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Saint-Martin, voyant qu'elle menaçait ruine, en fit retirer le tombeau et le fit placer proche la sacristie de l'ancienne église sous une arcade de pierre, avec ces quatre vers en vieux langagé français :

Brunechil fut jadis royne de France,
Fondatresse du saint lieu de céans,
Cy inhumée en șix cens quatorze ans,
En attendant de Dieu vraye indulgence.

On trouve dans le Voyage littéraire de deux bénédictins de `Saint-Maur, au commencement du 18e. siècle, d'autres inscriptions plus longues que les auteurs assurent avoir été aussi gravées sur ce monument, mais dont aucun autre ouvrage ne fait mention.

Ce tombeau, selon la description qu'on en trouve dans le Voyage littéraire dont on vient de parler et dans l'Histoire de France du père Daniel, qui en donne un dessin, était composé d'une espèce de coffre en marbre gris veiné surmonté d'un trèsbeau morceau de marbre noir antique de plus de six pieds de longueur; le tout était porté sur quatre petits piliers carrés d'un marbre verdâtre, qui avaient environ six pouces sur chaque face et un pied de hauteur.

Plusieurs écrivains ont pensé que le cardinal Rollin avait fait élever ce tombeau lorsqu'il tira les restes de la reine Brunehaut de la chapelle de la Vierge; cependant, d'après une an cienne légende latine de l'abbaye, rapportée par le père Daniel dans son histoire de France, et par Mille dans son histoire de Bourgogne, il est constant que, lors de l'inhumation dans cette chapelle, les ossemens de la reine avaient été placés dans un tombeau de marbre. Il est assez difficile de décider si ce premier tombeau était le même que celui qui fut transporté dans la suite par le cardinal Rollin, auprès de la sacristie de l'ancienne église, ou si, à cette époque, le cardinal en fit construire un nouveau. On ne peut donc savoir d'une manière précise à qui on doit attribuer l'érection de celui qui se voyait dans l'église à l'époque de la révolution.

En 1632, M. de Raguy, évêque d'Autun, de concert avec M. de Castille, alors abbé de Saint-Martin, fit ouvrir ce tombeau en présence de plusieurs abbesses et d'un assez grand nombre de religieux et de personnes de distinction. On y trouva un cercueil de plomb qui renfermait quelques ossemens à demi

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brûlés, des cendres de charbon et une molette d'éperon Le
tout fut replacé dans le tombeau et il en fut dressé procès
verbal.

La nouvelle église étant achevée, l'évêque de Belley, abbé
de Saint-Martin, y fit transporter le tombeau en 1767; il le fit
placer près la chapelle de Saint-Martin, à côté du chœur, et y
fit graver sur deux tables de marbre blanc une inscription très-
honorable à sa mémoire; elle est rapportée par Mille dans son
histoire de Bourgogne.

Pendant la tourmente révolutionnaire, l'abbaye de SaintMartin fut détruite ainsi que le tombeau de la reine Brunehaut; mais les marbres dont il était formé ayant paru précieux à quelques artistes, ils furent transportés d'après leurs observations dans la cour du collège de la ville d'Autun. On mit si peu de soins à leur transport et à leur conservation, qu'une partie fut mutilée et a été perdue dans la suite, et que le beau morceau de noir antique qui formait le couvercle, fut brisé en deux pièces et est resté pendant long-temps exposé à la chute d'eau d'une gouttière qui en a détruit le poli et lui a causé une dégradation sensible, mais heureusement réparable.

Enfin, lors de la restauration du culte catholique, ces restes précieux ainsi que les deux tables de l'inscription, furent recueillis par les soins de M. de Fontanges, alors évêque d'Autun, et préservés ainsi de plus grandes dégradations.

Le comité chargé de la recherche des antiquités dans le département de Saône-et-Loire, d'après le désir que lui en ont témoigné les magistrats de la ville d'Autun, s'est occupé d'un projet de restauration de ce tombeau si intéressant par les grands souvenirs qui s'y rattachent et les fragmens précieux qui nous

en restent.

L'église cathédrale d'Autun est le seul endroit où ce céno-
taphe royal puisse être convenablement placé, et l'une de ses
chapelles éclairée par des vitraux gothiques paraît éminemment
propre à cette destination.
B. B.

48. SUR LA MANière de faire dispARAITRE LA PATINE TERNE qui re-
couvre les anciennes monnaies d'argent, par M. F. LANCE-
LOTTI. ( Atti. dell' istitut. di Napoli, T. III, p. 249.)

Un grand nombre de médailles d'argent que l'on trouve à
Naples dans les fouilles ne peuvent être vendues qu'au poids,

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à cause de la corrosion profonde qui est produite par une patine grise qui en altère les formes. M. Lancelotti, après avoir essayé divers moyens pour la détacher, a trouvé qu'il suffisait de les plonger quelque temps dans l'acide hydrochlorique et ensuite dans l'ammoniaque liquide, puis de les frotter doucement avec unlinge pour les nettoyer entièrement. Il paraît que cette patine est particulièrement fournie de sulfure d'argent. G. DE C.

49. MÉDAILLE D'or trouvée a KIEV en sept. 1823. ( St.-Pétersb. Zeitschrift, 1824, fév., p. 235.)

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Cette médaille fut trouvée par des ouvriers en creusant un puits. Sa forme est ronde et de la grandeur d'un impérial russe. D'un côté se trouve le Sauveur dont la tête est entourée d'une auréole triangulairé dans laquelle se trouve le mot grec... ówr. De la main droite il tient l'Évangile, la gauche est levée comme pour donner la bénédiction; sur le bord se trouve l'inscription: 17 X (Jesus Christus, Rex regnantium). Sur l'autre côté se trouvent deux figures féminines. La figure à gauche a une auréole et est placée entre les lettres M et, (MnTeplov); elle donne à la figure à droite le labarum ou le drapeau impérial. La figure à droite est vêtue de la dalmatique impériale; la main droite est posée sur la poitrine; de la gauche elle reçoit le drapeau. Sur le bord se trouve la légende suivante, A Eudwğız Auyovga (Eudoxia Augusta). D'après l'opinion de quelques archæologues, cette Eudoxie est l'épouse d'Arcade, empereur de Constantinople, laquelle, d'après la chronologie de l'abbé Len- ̧ glet du Fresnay, épousa, en 395 de notre ère, Arcade, et qui en 400 fut élevée à la dignité d'Augusta.

L. D. L.

50. MONNAIES cufiques. On découvrit dernièrement dans une excavation faite près de l'église du Christ, à Oxford, à la profondeur de dix-huit pieds, une petite médaille cufique en or. Cette pièce se trouve dans le meilleur état de conservation. Elle porte, de chaque côté, une inscription en anciens caractères arabes, tels qu'ils étaient en usage du temps de Mahomet. Des médailles de cette espèce furent introduites pour la première fois en Espagne par les Sarrasins, vers l'année 714,' époque à laquelle ils défirent Rudric ou Roderic. Il est probable que cette médaille tire son origine de la ville de Cufa, située Manatre-vingt-dix milles au sud de Bagdad;

PT. L A

ville qui, à l'époque où cette médaille fut frappée, était la capitale de l'empire sarrasin. (Oxford Herald) ( Galign. Mes-: seng., Paris, 25 nov. 1825.)

51. RECHERCHES SUR D'ANCIENNES MONNAIES DÉCOUVERTES EN POLOGNE.

Au mois de juin 1824, un ouvrier qui travaillait dans un jardin près de Plock, en Pologne, aperçut quelques anciennes pièces de monnaie; ayant fouillé plus bas, il en trouva à peu près 250 qu'il vendit pour 30 écus, n'en connaissant point la valeur. La plus grande partie de ces pièces ont été rassemblées par les soins de l'Académie des sciences à Varsovie; elle nomma pour les examiner une commission, au nom de laquelle Joach. Lelewel présenta son rapport à la séance du 5 mai dernier. Parmi ces pièces il y en a 60 à l'effigie des princes qui ont régné en Angleterre depuis l'an 978 jusqu'en 1042. Il y en a entre autres 14 du roi Ethelred, 27 de Kanut le Grand, 5 de Harold, de Kanut le Hardi; il y en a une de Sitzik qui a régné à Dublin depuis 988 jusqu'en 1029. Il y en a So qui sont à l'effigie des empereurs Otton I, II, III, de Conrad II, de Henri I, II, III; il y en a 21 à l'effigie des évêques de Cologne jusqu'à l'évêque Hermann; il y en a qui appartiennent aux évêques d'Augsbourg, de Wurtzbourg, aux ducs de Bavière, aux margraves de Misnie; il s'y trouve quelques bysantines, entre autres une avec l'effigie de l'empereur Nicéphore; quelques-unes, mais en petit nombre, sont à l'effigie des rois de Hongrie et des princes de Pologne et de Bohême. Il n'y en a aucune qui soit postérieure à l'an 1950. Le rapport de la commission présente sur toutes ces pièces antiques des recherches profondes qui ont paru dans le journal de Varsovie, Dziennik Warszawski, no. 3, p. 288-336, avec trois planches représentant toutes ces pièces gravées.

HISTOIRE.

52. ENTSIKLOPÉDITCHESKOIE OBOZRÉNIE RAZLITCHNIKH NAOUK VOOBSTCHÉ, Revue encyclopédique des différentes sciences en général, et principalement des sciences politiques et historiques à l'usage de la jeunesse russe, par Ch. SCHLÖZER. Moscou, 1825.

53. TIEATRE SVĚTA. Théâtre du monde, par SERGE GLINKA; six vòlumes in-8°. Moscou, 1823.

Cet ouvrage réunit l'utile à l'agréable. Afin de distraire le lecteur dont l'attention est souvent fatiguée par les détails purement historiques, l'éditeur a inséré dans sa compilation nombre d'articles sur la littérature ainsi que des réflexions sur les mœurs en forme de nouvelles. (Sinn Otiesch. le Fils de la Patrie', n°. 6, pag. 378, 1824.)

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54. NOTICE SUR LA RÉFORME RELIGIEUSE entreprise en Asie par l'empereur Akbar. (Oriental Magazine, 1824, cah. 1, p. 49.)

L'Ayin Akberi fait souvent allusion aux opinions religieuses de son héros et patron, sans entrer dans le détail; l'ouvrage d'Abulfazi, entièrement favorable à l'islamisme, n'expose les faits qu'incomplétement. Le Dabistan donne le récit des disputes religieuses qui eurent lieu en présence d'Akbar, mais sans faire connaître les dogmes de la secte instituée par l'empereur. Heureusement il existe un ouvrage écrit vers la fin du règne d'Akbar, lequel nous fait connaître en détail le progrès des déviations impériales de la foi musulmane, ainsi que les nouvelles institutions et coutumes qu'il s'efforça d'introduire. Cet ouvrage est le Muntekheb al Tavarikh, composé par Abdoul-Kader Malouk Chah Badaoni, homme très-savant, qui avait traduit en persan une partie du Mahabharat et du Ramayana, et achevé la traduction de l'histoire sanscrite du Cachemire, lorsque, dans la 36o. année du règne d'Akbar, il reçut de ce souverain l'ordre de rédiger une notice historique sur Mahomet, sur les souverains de l'Inde et sur son propre règne. Abdoul-Kader obéit; le manuscrit consulté par le ré dacteur du Magasin oriental conduit l'histoire du règne d'Akbar jusqu'à la 40o. année, là l'auteur cesse brusquement et fait entendre qu'il a encouru la disgrâce impériale pour n'avoir pas été assidu à sa cour; peut être l'attachement à l'islamisme a-t-il été la véritable cause du refroidissement de l'empereur pourson historiographe. Quoi qu'il en soit, celui-ci paraît avoir fidèlement relaté ce qui a rapport à la réforme opérée par son maître.

C'est dans la 24°. année du règne d'Akbar que ce souverain dù Mogol commença ses opérations de réforme. Il assembla d'abord, les vendredis au soir, les princip aux mollahs et cheiks dans son

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