit miême y reconnaître les traces de deux incendies, le premier vers les temps d'Antonin, aucune médaille des empereurs qui régnèrent après ce prince jusqu'à Gallien, ne se trouvant dans les ruines, et le second à l'époque de l'invasion des Gaules par les Saxons, sous Gratien. Quoi qu'il en soit de ces conjectures, le mérite du mémoire de M. Surville n'en est pas moins réel : il annonce une grande exactitude dans les observations et la description des lieux : c'est là ce qui intéresse véritablement la science archéologique, et ceux qui la cultivent sauront un gré tout particulier à M. Surville de la peine qu'il s'est donnée pour mettre sous leurs yeux la représentation fidèle des ruines des thermes romains de Bayeux.

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273. VILLE ANTIQUE DE MANDEURE, en Franche-Comté. Extrait d'un rapport adressé au préfet du département du Doubs, par M. MARNOTTE, architecte de la ville de Besançon.

La ville antique de Mandeure, située sur les bords du Doubs, à 2 lieues de Montbéliard, dans le vallon le plus pittoresque des environs, devait offrir un coup d'œil ravissant, tant par sa position que par les édifices somptueux qui la décoraient. De cette belle cité il ne reste plus maintenant que des ruines qui couvrent un espace immense de terrain, mais qui cependant offrent encore, pour l'histoire et les beaux-arts, une mine des plus intéressantes à exploiter. Partout le sol est recouvert de débris de tuiles et de vases; à chaque pas l'on découvre, dans le sein de la terre, des marbres précieux, des bronzes, des médailles, des fragmens d'architecture et de sculpteur du plus beau fini. On y trouve aussi des édifices entiers, dont le plan est parfaitement conservé, où l'on peut voir la distribution des maisons, leur position, les rues et les places

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