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sépulcrales, les lieux de sacrifice, d'assemblées populaires, etc. Ils sont faits de pierres brutes ou grossièrement taillées. M. Sjoeborg en fait connaître les formes ainsi que les noms qu'on leur donne en suédois, ou que l'auteur propose de leur donner. Ces monumens présentent dans le Nord une grande variété, et ont servi à divers usages; il y a des hippodromes, des lieux où l'on rendait hommage aux rois lors de leur avénement; M. Sjœborg indique même des hauteurs d'où l'on se précipitait quand on était vieux et las de la vie. Il croit que cet usage à existé dans l'Orient, et que Judas s'est précipité du haut d'un escarpement de ce genre. Ces lieux s'appellent en islandais aetternistapi; ensuédois on les nomme acttsupa. Les pierres de sacrifice consistent en une table en pierre plate superposée à d'autres pierres plus petites; quelquefois on y monte par plusieurs marches. Les lieux d'assemblées, surtout ceux où l'on rendait les jugemens, sont marqués, comme les hippodromes et lieux de courses, par des pierres brutes posées de bout, soit en carré, soit en cercle ou en ovale. A Forloef en Scanie, 12 blocs servent à marquer une enceinte de la dernière de ces formes; en Norvège ce sont ordinairement des blocs énormes qui limitent ces enceintes. Lorsqu'il y a 12 pièrres, il semble qu'elles rappellent le nombre des 12 drottar, juges ou jurés, introduits, à ce que l'on croit, par Odin. Quelquefois il n'y a que 9 pierres, dont 6 grosses et 3 plus petites. Les planches de l'ouvrage représentent ces diverses formes. Parmi les tombeaux, il y en a plusieurs qui ont la forme d'un T ou d'une croix tronquée. Ce signe était sacré chez les Égyptiens, et M. Sjoeborg paraît croire que les anciens Scandinaves y attachaient aussi des idées particulières, ce qui est pourtant bien douteux. L'auteur décrit les diverses sépultures des anciens Scandinaves qui offrent plusieurs singularités. En parlant des armes et instrumens en fer, cuivre ou pierre qu'on trouve dans les anciennes tombes, l'auteur dit que dans des tombes bien plus modernes, à Oeland, on a trouvé quelques pipes à tabac qu'on avaitenterrées avec les corps. En Norvège, le goût de la navigation était si fort que l'on donnait quelquefois aux tombeaux même la forme de bateaux. M. Sjoeborg présente les dessins des grottes et souterrains qu'il regarde comme d'anciens temples, et fait une distinction entre les monumens érigés par les lotes venus de la Finlande, et ceux qui ont été élevés par les Goths suédois. Ce

recueil est en général du petit nombre de ceux où l'on peut le mieux prendre une connaissance exacte des monumens du Nord et des recherches auxquelles ils ont donné lieu. DEPPING.

44. SUR DES GRAINS DE COLLIER ET DES TUMULI ANTIQUES. (Gentlem. Mag., août 1825, p. 167.)

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Les grains de collier de verre trouvés dans des tumuli, Seccara, près de Rutherglen, et dans quelques parties de l'Angleterre, ne sont ni plus ni moins que les ova anguina, au témoignage de Pline, dont se servaient les druides, dans leurs rites, et qui, dit-il, étaient formés du mélange combiné de la salive de plusieurs serpens. En Ecosse, on appelle ces grains adder stones (pierres de couleuvres ); les gens du peuple les voient encore avec une superstitieuse vénération. M. Ure pense que ces grains de collier furent introduits en Angleterre par les Phéniciens; mais on veut leur assigner une plus haute antiquité. Sir Walter Scott, en parlant des tumuli, assure qu'ils sont, en général, d'une forme conique et parfois carrée. Il dit avoir en sa possession une urne découverte dans l'un de ces tombeaux, à Roughlee ou Ruthlee, laquelle contenait des cendres et des os, ainsi que des grains de collier (ova anguina) faits de charbon au lieu de verre; et sir Walter pense que ce mode de sépulture était une imitation de celui en usage parmi les Romains à l'époque où ils possédaient ce pays-là; peut-être sir Walter a-t-il déjà abandonné une semblable opinion. C'est ici le lieu d'exposer quelques raisons qui portent à croire que les tumuli trouvés sur différens points, les pierres logaunes et les cercles de pierres, communément attribués aux druides, appartiennent au même peuple. Dans presque toutes les parties de l'Écosse où on a découvert des tumuli, le mot Ruth ou Roth qui, en celtique, signifie circulaire, se fait remarquer : c'est ainsi que l'on rencontre Rutherglen, dans le voisinage duquel il existe un grand nombre de tumuli coniques, ainsi que Ruthven et Rothiemurcus, où il se trouve à la fois des tumult et des cercles, Logie Rait, etc. A Ruthwell, il existe une pierre mobile et point de tumuli; nul doute que les ornemens et les caractères runiques qui, dit-on, existent sur cette pierre, ne soient d'une époque très-postérieure à celle de sa formation. On dit aussi que ces pierres étaient communes en Irlande, et que

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les premiers évêques chrétiens qui abordèrent dans ce pays, exorcisèrent les démons qu'elles étaient supposées contenir, et brisèrent les pierres.

La

45. RECHERCHES Sur les Sépultures DES DUCS DE LORRAine. restauration du monument dès long-temps consacré dans la ville de Nancy à la conservation des restes mortels des ducs de Lorraine, a fourni à M. Duseugray, sous-préfet à Toulon, mais alors fixé dans notre ville, l'occasion de faire sur les sépultures de ces excellens princes des recherches qui renferment une vaste érudition relativement à l'histoire de notre province, et des faits très intéressans sur les époques de la 'mort de nos anciens souverains, le lieu de leur sépulture, les monumens qui en rappellent le souvenir, et dont il a soigneusement recueilli les dessins. Jusqu'à présent M. Dufeugray n'a déposé dans les archives de la société que la première partie de son ouvrage; elle contient des documens très-importans que l'étendue et la nature du sujet ne nous permettent pas d'exposer plus en détail, et qui ne peuvent être appréciés que dans son ouvrage. Ne pouvant détacher aucune portion de ce mémoire intéressant, nous citerons quelques mots du rapport de feu l'abbé Vautrin, chargé de le faire connaître à la société.

Après avoir développé des considérations générales sur le travail qu'il avait examiné, le rapporteur caractérise ainsi l'ouvrage de M. Dufeugray : « L'auteur ne s'est pas tellement occupé de tombeaux, qu'il ne porte encore son attention sur ce qui concerne la généalogie et d'autres circonstances de la vie de nos princes, en sorte que son ouvrage, outre le sujet principal, sera encore une histoire abrégée des ducs de Lorraine ; on ne peut que regretter que la partie qu'il nous a communiquée ne s'étende qu'aux ducs bénéficiaires ; mais elle donne une idée très-avantageuse de la suite, pour laquelle il a rassemblé de nombreux matériaux ». (Précis des Trav. de la Soc. roy. de Nancy, 1825, p. 161.

46. SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE LA NORMANDIE.

Dans la séance du 12 novembre, M. de Magneville annonce qu'on a découvert un assez grand nombre de médailles à Assy, près de Falaise, mais que l'on ignore leur âge, vu qu'elles n'ont encore été visitées ran personne qui pût les reconnaître,

M. de Magneville a fait des démarches pour se procurer quelquesunes de ces, médailles.

Une pareille trouvaille vient d'être faite à Ryes, près de Bayeux. M. de Caumont, qui attend de plus amples renseignemens, pense que ces médailles pourraient bien remonter au temps des ducs de Normandie, parce qu'elles ont été krouvées non loin du château des seigneurs de Ryes, très-puissans dans le onzième siècle, mais il n'a encore aucune certitude, n'ayant pas vu les objets.

M. de Caumont, secrétaire, fait part à la société de l'heureux résultat de la course archæologique entreprise par M. Lambert de Bayeux, dans le département de l'Eure, sous la direction de M. Auguste Le Prevost; cet archæologue distingué a visité un grand nombre d'antiquités du moyen âge que son habile crayon a reproduites avec une exactitude scrupuleuse. L'admirable châsse de saint Taurin d'Évreux, monument du XIII. siècle, que depuis long-temps M. Auguste Le Prevost signalait comme un chef-d'œuvre, sera enfin gravée dans le prochain volume des mémoires de la société.

M. Pattu, secrétaire, demande qu'une circulaire soit adressée aux membres de la société afin de les engager de nouveau, à donner des renseignemens sur les objets d'antiquité les plus intéressans de leur canton. Sa demande est appuyée ; MM. Pattu, de Magneville et Lair sont chargés de la rédaction de cette circulaire.

M. Simon, géomètre ́en chef de cadastre du Calvados, ayant appris qu'il existe entre les mains de certaines personnes des mémoires relatifs à l'abbaye de Troarn, espère les obtenir afin de les offrir à l'Académie.

M. de Caumont, secrétaire adjoint, lit au nom de M. de Gerville de Valogues la première partie de l'histoire des abbayes du département de la Manche, que l'auteur entreprit il y a plusieurs années, à la sollicitation de M. Esmangart, conseiller d'état, alors préfet du département de la Manche. M. de Gerville a parcouru le département de la Manche pendant 15 ans, a fait dessiner les ruines des édifices religieux, a visité toutes les bibliothèques, et secondé dans ses perquisitions par le directeur de la société des antiquaires, M. Auguste Le Prevost, ál est parvenu à retrouver dans un lieu tout-à-fait ignoré 200 manuscrits in-folio du XI. et du X siècle, qui appartenaient

à l'abbaye du Mont Saint-Michel avant la révolution. Ce premier recueil a été analysé par M. de Gerville, et lui a fourni le sujet d'un long et curieux mémoire qui sera communiqué à la Société des antiquaires de Caen. La première partie du travail présenté à la société sur les abbayes comprend, 1o. l'histoire de l'abbaye de Cherbourg, fondée en 1145 par l'impératrice Mathilde, mariée en secondes noces à Geoffroy Plantagenest, comte d'Anjou, et mère de Henri, duc de Normandie; 2°. l'histoire de l'abbaye de Valognes fondée en 1624 par Jean de Tourlaville, puis transférée à Valognes peu d'années après; elle ne fut érigée en abbaye qu'en 1646; 3o. l'histoire de l'abbaye de Montebourg, fondée à la fin du XI. siècle par les seigneurs de Riviers; 4°. Enfin, l'histoire de l'abbaye de Saint-Sauveurle-Vicomte, fondée dans le onzième siècle par les relig. de Saint-Sauveur.

M. Vaugeois de Laigle adresse un mémoire sur une pierre connue près de Saint-Sever, arrondissement de Vire, sous le nom de pierre couplée et regardée par quelques personnes comme une pierre druidique. L'auteur ne pense pas que cette pierre ait été placée par la main des hommes dans le lieu où elle existe, mais il croit néanmoins qu'elle a pu servir au culte ́ druidique; cette opinion lui semble confirmée, 1o. par le nom de la roche (pierre couplée); 2o. par le voisinage d'un monastère qui, comme tant d'autres, aurait pu être établi dans le lieu même que les druides avaient habité; M. de Boislambert est chargé du rapport,

47. Notice sur le TOMBEAU DE LA REINE BRUNEHAUT, qui se voyait avant la révolution dans l'église de l'abbaye de St.-Martinlès-Autun.

Après le supplice de la reine Brunehaut, ce qu'on put recueillir de ses restes fut transporté vers l'an 614 à l'abbaye de Saint-Martin près Autun, que cette reine avait fondée en 592 et qu'elle avait dotée de grands biens.

Ces restes furent enfermés dans un tombeau de marbre et places sous le maître-autel à l'entrée de la chapelle souterraine consacrée à la Vierge.

Cette chapelle fut sans doute préservée lors de la ruine de l'abbaye par les Sarrasins, en 731 ou 732; puisqu'environ 700 ans après, le cardinal Rollin,, premier abbé commandataire de

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