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de la passion qu'il lui trouve pour l'antiquité, qu'il passe à Virgile de les séparer au gré de son vers pour la nécessité de

son mètre.

Ce n'est pas seulement des règles sur la prononciation qu'on trouve dans l'ouvrage qui nous occupe; mais l'auteur s'attachant à l'examen de chaque lettre, l'a enrichi d'observations aussi ingénieuses qu'intéressantes pour l'étude de la langue grecque. Il faut surtout lui savoir gré d'une dissertation sur le digamma éolique, qui joua un si grand rôle en remplissant la place de ov, ol, y, d, I ,4,X, bet u ou v, comme on le peut argumenter de la question élevée entre les grammairiens latins pour savoir si dans servus et vulgus l'on n'avait pas besoin du digamma éolique.

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Ce livre, où l'auteur marche toujours appuyé sur l'autorité des anciens, doit être, par la science qu'il renferme, recommandable aux hellénistes de l'Europe à qui il est dédié; peutêtre que s'il était un peu médité, il engagerait les savans à faire cesser dans les universités la prononciation vicieuse qui fait entendre des aï, des eï, des oï, des uï, presque dans chaque mot, en sorte qu'il faille ainsi dire ce vers d'Euripide :

· Αἱ ἐνέρων ἱέρειαι δεῖναι θεαϊ.

comme si l'on lisait en français ;

Son forfaït dans la craïnte éteïgnaït son espoïr.

Quand même, mettant à part l'avantage, dans la prononciation de la Calliope, de se faire entendre des Grecs, l'on n'aurait d'autre profit à l'adopter que celui de s'épargner des sons si rudes dans une langue où tout était sacrifié à l'euphonie, il semble que l'on ne devrait pas balancer entre une prononciation qui a du chant, de l'harmonie, de la grâce, de l'accent, et une cacophonie qui, loin de rappeler à l'oreille la politesse d'Athènes, ne représente que les cris d'une peuplade sauvage qui n'aurait pas encore appris à parler. J. ARRAGON. 10. DICTIONNAIRE GREC MODERNE FRANÇAIS, contenant les diverses acceptions des mots, leur étymologie ancienne ou moderne, et tous les temps irréguliers des verbes, suivi d'un double vocabulaire de noms propres d'hommes et de femmes, de pays et de villes; par F. D. DEHÈQUE. In-16 de 22 feuilles. Paris, 1825, Duplessis.

G. TOME V.

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11 SCHOLIA IN HOMERI ILIADEM ex recensione Immanuelis BEKKERY. Tom. prior. in-4°. Prix : 23 fr. 50 c.Berolini, 1825.

La première ligne de la préface instruit dès l'abord de ce que renferme le volume; ce sont, dit M. Bekker, les scholies publiées par Villoison revues et augmentées d'après trois manuscrits: e tribus potissimùm codicibus Veneto, Victorianɔ, Lipsiensi Outre cela M. Bekker a vu à Venise un autre manuscrit qui autrefois a appartenu au cardinal Bessarion, mais il s'en est rapporté à la collation qu'en a faite Villoison, ce qu'il se reproche aujourd'hui craignant, ne à vero aberraverit vir peritior quàm prudentior. C'est avec peine que nous voyons adresser ce reproche à la mémoire de ce savant, l'un des plus estimés de ceux que regrette la France. Quant à M. Bekker nous n'avons pas besoin de vanter son travail, la philologie connaît assez ce nom pour qu'il puisse se passer d'éloges.

12. LUCIANI SAMOSATENSIS SOMNIUM, Anacharsis patriæ encomium, par PAULY; in-8°. de XXVIII et 98 pag. prix, 12 gr. Tubingue, 1825, Osiander. (Jen. allg. Lit. Zeitung; 1825, no. 156, pag. 281.)

Cet ouvrage est destiné à la jeunesse; la disposition en est heureuse et répond parfaitement au but. L'auteur a suivi le texte de Reitz. Il serait à désirer qu'il eût comparé les manuscrits de Paris et de Gorlitz. Ses notices sont propres à faire connaître aux jeunes gens les meilleurs ouvrages philologiques. L'auteur y explique en même temps la grécité en général et la diction qui est particulière à Lucien. L'ouvrage..commence par des observations sur la vie et le caractère de Lucien, et se termine par un précis historique sur la gymnastique des Grecs. Quant à la latinité, nous n'y avons trouvé que quelques expressions qui tiennent au barbarisme, telles que, p. X, impostura et fanatismus ; p. XI, sol causticum; p. XVI, solummodo, et p.XVII, panhellenicis. Nous trouvons également une antilátinité dans l'avant-propos fundamento textus mihi erat vulgata Reitzii.

13. COMMENTATIONES TRES de antiquitate carminum Anacreonteorum; de forma hodiernâ orationis Demosthenis pro corona, et de Medea Euripidis, quas scripsit A. F. WOLPER Gymn. Lingens conrector; in-8°., Lingen, 1825.

Voilà bien des choses pour une brochure de 68 pages: Ana

créon, Démosthène, Euripide; examinés avec rigueur; leurs écrits jugés de nouveau, leur authenticité discutée avec sévérité, tels sont les objets qui occupent M. Frédéric Wolper. Voyons quels ont été les résultats de ses inexorables investiga-, tions d'abord il s'est aperçu que les éloges qu'on donne si généralement et depuis si long-temps aux odes d'Anacréon conviennent à peine à quelques-unes d'entre elles ; il a pen é que les autres avaient été fabriquées à plaisir sous le nom de ce poëte, serioribus temporibus et ab homunculis obscurissimis ; et il ne s'agit ici de rien moins que de les distinguer les unes des autres C'est fort louable; mais cela est-il possible? Les moines, dit M. Wolper, ont particulièrement exercé leur fureur destructive sur les auteurs grecs. A ce sujet, il rappelle les accusations portées contre Grégoire I pour avoir brûlé Tite-Live. A la vérité, il n'y croit pas; mais il est triste de voir Léon X lui-même (M. Wolper le cite) attester que les prêtres grecs de Byzance jetèrent dans les flammes plusieurs poëmes antiques, et surtout ceux qui avaient pour objet l'amour : ainsi, continue ce souverain pontife (cité par Pierre Alcyonius, dans son livre I de exilio ), ainsi périrent les écrits de Menander, de Diphile, d'Apollodore, de Philémon, de Sapho, d'Erinna, d'Anacréon, de Memnerme, de Bion, d'Alcée, etc., etc. Léon X tenait ces détails de Démétrius Chalcondylas, l'un des hommes les plus savans de son siècle. M. Wolper a fort bien compris que si les odes d'Anacreon n'étaient plus si nombreuses, cela ne prouve rien contre celles qui restent encore; aussi a-t-il fait usage d'un autre argument : les auteurs vantent beaucoup le chantre de Téos, et cependant ils n'en citent que l'ode 17 et deux vers de la trente-huitième ; bientôt sa bonne foi le force à faire voir lui-même combien serait outrée la conséquence, qu'on pourrait tirer de cette circonstance bien naturelle, puisque la plupart des écrits d'Anacréon ayant péri, on doit nécessairement trouver plus de citations de ce que l'on n'a plus, que de ce que l'on possède encore. Nous n'entrerons pas dans les détails des actes d'accusation rédigés par M. Wolper contre chaque ode en particulier, nous dirons seulement qu'il nous a paru un peu chagrin et souvent fort injuste. Comment après tant de siècles dépouiller un auteur des vers que le consentement général attache à son nom? Cela est au moins arbitraire. Nous ne pouvons, faute d'espace, indiquer les endroits de la harangue pour la couronne,

que M. Wolper soupçonne d'avoir subi des altérations, et par le même motif nous dirons peu de chose de la discussion sur la tragédie de Médée. Il en soutient l'authenticité contre Muller, qui veut que cette pièce soit de Néophron. En général, les trois dissertations de M. Wolper sont dignes de l'attention des philologues. DE GOLBERY.

P.

14. ARISTOTELIS DE SOMNO ET VIGILIA, DE INSOMNIIS ET DIVINATIONE PER SOMNUM LIBRI; par BECKER; in-8°., XX et 106 p. pr. 16 gr. Leipzig, 1823; Vogel. (Jen. allg. Lit. Zeit. 1825; juin, p.416.) En publiant cette édition, l'auteura vait l'intention d'offrir un échantillon des principaux ouvrages d'Aristote qu'il s'était proposé de publier successivement. Plus ce premier essai est digne d'éloge, plus nous regrettons que des circonstances se soient opposées à la continuation de cette belle entreprise. M. Becker prouve qu'il a fait une lecture raisonnée des écrits de ce philosophe, et il a beaucoup de circonspection dans ses critiques.

15. EUCLID'S DATA NACH DEM GRIECHISCHEN.- Théorèmes d'Euclide avec les additions de Robert Simson, publiés par Jules Frederic WURM; in-8°. de 78 pages, avec lith. Berlin, 1825. On sait qu'outre les Élémens, Euclide a laissé plusieurs autres ouvrages celui-ci n'est pas l'un des moins intéressans, c'est un précieux monument de la géométrie des anciens. Ce livre fut publié pour la première fois à Paris, en 1625, avec les observations du philosophe Marinus, de Naples. Schwab donna en 1780 une traduction de tout ceci en y joignant ce qu'y avait ajouté Robert Simson, et M. Wurm voyant que l'édition de Schwab était épuisée, jugea convenable d'en donner une nouvelle où la traduction fût faite non sur l'anglais, mais sur le texte même d'Euclide; et còmme Simson avait renversé l'ordre des théorèmes, M. Wurm a rétabli celui de l'original, en plaçant toutefois les nombres de l'anglais à côté de ceux d'Euclide, et en y joignant une table de comparaison, le tout pour la commodité des citations et des recherches; puis ayant donné place à des corollaires et à des modifications introduites par Simson dans les démonstrations, l'éditeur les a mis entre parenthèses afin qu'on pût aisément les reconnaître. M. Wurm n'y a pas ajouté de commentaire, il se réserve de publier une édition grecque de ce traité, si les six premiers livres des Elé

mens que donne M. Camerer sont bien accueillis. Dans la traduction que nous avons sous les yeux, on s'est plus attaché au sens qu'aux mots. P. DE GOLBERY.

16. Die SchrifTEN DES AREOPAGITEN DIONYSIUS, etc. Les écrits de DENYS L'ARÉOPAGISTE, traduits et accompagnés de dissertations, par Engelhardt. 2 vol. in-8°. de 3oo pag. chaque; prix, 3 thlr. Jen. allg. Lit. Zeit. 1825, supplém., n°. 63, pag. 113.)

On ne saurait méconnaître que l'auteur s'est donné toute la peine possible pour faire honneur à sa tâche; mais aussi ne saurait-on nier qu'il eût pu se dispenser au moins de la moitié de son travail. Telle est, par exemple, la traduction de la dissertation de Dallaeus sur l'âge de l'auteur des écrits de l'Aréopagiste ; ensuite les hymnes de Synesius, le 8°. sermon de saint Bernard, la dissertation de Plotinus avec l'introduction de Ficinus, etc. Toutes ces traductions composent presque les trois quarts de l'ouvrage. La première partie contient les écrits suivans: sur le nom de Dieu, sur la théologie mystique et les dix lettres de l'Aréopagiste. La deuxième partie renferme deux traités, l'un sur la hiérarchie céleste, et l'autre sur la hiérarchie de l'église. Ces deux traités sont suivis de quelques observations sur la dogmatique de l'Aréopagiste, et de l'hypothèse moderne relativement au but de ses écrits.

17. UEBERSICHT DER BISHERIGEN VERSUCHe zur Kritik und HerstelLUNG DES TEXTES DER ZWOLF TAFEL-FRAGMENTE; ou Aperçu de tous les essais qui ont paru sous le rapport de la critique et du rétablissement du texte des fragmens des lois des douze tables par DIRKSEN. In-8°. 740 p.; pr., 3 thlr. 18 gr. Leipzig, 1824; Heinrichs (Jen. allg. Lit. Zeit. 1825; mars, p. 345-353.)

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Le premier chapitre, ou l'introduction, renferme des observations générales sur les fragmens des XII tables, en indiquant la manière d'assigner à chaque fragment la place qu'il doit occuper. Le 2. chapitre est consacré à l'histoire littéraire des XII tables. Le chapitre 3. offre des observations précieuses sur le système des XII tables en général. Les 18 chapitres suivans renferment 1o. le développement des matières qui, selon l'opinion de l'auteur, doivent être assignées à chaque table; 2°. des recherches critiques sur chaque fragment en particulier; 3°. le

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