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cidentale, faite par les Turcs, et celle de Tunis et de Tripoli, la décadence des empires des Seljucides et des Fatimites, l'établissement et les revers des mahométans dans la Sicile, les. guerres entre les empires de Khouarazmie et de Gauride, les nombreuses révoltes parmi les mahométans comprimées, mais durables; la Palestine reconquise par eux et la magnanimité du vainqueur envers les chrétiens; des tremblemens de terre, des pestes, des famines et d'autres singuliers événemens passés depuis 1099 jusqu'en 1187. Tout cela forme la matière du tome VII, qui embrasse le règne de six califes.

L'auteur a pris soin d'enrichir son ouvrage de l'histoire politique et littéraire des Musulmans. Aussi parle-t-il dans ce volume des poëtes, des médecins et des savans qui ont paru dans ce temps. On y trouve l'incendie de la bibliothèque, de Tripoli, composée seulement de 3000 volumes, et selon les autres de 150 mille, incendie occasioné par le fanatisme d'un prêtre qui, voyant quelques exemplaires du Coran, s'écria que cette bibliothéque n'était remplie que de livres mahométans, tandis qu'elle renfermait les monumens littéraires de l'Arabie, de la Perse, de l'Egypte et de la Grèce.

En commençant le huitième volume, l'auteur fait une description de l'état politique et moral de l'empire des Arabes. Ce volume embrasse le règne de trois califes et le cours des événemens depuis 1187 jusqu'en 1258. On y voit la fin de l'empire Seljucide de Kerman, les revers des Français dans la Syrie sous Conradin de Monferrat, les conquêtes du fameux Saladin, les sanglantes batailles données dans les environs de Saint-Jeand'Acre, l'arrivée dans la Thrace de l'empereur Frédéric Barberousse, la cruauté des Francs après la conquête de Saint-Jeand'Acre, la formation du royaume des Bulgares, la fin de l'empire Seljucide d'Iran, la formation de nouvelles croisades en Europe, et entre autres de celle qui fut dirigée par la reine d'Hongrie et d'une autre faite par les Français etles Vénitiens; le mauvais succès de ces entreprises, les négociations d'Alexis avec le doge Dandolo, la bassesse d'âme de cet empereur, enfin l'élévation de Baudoin de Flandre à l'empire d'Orient, et son établissement dans les principautés de Nicée et de Trébisonde.

Le neuvième volume renferme la période écoulée depuis 1258 jusqu'en 1340, et la dixième depuis ce dernier temps

jusqu'en 1402. Ici se rangent la barbarie et les cruautés des Tartares, les progrès de l'Islamisme dans les pays du nord, le caractère des croisés à cette époque, leur intolérance; la décadence des sciences chez les Arabes, la division de l'empire tartare, les fondemens du royaume de Kipza, l'envahissement des Tartares dans la Dacie et la Pologne, et la fin de l'empire latin en Orient. A mesure que s'élève l'empire des Patnanes, celui des Mogols penche vers sa rujne. Viennent ensuite la puissance des Tartares dans la Russie, leur invasion dans la Natolie et dans la Perse, l'entière destruction des Musulmans dans le royaume de Naples, les divisions des Francs dans la Palestine, et la fin de la domination des Latins en Syrie; enfin les vicissitudes, les troubles, les guerres et les changemens qui arrivèrent alors dans un grand nombre de royaumes, sont rapportés avec détails, sans omettre l'état des lettres, des sciences et des arts au milieu de tant de boulever

semens.

A. M.

301. CORSO DI STORIA ROMANA. Cours d'Histoire romaine; par Onorato OLCESE. Tom. 1 et 2. In-16, pp. 262 et 310. Lir. 3. Milan, Visay.

302. CRITICAL EXAMINATION OF WHITAKER'S COURSE OF

ANNIBAL

OVER THE ALPS ASCERTAINED. Examen critique de l'ouvrage de M. Whitaker, concernant le passage des Alpes. Nouv. édit., Londres, 1825. (Edinburgh Review, 1825, no. 85.)

On a au moins une dizaine de dissertations sur la question de savoir où Annibal a traversé les Alpes : les uns font passer le général carthaginois par le grand St.-Bernard; les autres par le petit; d'autres encore par le mont Genèvre; les uns s'attachent au récit de Tite-Live, les autres à celui de Polybe. La Revue d'Edinbourg, en examinant ces opinions, commence par établir en fait et par prouver que Tite-Live ne peut servir de guide ici, attendu que son récit est trop fautif, et annonce trop peu de connaissance relativement à la marche d'Annibal. M. Whitaker et l'auteur anonyme de l'examen critique de son ouvrage se décident pour les Alpes Pennines ou le grand St.-Bernard; ils soutiennent qu'Annibal traversa le Rhône à Lauriol, tandis que d'autres supposent que le passage a eu lieu à Roquemaure; ils croient que le Delta, dont parle Polybe,

était auprès de Iyon, et formé par le confluent du Rhône et de la Saône, et qu'Annibal se porta vers les sources du Rhône; Ammien Marcellin dit que le général carthaginois, après avoir marché par le pays des Tricastini et sur les frontières des Voconces, jusqu'aux défilés Tricoriens, se dirigea sur la rivière Druentia, pour pénétrer sur le territoire Etrusque. M. Whitaker prétend que la Druentia est, non pas la Durance, mais l'Arve, et l'auteur anonyme y voit la Drance.

303. MANUEL DE L'HISTOIRE DU MOYEN AGE, pour servir à l'étude et à l'enseignement de l'histoire générale, et particulièrement de l'histoire de France, dans les colléges de l'université; par M. C. DESMICHELS, prof. d'hist. au collège royal d'Henri IV; 2°. éd., rev., corr. et augm.; in-8°., 13 f. 7/8; pr.: 3 fr. 50 c.; Paris; 1825; Colas.

304. DER MYSTICISMUS DES MITTELALTERS. Sur le mysticisme du moyen âge et sur son origine; par SCHMID; in-8°. de 504 p. ; Jena, 1824.(Goetting. gelehrte Anzeig., 1825, févr.; 28°. cah, pag. 273.)

On a beaucoup parlé, à la vérité, sur le mysticisme; mais personne n'a encore traité cette matière avec autant de profondeur et de sagacité que M. Schmid. Dans son introduction, l'auteur cherche à établir une idée claire sur le mysticisme en général; elle est fondée sur la psychologie et l'anthropologie La véritable source du mysticisme est désignée comme résultat de la lutte entre la raison et le sentiment, et est toujours prédominée par un sentiment religieux. — L'auteur considère le mysticisme du moyen âge dans trois différentes périodes: la 1. est placée au commencement du 9o. siècle, ou depuis Jean Scotus Erigena, jusqu'au milieu du 12*. siècle; par conséquent, jusqu'au temps de St.-Bernard. La 2o. période remplit l'époque depuis le milieu du 12. jusqu'au milieu du 14°. siècle. Le caractère de cette période est prononcé par l'animosité des partis et de contrées entières contre l'église catholique. La 3. et dernière période enfin, part de la 2o. moitié du 14°. siècle jusqu'à l'époque de la réformation.

L. D, L.

305. RISTRETTO DELLA STORIA DEI PRINCIPALI TRATTATI DI PACE. Extrait de l'histoire des principaux traités de paix depuis la division de l'empire de Charlemagne, jusqu'à celui de Westphalie; par le comte GIUS. GATTI; 2 vol., Rome; 1824; Bourlié.

306. HISTOIRE DES CROISADES ENNTREPRISES POUR LA DÉLIVRANCE DE LA TERRE SAINTE; par Charles MILLS; traduite de l'anglais par Paul TIBY, et accompagnée d'un atlas; tome 1, in-8°., 22 f. 1/2, pr. : 6 fr.; Paris; 1825; Boulland et compR.

307. HISTOIRE DE La Croisade de l'Empereur Frédéric II, d'après les auteurs arabes; par M. REINAUD. (Suite et fin de l'art, no, 173).

Frédéric, avant de retourner dans ses états, voulut visiter Jérusalem. Il nous reste, sur ce voyage, le récit d'un témoin oculaire. C'est celui du desservant de la mosquée d'Omar, qui accompagna Frédéric dans la visite de ce temple. Nous le tirons de la chronique d'Yaféï, lequel à son tour cite le témoignage d'Ibn-Giouzi, écrivain contemporain. C'est le desservant qui parle :

>>

«< L'empereur était roux et chauve : il avait la vue faible; s'il » avait été esclave, on n'en aurait pas donné deux cents » drachmes. Ses discours montraient assez qu'il ne croyait pas. » à la religion chrétienne; quand il en parlait, c'était pour s'en » railler. Ayant jeté les yeux sur l'inscription en lettres d'or » que Saladin avait fait placer au haut de la chapelle de la Sacra, et où on lisait ces paroles Saladin purgea en telle » année la ville sainte de la présence de ceux qui adorent plu» sieurs dieux (1), il se la fit expliquer. Ensuite il demanda » pourquoi on avait mis des grillages aux fenêtres de la cha» pelle, et sur ce qu'on lui dit que c'était pour écarter les »souillures des passereaux et des bêtes du ciel, il répliqua : » Vous vous êtes délivrés des passereaux; mais, en place, Dieu' » vous envoie les cochons (1). Quand l'heure de midi fut venue, »> nous nous mîmes en devoir de faire la prière, et les musul» mans de la suite du prince firent de même, sans qu'il cher

(1) Les Musulmans, sous prétexte du culte que nous rendons à la Sainte Trinité, prétendent que nous adorons trois dieux.

(1) Par cochons il faut entendre ici les chrétiens. C'était sans doute une ironie, par laquelle Frédéric faisait allusion à l'épithète de cochons que nous donnent les fanatiques musulmans.

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>> chât à les en empêcher. Au nombre de ces derniers était >> l'ancien précepteur de Frédéric, homme originaire de la » Sicile, lequel lui avait enseigné la dialectique.

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» C'est l'émir Schems-eddin, cadi de Naplouse, qui fut >> chargé par le sultan d'accompagner l'empereur à Jérusalem. » Il avait ordre de veiller à ce qu'on ne fît rien de ce qui pou» vait déplaire au prince, entre autres, qu'on ne prêchât pas » dans la mosquée d'Omar, et qu'on ne proclamât pas la prière » du haut des minarets. Le premier jour, le cadi oublia de » donner les ordres nécessaires. Aussi les moezzins, ou crieurs » des mosquées, s'acquittèrent de leurs fonctions comme à » l'ordinaire. Il y en eut même un, la nuit suivante, qui, en » celte occasion, affecta de réciter à haute voix les endroits de » l'Alcoran dirigés contre les chrétiens, entre autres celui-ci : » Comment şerait-il possible que Dieu eút eu pour fils Jésus fils de Maric? or, l'empereur était logé chez le cadi, à côté même » du minaret, et il dut entendre ces paroles! Le cadi, très» affligé, se hâta d'appeler le moezzin pour lui faire des re» proches, et il empêcha, la nuit suivante, qu'aucun cri ne se > fît entendre; mais le lendemain l'empereur fit venir le cadi » et lui dit : Qu'est donc devenu celui qui, il y a deux jours, a »fail entendre du haut du minaret telle et teile chose? Le cadi » s'excusa, disant qu'on avait craint de déplaire à l'empereur. » Le prince répliqua : Vous avez eu tort; pourquoi manquer » ainsi, à cause de moi, à votre devoir, à votre loi, à votre » religion! Et par dieu, si vous veniez avec moi dans mes

» états...... »

Le texte arabe est ici mutilé. On aperçoit seulement en marge quelques mots isolés qui semblent dire qu'au fond Frédéric méprisait la religion dans laquelle il était né, et que, s'il n'avait pas craint de soulever ses sujets, il aurait manifesté ses véritables sentimens.

Quant à Makrizi, il se contente de faire dire à Frédéric, qu'une des choses qui l'avaient engagé à venir à Jérusalem, c'était le désir d'entendre les musulmans appeler à la prière. Ce même auteur ajoute que la vue de la mosquée d'Omar frappa l'empereur d'admiration. Puis il continue ainsi : « L'empereur » voulut voir par ses yeux la chaire où les imans prononcent » leurs sermons. Pendant qu'il y était, il vit entrer dans la mosquée un prêtre chrétien, l'Evangile à la main. Or, it

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